Algérie

Coran brûlé: montée des périls



La violence ciblant l'Islam et les musulmans est à son paroxysme aux Etats-Unis. Après les incessantes et terribles campagnes perpétrées par les extrémistes de tous bords, d'autres milieux dits «religieux» ont pris le relais pour s'attaquer à la religion musulmane. Dernier acte gravissime en date: une église baptiste de Floride appelée Le Dove World Outreach Center, (atteindre un monde de paix) compte brûler en public un exemplaire du Coran devant ses portes à Gainesville, à l'occasion du neuvième anniversaire des attentats du 11 septembre 2001. Cette «église» invite du coup d'autres centres religieux à en faire autant, pour «se souvenir des victimes des attentats».

Ce sinistre projet a été dénoncé par les associations musulmanes. Un tel projet d'agression marquerait une hausse inquiétante de l'islamophobie aux Etats-Unis. Une centaine de musulmans avaient manifesté, fin août, devant l'ambassade des Etats-Unis à Jakarta et menacé de déclencher une guerre sainte si cette église mettait à exécution son projet. L'organisation des droits de l'Homme Charles Charlie activant en Californie appelle, de son côté, à des manifestations de rue pour protester contre ce sinistre projet de brûler le livre sacré du Coran.

Cette ONG mène une campagne sur Internet pour contrer l'offensive agressive menée par cette sinistre église. Pour «justifier un tel projet ignoble de brûler le Coran, le pasteur Terry Jones, qui organise la manifestation a tenu des propos offensant gravement l'Islam et la Chariâa. Des propos que nous pouvons reproduire dans ces colonnes. Ce dernier prétend par ailleurs que son église avait «reçu des menaces de mort de groupes jihadistes».

Face à ce projet extrêmement grave, des réactions en cascade ont été enregistrées de par le monde. En Afghanistan, le commandant des forces internationales, le général David Petraeus, a affirmé que si une église américaine mettait à exécution son projet de brûler publiquement un exemplaire du Coran, le 11 septembre, cela mettrait en danger les soldats américains. «Cela servirait la propagande des talibans et aiguiserait le sentiment anti-américain dans le monde musulman, a averti le général américain David Petraeus.

«Je suis très inquiet des répercussions possibles dans l'hypothèse où ils brûleraient un Coran», a-t-il affirmé. «Cela pourrait mettre en danger à la fois les troupes et l'effort global en Afghanistan», a soutenu le commandant en chef de la Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf) de l'Otan et des forces américaines en Afghanistan. «C'est précisément le genre d'actions que les talibans utilisent et cela pourrait engendrer de grands problèmes, partout dans le monde où nous sommes présents aux côtés de la communauté musulmane», a-t-il poursuivi. «La moindre rumeur que cela pourrait avoir lieu a provoqué des manifestations», a encore affirmé ce général. Lundi soir, environ 200 hommes ont manifesté une heure sans violence devant une mosquée de Kaboul aux cris de «Mort à l'Amérique» et «Longue vie à l'Islam», dénonçant par anticipation le projet de profanation du Livre sacré. Le pasteur de cette église, Terry Jones, a estimé que les inquiétudes de M. Petraeus étaient «légitimes». Mais dans un communiqué au Wall Street Journal, le pasteur a ajouté: «Nous devons envoyer un message clair aux radicaux musulmans.

Nous ne serons plus contrôlés et dominés par la peur et les menaces». Fin août, une centaine de musulmans ont manifesté devant l'ambassade des Etats-Unis à Jakarta et menacé de déclencher une guerre si cette église américaine mettait à exécution son sinistre projet. Par le passé, des profanations du Coran par des soldats américains, en Afghanistan et en Irak, avaient provoqué des manifestations d'indignation et de condamnation de la part des musulmans. Le 13 janvier, sept hommes avaient été tués par l'armée afghane qui avait tiré sur une foule de villageois qui manifestaient dans le sud de l'Afghanistan en accusant les forces de l'Otan d'avoir profané un Coran au cours d'un raid.

Par ailleurs, l'Iran a mis en garde, hier, contre une éventuelle mise à exécution de brûler publiquement des exemplaires du Coran le 11 septembre, soutenant que cela provoquerait des «sentiments incontrôlables» dans les pays musulmans. «Nous conseillons aux pays occidentaux d'empêcher l'exploitation de la liberté d'expression pour insulter les livres saints, sinon les sentiments que cela provoquerait dans les pays musulmans deviendront incontrôlables», a affirmé à la presse le porte-parole des Affaires étrangères Ramin Mehmanparast.

 De leur part, les représentants des Eglises chrétiennes d'Indonésie ont affirmé hier, craindre des «tensions» si une église américaine mettait à exécution son projet de brûler des exemplaires du Coran le 11 septembre. L'Union des églises chrétiennes protestantes d'Indonésie (PGI) a envoyé une lettre au président américain Barack Obama l'appelant à intervenir, a indiqué son président Andreas Yewangoe, cité par l'AFP. Brûler le Coran «nous ramènerait au Moyen-Age et constituerait un acte contre la civilisation», a-t-il soutenu. «Nous sommes très préoccupés car cela pourrait provoquer des tensions en Indonésie», a-t-il ajouté. Le PGI regroupe 20.000 églises et 9 millions de croyants en Indonésie où plus de 85% de la population est musulmane.




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