Algérie

Coronavirus: Attention au laisser-aller



L'annonce d'un petit allègement du confinement suite à celle d'une stabilité et d'une maîtrise de la pandémie, en Algérie, ont produit un certain effet de relâchement -déjà- auprès de certains citoyens qui n'attendaient que cela pour donner libre cours à leurs frasques et à leur peu de cas de la communauté. Il y a seulement deux jours, ce qui a semblé être des coups de feu ont été entendus dans un grand quartier de L'Arba, dans la wilaya de Blida, depuis l'après-midi jusqu'à une heure avancée de la nuit, c'est-à-dire durant les heures de couvre-feu, ce qui n'a pas manqué d'inquiéter les habitants qui se demandaient ce que cela pouvait bien être. Finalement, ce n'était que des coups de feu ou autre détonation pour faire la fête, lors d'une fête de mariage, confirmés par le passage de plusieurs voitures, l'après-midi du lendemain, avec les mêmes « coups de feu », les klaxons et les youyous des femmes vêtues de leurs plus beaux atours. Nous avons appris par la suite qu'ils étaient des dizaines de convives à avoir assisté au mariage d'un jeune, mais personne n'a voulu nous dire si les mesures de distanciation et de précaution ont été prises ou non. Un homme, marié et père de plusieurs enfants, a été contaminé, il n'y a pas longtemps par le Covid19, lui et d'autres membres de sa famille (son frère, entre autres), a été hospitalisé et traité puis est sorti après sa guérison. Au lieu de rester chez lui en confinement (en quarantaine), il retrouve chaque soir ses amis devant son domicile, ils se mettent à l'intérieur d'une voiture appartenant à l'un d'eux et discutent des heures durant, de tout et de rien, sans prendre aucune précaution. Devant les portes des boulangeries ouvertes durant la semaine écoulée - la plupart étant encore fermées- de longues files se forment durant toute la matinée, pour acheter le pain car, l'après-midi, il ne faut surtout pas en chercher, il n'en restera plus. Mais les gens qui constituent ces files ne portent pas de bavettes, sauf peut-être trois ou quatre sur la trentaine qui attendent, chaque fois, ceux qui en portent sont regardés comme étant des excentriques qui en font plus que nécessaire. Les autres, outre le fait qu'ils ne portent pas de bavettes, n'observent même pas la distanciation sanitaire requise pour éviter d'attraper le virus, comme s'ils n'y croyaient pas du tout. Dans les épiceries, chez les marchands de fruits et légumes, un relâchement dangereux est constaté, la promiscuité est de rigueur, la protection inexistante et les mesures préventives remises au placard. Il est vrai que tous ces comportements n'ont jamais cessé d'exister, mais, surtout dans les petites villes et les quartiers populaires, les choses sont vraiment prises à la légère. D'ailleurs nous n'aurions probablement pas eu toutes ces contaminations si, depuis le début, les règles d'hygiène mises en place avaient été observées par tout le monde. Il y a grand danger que ce que nous avons gagné contre la propagation du virus ne soit annihilé à cause de ces comportements irresponsables contre lesquels les services concernés ne cessent de lutter, mais il leur est impossible de continuer de la sorte, chacun devant être mis devant ses responsabilités et être comptable de ses actes, tous ses actes. Il ne faudrait surtout pas tomber dans l'erreur de laisser les choses pourrir et en permettant aux citoyens de ne pas respecter les lois de la République, juste pour éviter une explosion sociale. C'est avec la rigueur dans l'application des lois, de manière juste et équitable pour tous, que nous pouvons garantir une paix sociale qui nous permettrait de relever le défi et d'emmener l'Algérie vers de meilleurs horizons, comme espérés par tous. L'allègement décidé par les autorités publiques devrait plutôt nous inciter à persévérer dans la démarche de précaution et d'hygiène entamée au plus fort de la pandémie afin d'arriver à éradiquer complètement et définitivement ce virus qui a causé tant de mal et qui nous a obligés à passer un Ramadhan spécial, loin des mosquées et des us et coutumes qui ont toujours accompagné ce mois sacré. Avec un peu de rigueur et de responsabilité, nous pourrons arriver à dix contaminations par jour et zéro décès, ce qui nous amènera à une levée totale du confinement et nous permettrait de renouer avec une vie normale pour continuer l'?uvre entamée d'asseoir les bases d'une Algérie nouvelle, basée sur la justice sociale, la paix et la fraternité.


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