Algérie

Coronavirus : courbe lente, mais ascendante



Le Premier ministre a annoncé, hier, sur les ondes de la radio Chaîne III qu'un dispositif a été mis en place, notamment dans les zones sensibles, Blida et Boufarik, pour cerner le coronavirus. Un dispositif s'apparentant à une mesure de confinement qui ne dit pas son nom.Le Covid-19 a contaminé hier onze nouvelles personnes et a fait une quatrième victime. Ce qui porte le bilan à 4 morts et 54 personnes atteintes de coronavirus, a indiqué le ministère de la Santé. Ce nouveau bilan des personnes infectées fait ressortir douze cas originaires de Blida, désormais "l'épicentre" de la maladie en Algérie, alors que deux autres cas importés ont été recensés dans la wilaya de Guelma.
Un autre cas, un ressortissant iranien a été recensé à Adrar. Ce quatrième décès est une dame de 84 ans. Souffrant d'antécédents chroniques, elle a rendu l'âme samedi soir au service de réanimation du CHU de Blida, soit trois jours après son admission pour détresse respiratoire. "C'est un cas compliqué. Elle avait les symptômes de Covid-19, des difficultés respiratoires, notamment.
Après les prélèvements, l'octogénaire a été contrôlée positive au coronavirus. Cette nouvelle victime fait partie de l'entourage des deux premiers décès signalés en fin de semaine", nous a précisé le Dr Mohamed Yousfi, chef du service infectieux de l'EPH de Boufarik.
Quant aux huit nouveaux cas recensés hier, ils ont été contrôlés positifs parmi les 40 personnes dépistées dans le cadre de l'enquête déclenchée dans l'entourage des deux premiers décès, la tuberculeuse de 55 ans au CHU Issad-Hassani de Beni Messous et le cardiopathe de 67 ans au CHU Frantz-Fanon de Blida.
Interrogé sur les nouveaux cas diagnostiqués hier positifs, le chef de service de l'EPH de Boufarik soutiendra : "Parmi ces nouveaux cas figurent un bébé de 3 mois, deux femmes et cinq hommes. Leur état de santé n'inspire pas d'inquiétude, pour le moment. Ils sont asymptomatiques. Dans les trois prochains jours, ils subiront d'autres contrôles microbiologiques. Au cas où les résultats seraient négatifs, ils pourraient rejoindre leur domicile."
Au sujet des prélèvements effectués, hier matin, et acheminés à l'Institut Pasteur, notre interlocuteur fera savoir qu'"aujourd'hui (hier dimanche ndlr), nous avons acheminé à l'Institut Pasteur dix prélèvements effectués dans l'entourage des décès enregistrés, dont la dame de 84 ans. Les enquêtes se poursuivent toujours pour relever le défi de contenir l'épidémie". Et d'annoncer que "13 malades de la région du Centre et 2 autres hospitalisés à hôpital de Mascara ont rejoint leur domicile".
Par ailleurs, le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a annoncé, hier, sur les ondes de la adio Chaîne III qu'un dispositif avait été mis en place, notamment dans les zones sensibles, Blida et Boufarik, pour cerner le coronavirus. Un dispositif s'apparentant à une mesure de confinement qui ne dit pas son nom.
Cette décision s'avère judicieuse pour casser la dynamique de l'épidémie qui a démarré de Blida et qui est en train de se propager très vite d'une wilaya à une autre. Les enquêtes épidémiologiques menées jusque-là ont confirmé que la courbe ascendante de l'infection en Algérie est dominée par des cas recensés dans l'entourage de la famille de Blida qui avait hébergé un émigré de 83 ans ou par des personnes venues d'Espagne ou de France.
"Comme le monde entier, nous avons été surpris par cette pandémie, et nous essayons avec les compétences et les ressources humaines que nous avons et le matériel dont nous disposons d'y faire face. En une semaine, nous avons importé pour plusieurs millions de dollars de matériels, de caméras thermiques, de kits, de gans pour pallier les insuffisances que nous avions au début", a indiqué le Premier ministre. Cette épidémie mettra, sans aucun doute, le système national de santé, déjà décrié, à rude épreuve.

Hanafi H.


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