L'envoyé spécial de l'Union Africaine (UA), Abderrahmane Benkhalfa a souligné mercredi à Alger la nécessité de faire partie d'une économie plus intégrée au niveau régional pour pouvoir résister à la crise économique mondiale provoquée par le Coronavirus."L'Union Africaine est en train d'avancer mais nous devons également ensemble, l'Algérie et d'autres pays faire en sorte d'être dans une économie plus intégrée au niveau régional, car c'est les grands ensembles économiques qui résistent à la situation actuelle (crise économique provoquée par le Coronavirus, ndlr)", a déclaré M. Benkhalfa lors de son passage à l'émission, invité de la rédaction, de la Chaine III de la Radio nationale.
"Nous allons négocier des aides et des financements à des taux limités. La banque mondiale et le Fonds monétaire international offrent des capacités de financement mais ces capacités doivent être supportées par les pays ou les régions , a-t-il ajouté.
Il a, dans ce sens, soutenu que les pays qui font partie des alliances régionales avancent mieux notamment en situation de crise économique mondiale, provoquée par la pandémie de Covid-19 citant l'exemple de l'Union européenne qui a annoncé un budget spécial pour sauver les entreprises impactées financièrement par la pandémie.
Sur proposition du Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, le président de la République d'Afrique du Sud, M. Cyril Ramaphosa et actuel président de l'Union africaine, a nommé M. Benkhalfa, en qualité d'Envoyé spécial de l'UA.
"En cette qualité, il sera chargé, parmi un groupe d'Envoyés spéciaux, de mobiliser un appui économique et financier international devant permettre à l'Afrique de relever les défis issus de la propagation de la pandémie du nouveau coronavirus (COVID-19)", avait indiqué mardi un communiqué de la Présidence de la République.
L'expert financier a, d'autre part, souligné que le monde fait face à une crise sanitaire à laquelle s'ajoute une "économie qui ne fonctionne plus et la croissance est devenue récession".
M.Benkhalfa s'attend à une situation plus négative au deuxième semestre de l'année en cours. "On parlait de taux de croissance de 1 à 3% dans certains pays, mais on considère que le deuxième semestre va connaitre une récession qui va atteindre les 4 à 5% en négatif", a-t-il estimé.
Le coût de cette "économie en veilleuse" venant s'ajouter au coût de la lutte contre la pandémie va se faire ressentir dans les jours à venir.
Face à cette situation, l'Algérie est tenue de préparer un plan de décollage économique poste coronavirus."Cette nouvelle situation exige un plan de décollage économique poste coronavirus et l'Algérie doit suivre l'exemple des pays qui travaillent aujourd'hui sur deux vitesses", a-t-il recommandé.
Il s'agit selon lui "d'une vitesse conjoncturelle pour couvrir les coûts de la pandémie et en même temps l'ouverture des grands chantiers structurels pour passer aux nouveaux modèles de financement de l'économie".
Il a, dans ce cadre, suggéré que "la loi des Finances complémentaire de 2020 prévoit des schémas de financement qui ne dégradent pas encore les équilibres internes et externes" tout en insistant sur le changement de gestion des fonds en les gérant sur la base de règle économique et non sur une règle d'allocation de ressources.
Ces mesures doivent s'accompagner de "changement de mode de gouvernance et de gestion économique", a-t-il poursuivi. Il est également revenu sur les différentes réformes nécessaires pour l'économie nationale à savoir, le ciblage des subventions, la lutte contre l'informel et surtout la réforme bancaire.
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Posté Le : 29/04/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Algérie Presse Service
Source : www.aps.dz