Côte-d'Ivoire : Sourd aux appels, Gbagbo réaffirme être le président

«Je ne veux pas d'une guerre qui peut s'étendre aux pays voisins ou les affaiblir». La crise enfle en Côte-d'Ivoire. Laurent Gbagbo a réaffirmé dans son premier discours depuis son investiture àªtre le président de la République ivoirienne, en dépit des pressions et des sanctions de la communauté internationale.Il ne s'est pas arrêté là : il accuse Alassane Ouattara auquel il a tendu la main de vouloir lui faire la guerre. «Je ne veux pas que le sang d'un seul Ivoirien soit versé et je ne veux pas d'une guerre qui peut s'étendre aux pays voisins ou les affaiblir», dit-il. Ouattara qui bénéficie du soutien extérieur, rejette cette offre qu'il qualifie de «ruse».Entre-temps, Gbagbo propose l'installation d'un comité d'évaluation post-électorale sous la direction d'un représentant de l'Union africaine, de l'Onu, de l'Union européenne et des Américains pour analyser «objectivement» les faits et le processus électoral et régler la crise. Ce bras de fer a donné lieu à  l'escalade de la violence qui empêche les forces de l'Onuci d'exercer leur mission. Ban Ki-moon qui a mis en garde contre une guerre civile, est inquiet.L'incapacité des deux camps à  trouver une issue à  la crise lui fait craindre le pire. Aussi, a-t-il appelé la communauté internationale à  aider les «Casques bleus» en mission en terre ivoirienne. «Je suis inquiet des comportements du camp du président sortant qui risquent de mettre en péril les forces onusiennes dans les prochains jours», a-t-il affirmé.Alain Leroy, le secrétaire général adjoint de l'Onu chargé des opérations de maintien de la paix a jugé «dangereuse» sa mission, assurant qu'elle protégera les populations et les responsables politiques. «Les forces de Gbagbo harcèlent nos hommes jusque dans leurs appartements pour les faire partir au moment où la radio télévision ivoirienne multiplie les messages de haine», a-t-il dit. Le Conseil des droits de l'homme de l'Onu tiendra aujourd'hui une session spéciale pour débattre de la situation, tandis que l'Organisation régionale ouest-africaine organisera une réunion similaire demain. Paris et Berlin ont demandé à  leurs ressortissants de quitter Abidjan et mettent en garde contre les voyages vers la Côte-d'Ivoire, en raison de l'évolution imprévisible de la situation.La Banque mondiale gèle les financements de la Côte-d'Ivoire.  L'Union économique et monétaire ouest-africaine a également gelé les prêts. Une réunion de ministres des Finances se tiendra cette semaine. Elle  renforcera  ces mesures.