Le dispositif initialement envisagé prévoit de diviser les lieux de la tenue de la conférence en trois zones de sécurité dont l'une, la plus sensible, celle qui accueillera des chefs d'Etat, serait placée sous le contrôle de Casques bleus de l'ONU.Les attentats meurtriers qui ont frappé la capitale française à la veille de la tenue de la Conférence de Paris sur le climat (CoP21), et en pleine finalisation des dernières négociations, assurent une médiatisation sans précédant aux commanditaires de ces actes barbares. En effet, cette conférence doit réunir 117 chefs d'Etat à partir du 30 novembre et accueillir, au bas mot, 40 000 participants venus de195 pays parmi lesquels 7000 délégués, 10 000 observateurs, 3 000 journalistes du monde entier, sur le site du Bourget durant la période allant du 30 novembre au 11 décembre.Ce n'est pas tout, puisque divers lieux de rassemblements et de manifestations, comme le grand Salon-Exposition organisé parallèlement au Grand Palais pour présenter les "solutions" des industriels contre le réchauffement, avec 50 000 personnes attendues ou encore les défilés des ONG et des militants altermondialistes prévus à la veille et au lendemain de cette COP21.Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a déclaré, immédiatement après ces attentats, depuis Vienne où il assistait à une réunion sur le conflit syrien, que "la COP21 doit se tenir. Elle se tiendra avec des mesures de sécurité renforcées, mais c'est une action absolument indispensable contre le dérèglement climatique et bien évidemment elle se tiendra". Il n'y aura donc ni report ni délocalisation, mais qu'adviendra-t-il des nombreuses manifestations prévues 'Le dilemme des altermondialistesNicolas Hulot, le Monsieur CoP21 du président français, ne cache pas cependant ses appréhensions : "Il ne s'agit pas d'exposer les interlocuteurs au danger terroriste : il me semble que le Bourget est un lieu isolé, plus facile à sécuriser que si cela se déroulait au c?ur de Paris." Juste avant les attentats du 13 novembre, la France avait rétabli les contrôles à ses frontières terrestres.Le dispositif initialement envisagé prévoit de diviser les lieux de la tenue de la conférence en trois zones de sécurité dont l'une, la plus sensible, celle qui accueillera des chefs d'Etat, serait placée sous le contrôle de Casques bleus de l'ONU.Par contre, les autres activités prévues par les organisateurs et les militants écologistes et altermondialistes, qui comptent faire pression pour un accord significatif et contraignant, risquent d'être réduites ou remises en cause. La peur d'autres attentats aura d'une façon ou d'une autre des conséquences, sans compter un possible maintien de l'état d'urgence en vigueur. Les organisations non gouvernementales (ONG), qui organisent une grande marche en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique, le 29 novembre à Paris, sont placées dans une situation de dilemme. "Nous avons besoin de savoir exactement dans quelles conditions nous allons pouvoir poursuivre les mobilisations que nous avions prévues, notamment les grandes marches citoyennes."Pour la porte-parole de la coalition Climat 21, "nous ne mettrons pas en danger les gens en les incitant à descendre dans la rue, mais nous ne voulons surtout pas déserter la rue et renoncer à ce que nous avions prévu de faire". Pour beaucoup, la suite de la mobilisation est problématique, les débats risquent d'être focalisés sur la sécurité à plusieurs niveaux, alors que le moment devait être l'approfondissement des questions climatiques à la veille du sommet. D'autres activités risquent de souffrir, à l'instar de la seconde marche du 12 décembre, les rendez-vous officiels comme la Conférence des jeunes ou le Sommet des élus locaux et tous les événements festifs programmés dans la région parisienne.Durant la nuit des attaques, l'ex-vice-président américain Al Gore a interrompu l'émission mondiale de vingt-quatre heures sur le climat, diffusée sur internet à partir d'un plateau installé au pied de la tour Eiffel. François Hollande devait y participer samedi 14 dans l'après-midi.Un autre volet et non des moindres est le maintien ou non des déplacements des chefs d'Etat. En effet, la volonté affichée du président français de réunir tout le monde peut se heurter à l'appréciation des services de sécurité des autres Etats. Interrogé sur la présence du président Obama à la Cop21, un officiel américain a répondu : "Pour le moment rien n'a changé." Attendons pour voir.R. S.
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Posté Le : 19/11/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Rabah Said
Source : www.liberte-algerie.com