Algérie

Coronavirus : Sommes-nous suffisamment en sécurité



Il n'est donc pas surprenant que de nombreuses personnes aient peur de sortir, de retrouver une vie normale ou même de laisser leurs enfants retourner à l'école.Les gens veulent se savoir en sécurité. Mais le problème est que nous ne sommes plus aussi sereins qu'avant.Que devrions-nous donc faire ' Certains ont fait valoir que les restrictions doivent être maintenues jusqu'à ce que la sécurité puisse être garantie. Mais ces arguments ne tiennent généralement pas compte du fait que continuer à le faire comporte un risque en soi. Le professeur Chris Whitty, conseiller médical en chef du Royaume-Uni, évoque les "coûts indirects" de la pandémie. Du mauvais accès aux soins de santé pour d'autres maladies à l'augmentation des maladies mentales, aux difficultés financières et aux dommages causés à l'éducation, la liste est longue. Ainsi, à mesure que les restrictions s'atténuent, la société et les individus eux-mêmes vont devoir prendre des décisions basées sur l'équilibre entre des ensembles de risques concurrents.Pourquoi ne pas attendre d'être sûr à 100 % '
Selon le professeur Devi Sridhar, titulaire de la chaire de santé publique mondiale à l'université d'Edimbourg, la question que nous devrions nous poser est de savoir si nous sommes "suffisamment en sécurité"."Il n'y aura jamais de risque zéro. Dans un monde où le Covid-19 reste présent au sein de la population, il s'agit de savoir comment réduire ce risque, tout comme nous le faisons pour d'autres types de dangers quotidiens, comme la conduite automobile et le vélo", explique-t-elle. Elle faisait référence à la controverse sur la réouverture des écoles, mais le concept peut également être appliqué à de nombreux autres scénarios. Selon elle, une partie de cette équation dépend des mesures prises par les pouvoirs publics, notamment en ce qui concerne la distanciation sociale, l'approvisionnement en équipements de protection, la disponibilité des tests et la localisation des cas contacts pour contenir la transmission communautaire. Elle a critiqué la façon dont le gouvernement a géré tous ces éléments. Mais au fur et à mesure que de nouvelles libertés seront rétablies, le rôle de la prise de décision individuelle sera de plus en plus mis en avant. Il ne s'agit peut-être pas de trouver la bonne option, mais plutôt de trouver la moins mauvaise option. Le statisticien Sir David Spiegelhalter, expert en risques de l'université de Cambridge et conseiller du gouvernement, affirme que la gestion des risques est devenue un enjeu, et que c'est pourquoi nous devons prendre conscience de l'ampleur des risques auxquels nous sommes confrontés. Les chances d'entrer en contact étroit avec l'une de ces personnes - d'autant plus que la distanciation sociale est en vigueur même lorsque les gens sont en déplacement - sont considérées comme assez minces. Bien qu'il soit clair que certaines personnes, en fonction de leur emploi, sont plus à risque que d'autres..
Coronavirus : qu'est-ce que l'immunité collective '
Si nous sommes infectés, il n'en reste pas moins que pour la plupart des gens, le coronavirus est une maladie bénigne à modérée : seule une personne sur vingt présentant des symptômes devrait être hospitalisée. Les personnes ayant des problèmes de santé préexistants sont les plus à risque. Les décès chez les moins de 65 ans sans maladie sont "remarquablement rares", comme le montrent les recherches. Le plus simple est peut-être de vous demander dans quelle mesure vous êtes inquiet à l'idée de mourir dans les 12 prochains mois. Ce qui est remarquable avec le coronavirus, c'est que si nous sommes infectés, nos chances de mourir semblent refléter nos chances de mourir de toute façon au cours de l'année suivante, certainement une fois que nous aurons dépassé l'âge de 20 ans. Par exemple, une personne moyenne de 40 ans a environ un risque sur mille de ne pas arriver à son prochain anniversaire et un risque presque identique de ne pas survivre à une infection par un coronavirus. Cela signifie que votre risque de mourir est effectivement doublé par rapport à ce qu'il était si vous étiez infecté. Et c'est là le risque moyen - pour la plupart des individus, le risque est en fait plus faible que cela, car l'essentiel du risque repose sur ceux qui sont en mauvaise santé dans chaque tranche d'âge. Ainsi, le coronavirus prend en fait toutes les fragilités et les amplifie. C'est comme si l'on mettait une année de risque supplémentaire dans une courte période de temps.


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