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Corée du Nord : Washington reporte un essai de missile pour éviter le quiproquo



Le Pentagone a reporté un essai de missile balistique intercontinental qui devait avoir lieu en Californie la semaine prochaine. Ce report est lié aux tensions autour de la question nucléaire avec la Corée du Nord, a indiqué un responsable américain de la Défense.
Cette source a précisé que le secrétaire américain à la Défense, Chuck Hagel, avait décidé de reporter l'essai d'un Minuteman 3, missile balistique intercontinental à ogives nucléaires, depuis la base aérienne de Vandenberg, jusqu'au mois prochain. Le Pentagone s'inquiète du fait que cela "puisse être considéré comme exacerbant la crise en cours avec la Corée du Nord". "Nous voulons éviter une mauvaise perception ou une manipulation", a ajouté ce responsable. "Nous nous sommes engagés à tester nos missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) pour garantir un arsenal sûr, fiable et efficace", a-t-il toutefois rappelé.
Déclarations belliqueuses
Pyongyang a multiplié ces dernières semaines les déclarations belliqueuses, furieux du nouveau train de sanctions adopté par l'ONU après son nouvel essai nucléaire début février et des man'uvres militaires conjointes en cours entre les Etats-Unis et la Corée du Sud. L'annonce du Pentagone intervient alors que Pyongyang a installé un deuxième missile de moyenne portée sur sa côte est et menace d'effectuer des frappes, y compris nucléaires, sur des objectifs américains. Le Musudan aurait une portée de 3 000 kilomètres, soit la capacité d'atteindre la Corée du Sud ou le Japon. Avec une charge légère, il pourrait toucher des cibles à 4 000 kilomètres, et donc, en théorie, frapper Guam, île du Pacifique située à 3 380 km de la Corée du Nord et où sont stationnés 6 000 soldats américains.
Les diplomates étrangers décidés à rester à Pyongyang
Les diplomates étrangers en poste à Pyongyang semblaient avant-hier décidés à y rester. Ceci malgré un avertissement de la Corée du Nord leur suggérant d'envisager l'évacuation de leurs missions, dans un contexte de forte tension militaire et diplomatique. La veille, les autorités nord-coréennes ont indiqué aux missions diplomatiques présentes sur son sol qu'elles ne pourraient garantir leur sécurité à partir de mercredi. Elles ont laissé entendre qu'un conflit était inévitable en raison de man'uvres militaires conjointes en cours entre les Etats-Unis et la Corée du Sud. Le ministère allemand des Affaires étrangères a estimé "qu'à ce stade" son ambassade pouvait travailler en Corée du Nord. Londres a exprimé son scepticisme quant à la portée de l'avertissement des Nord-Coréens: "Nous pensons qu'ils ont fait cela dans le cadre de la rhétorique de leur pays, selon laquelle les Etats-Unis constituent une menace pour eux", a déclaré une porte-parole du ministère britannique des Affaires étrangères.
Réunion aujourd'hui à Bruxelles
Les chefs de missions diplomatiques des sept pays de l'Union Européenne présents en Corée du Nord (Allemagne, Royaume-Uni, Suède, Pologne, Roumanie, République tchèque et Bulgarie) se sont réunis savant hier en fin de journée à Pyongyang pour discuter de la situation.
Aucun commentaire n'a filtré ensuite sur la rencontre. Les journalistes ont été renvoyés à une réunion sur la Corée du Nord des ambassadeurs des 27 pays de l'UE qui doit, selon une source européenne, se tenir lundi à Bruxelles.
Bureau suisse
La Suisse, qui ne dispose pas d'une ambassade, mais d'un bureau de la Direction du développement et de la coopération (DDC) à Pyongyang, a participé aux discussions avec les diplomates européens.
Il existe un plan d'urgence, mais Berne ne prévoit pas d'évacuer le personnel suisse pour l'instant.
La Suisse appelle toutes les parties à la retenue.


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