Algérie

Corruption: Le DG et le juriste d'Eriad écopent de trois ans de prison



Le directeur général de «ERIAD: les Moulins d'Oran» et le chef du département juridique de la même entreprise ont été condamnés, jeudi, à 3 années d'emprisonnement, pour corruption. Peine assortie d'une amende de 50.000 DA. Au titre de la réparation civile, les deux condamnés doivent verser 50.000 DA, plus 30.000 DA chacun, au profit de la partie civile. Les deux désormais anciens responsables de l'ex SEMPAC, unité d'Oran, ont été jugés par le tribunal pénal d'Oran dans le cadre de la procédure du flagrant délit, sept jours après leur arrestation par la police et quatre jours après leur incarcération sur ordre du parquet. Le vendredi 6 août, aux environs de 10h30, dans un café situé dans le quartier des Castors, au centre-ville d'Oran, les deux mis en cause ont été appréhendés, par des policiers en faction, en possession d'une somme de 50.000 DA, composée de 50 billets de 1.000 DA qui avaient été photocopiés préalablement. Cet argent représentait, selon l'accusation, des «arrhes» reçues par le DG et le juriste d'ERIAD Oran, en contrepartie d'un service rendu, à savoir la remise d'un document administratif, au profit du fils d'un ancien travailleur (un gardien) dans cette usine céréalière. Le fils du gardien avait sollicité la délivrance de cette attestation d'occupation des lieux, qui certifie que son défunt père avait occupé le logement de fonction sis rue Khalifa Bensalemen (ex-rue Président Fallières) de 1962 à 2000, mais les deux responsables suscités lui avaient fait comprendre qu'il ne pouvait l'obtenir sans payer. A en croire les rapports d'enquête et les PV d'audition, un montant de 5 millions de DA lui a été demandé. De quoi donner le tournis à cet électricien du bâtiment et le mettre bas. Celui-ci déposera plainte auprès du 10e commissariat d'Oran. Une souricière est aussitôt mise au point. Le fils du gardien feint d'accepter le marché. Sa femme se fait passer pour sa belle-sÅ“ur aisée installée aux Pays-Bas, dans le rôle de la prêteuse d'argent. Un rendez-vous est donné: vendredi matin aux Castors. En présence du DG, le fils du gardien remet une liasse de billets au juriste. Celui-ci refuse de prendre le paquet. Mais son vis-à-vis insiste et, avec l'aide de sa « fausse » belle-sÅ“ur, il essaye de le convaincre que ce n'est là qu'une avance de 1% en guise de preuve de bonne foi, qu'il aura le reste dimanche, quand les banques seront ouvertes. Le juriste cède à la tentation et empoche les 5 millions de centimes. Les policiers en civil passent promptement à l'action. Lors du procès, des détails ont joué en défaveur de la partie accusée. Pourquoi une rencontre hors du lieu et des horaires du travail pour une simple procédure de remise d'un document administratif à l'intéressé? Pourquoi le document, qui du reste n'avait pas été répertorié au niveau de l'administration de l'entreprise, et qui devait être remis à l'intéressé, a été récupéré sur place par le juriste qui a préféré le conserver et ne le remettre qu'au moment opportun ? Ces points, la partie civile représentée par Me Fahim Hadj Habib, les a jetées sur le tapis à maintes reprises. Le représentant du ministère public a requis, quant à lui, 5 ans d'emprisonnement contre les deux prévenus.




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