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Corée du Nord - Corée du Sud Un bras de fer à l'issue incertaine



Acte - La Corée du Nord a empêché ce matin les employés sud-coréens d'entrer, au sein du complexe industriel intercoréen de Kaesong faisant franchir à la crise dans la péninsule coréenne un nouveau palier.
Kaesong est un complexe qui accueille environ 53 000 Nord-Coréens travaillant pour le compte de 120 entreprises sud-coréennes dans le secteur manufacturier, principalement (habits, chaussures, montres, ustensiles de cuisine).
La veille, Washington avait promis de se défendre et de protéger ses alliés sud-coréen et japonais face à Pyongyang, le secrétaire d'Etat américain John Kerry qualifiant le comportement du dirigeant nord-coréen de «dangereux» et d'«irresponsable». «Le Nord nous a indiqué ce matin qu'il n'autoriserait que les départs depuis Kaesong et interdirait les trajets vers le complexe», a déclaré mercredi Kim Hyung-Suk, porte-parole du ministère sud-coréen de l'Unification, en charge des relations entre les deux pays.
Pyongyang n'a pas précisé combien de temps la suspension des entrées resterait en vigueur, a-t-il ajouté. Un peu avant, le ministère de l'Unification avait indiqué que les 484 Sud-Coréens qui devaient se rendre au sein du complexe n'avaient pas été autorisés à le faire par la Corée du Nord.
Le passage de la frontière des Sud-Coréens a lieu normalement à 08H30 (23H30 GMT). Selon Séoul, 861 Sud-Coréens sont par ailleurs à l'intérieur du complexe. «Nous nous attendons à ce que nos concitoyens actuellement au Nord rentrent sans difficulté», a ajouté le porte-parole du ministère. La zone industrielle implantée à 10 km à l'intérieur de la Corée du Nord a été inaugurée en 2004 dans une volonté symbolique d'établir une coopération entre les deux Corées. Précieuse source de devises étrangères dont la Corée du Nord a grand besoin, ce complexe industriel est toujours resté ouvert malgré les crises répétées sur la péninsule, à l'exception d'une seule journée, en 2009.
Le passage de la frontière pour aller à Kaesong a fonctionné normalement ces dernières semaines malgré les tensions croissantes entre le Nord et le Sud.
La stabilité du complexe est considérée comme un baromètre des relations intercoréennes et sa fermeture, prolongée, marquerait une nette escalade des tensions. Malgré les mises en garde des Etats-Unis et de la Corée du Sud, le Nord a multiplié les annonces et les actes de défi depuis le lancement réussi en décembre d'une fusée, considéré par la communauté internationale comme un tir d'essai de missile balistique, puis un troisième essai nucléaire en février. Et dans son bras de fer avec le reste du monde, la Corée du Nord a été plus loin mardi, en annonçant son intention de redémarrer un réacteur nucléaire arrêté en 2007 en dépit des résolutions de l'ONU lui interdisant tout programme atomique.
En réaction, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a dénoncé, au côté de son homologue sud-coréen Yun Byung-se, «la rhétorique inacceptable du gouvernement nord-coréen ces derniers jours». «En fin de compte, ce que (le dirigeant nord-coréen) Kim Jong Un choisit de faire, c'est de la provocation. C'est dangereux, imprudent, et les Etats-Unis n'accepteront pas la République populaire démocratique de Corée en tant qu'Etat nucléaire», a déclaré John Kerry. Le secrétaire d'Etat américain a toutefois pris soin de ne pas rajouter à la tension, répétant que la voie de la diplomatie restait ouverte pour Pyongyang.
La Russie juge la situation «explosive»
La Russie est préoccupée par la situation «explosive» autour de la Corée du Nord, a déclaré mercredi le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Igor Morgoulov. «Ce qui se passe préoccupe sans aucun doute la Russie parce qu'il s'agit d'une situation explosive à proximité de nos frontières en Extrême-Orient», a déclaré M. Morgoulov cité par l'agence Interfax. «Nous appelons toutes les parties à s'abstenir de toute déclaration et de tout acte susceptibles d'aggraver la situation», a poursuivi le diplomate. «Je ne pense pas qu'une des parties fasse exprès pour déchaîner la guerre. Mais dans la situation actuelle très tendue, il suffit d'une erreur humaine banale ou d'une défaillance technique pour que la situation devienne hors de contrôle», a souligné M. Morgoulov.
Pékin appelle à la «retenue»
La Chine a appelé mercredi à la «retenue» dans la péninsule coréenne, après que Pyongyang a interdit l'accès du complexe industriel intercoréen de Kaesong aux employés sud-coréens, avivant les tensions entre les deux Corées. Pékin demande à «toutes les parties concernées de garder leur calme et de faire preuve de retenue», a déclaré Hong Lei, porte-parole de la diplomatie chinoise. Le vice-ministre chinois des Affaires étrangères Zhang Yesui a rencontré mardi les ambassadeurs des Etats-Unis, de la Corée du Nord et de la Corée du Sud pour leur faire part des «vives inquiétudes» de la Chine. Séoul a prévenu qu'il disposait d'un plan d'urgence, qui prévoit un possible recours à la force, pour garantir la sécurité de ses citoyens travaillant à Kaesong. La Chine, seul allié de poids de la Corée du Nord, défend officiellement paix, stabilité et dénucléarisation de la péninsule coréenne et a voté les récentes sanctions contre Pyongyang.


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