Algérie

Corruption, justice et pouvoir L'Etat pris en otage



«Le parquet peut s'autosaisir pour l'ouverture d'une enquête préliminaire quand des affaires de malversations sont rendues publiques et des noms de hautes personnalités cités». Les propos sont loin d'être de simples supputations de presse ou des rumeurs de la rue, mais émanent de grands avocats sur la place d'Alger. Interrogés sur les suites susceptibles d'être données à des affaires de corruption ou de détournements rendues publiques par voie de presse, les avocats sont unanimes: «Le parquet général, qui est la chancellerie, le ministère, peut s'autosaisir pour convoquer les personnes dont les noms ont été cités à cet effet et ouvrir une instruction pour une enquête préliminaire». Les avocats précisent que ces personnes doivent être convoquées en premier lieu comme témoins; « et si ça se complique et que les charges se confirment contre elles, le parquet renvoie l'affaire devant l'instruction pour être approfondie». Les choses en matière de droit sont donc claires et précises. Les propos sont ainsi d'ordre juridique, relèvent du droit et de la légalité. Seulement, ils ne correspondent pas à la réalité d'un pays qui, depuis quelques années, vit sous les rythmes des scandales financiers, de la grande corruption et des détournements de deniers de l'Etat. Pas une semaine ne passe sans que les médias se fassent l'écho d'affaires maffieuses. Le drame est que ces affaires convoquent des noms de personnes à la tête de grandes institutions ou organismes de la République. Des noms cités avec une grande précision, des détails importants et des faits précis. De l'avis des hommes de loi, la présomption d'innocence doit rester le mot clef tout au long de l'instruction ou de l'enquête préliminaire. Jusqu'à preuve du contraire de l'innocence, qui est une accusation fondée. Pour l'instant, le pays n'en est pas là. Si les scandales financiers sont devenus légion, la justice, par contre, ne se manifeste pas comme preuve ou instrument de salubrité publique. Elle est mise systématiquement en veilleuse dès qu'il s'agit d'affirmer ou d'infirmer une accusation portée à l'adresse des représentants de l'Etat.   L'accaparement et la possession particulière
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