Algérie

Coucher de soleil à Ouargla Point Zéro : les autres articles



7 janvier. La police arrête encore 11 chômeurs à Ouargla, pour bien montrer que 2013 n'est que la cousine de 2012. Le même jour, le président Bouteflika nomme quelques ministres usés qu'il avait licenciés pour les placer à l'hospice du Sénat, pour bien montrer que c'est lui qui nomme, place et déplace. Pour ces derniers, sénateurs arrivés par hasard au sommet des institutions par une longue carrière d'obéissance, détenteurs de cartes de voyage, d'achat et de futur, le chômage n'est pas un problème, pas plus que l'inflation, Ouargla ou la mise à la retraite, le faible pouvoir d'achat ou la valeur dérisoire du dinar sur le marché des changes. Mais il faudrait peut-être qu'un jour, l'Algérie se penche sur ce qui passe à Ouargla, qui n'est pas Hassi Messaoud, n'est pas Alger ni même Ghardaïa. Sans aller jusqu'à envoyer une commission de sénateurs sur place eu égard à leur mobilité réduite, un pays à l'écoute aurait déjà dépêché des experts, des conseillers et une armada de technocrates et sociologues pour comprendre de quoi il retourne et pourquoi Ouargla.
Dans sa 50e fausse idée, prenant encore le désert pour une suite de dunes métaphysiques sans individus et les dunes pour des maisons de Sahariens à l'exotisme sage, l'Algérie de 2013 préfère encore y envoyer la matraque de la police et le glaive de la justice. Sur une idée, on ne négocie pas avec ceux qui n'ont pas la force de peser sur les alliances du régime tout en réprimant ceux qui peuvent parasiter le consensus installé en empêchant chacun de dormir. Bien sûr, comme en Kabylie ou ailleurs, quand les mots autonomie ou sécession commenceront à faire leur chemin, il s'agira de dénigrer un juste combat pour l'égalité en le faisant passer pour une béquille de l'impérialisme. Mais ce jour-là, il sera déjà trop tard. Quand la haine est installée dans un couple, il ne sert plus à rien de s'excuser ou d'offrir des cadeaux.


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