Algérie

Coordination nationale pour le changement et la démocratie



Onzième marche avortée à  Alger   Pour la onzième fois, la marche de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD-partis politiques) a été empêchée par un important dispositif sécuritaire, déployé aux alentours de la place du 1er Mai d'où devait s'ébranler la marche vers la place des Martyrs.
La scène est désormais habituelle : quelques dizaines de manifestants, à  leur tête le président d'honneur de la Ligue algérienne pour la défense des droits des l'homme (LADDH), Me Ali Yahia Abdennour, étaient encerclées par une centaine de policiers, tandis que plusieurs groupes des forces antiémeute assuraient le bouclage de toutes les placettes existant dans les environs. Même les passants n'avaient pas le droit de s'arrêter. «Vous n'êtes pas abonnés. Vous n'avez pas le droit d'accéder au rassemblement», disait, avec ironie, un policier pour deux jeunes qui voulaient s'introduire parmi les manifestants. Les slogans habituels, répétés en boucle, étaient : «Pouvoir au revoir», «Pouvoir dégage» et «Pouvoir assassin». En outre, l'ENTV et deux titres de la presse arabophone ont été critiqués par les protestataires. Au milieu des bousculades et la pression terrible des forces de l'ordre, le doyen des militants des droits de l'homme en Algérie, Me  Ali Yahia déclare : «L'état d'urgence est levé, mais pas l'état de siège. On nous empêche de marcher, car seule la rue peut régler les problèmes des Algériens. Malgré ça, nous restons patients et pacifiques. Le pouvoir veut nous ramener sur le terrain de la violence, chose que nous refusons. Ce pouvoir, installé par la violence en 1962, doit se rendre à  l'évidence. Ce système doit laisser la place à  la jeunesse de l'indépendance, armée d'intelligence, de la science et de la technologie. Les jeunes peuvent bien gérer le pays et le remettre sur pied pour que l'Algérie puisse enfin rejoindre le concert des nations du XXIe siècle.» Et d'ajouter : «Le Président est malade. Il ne peut plus assurer convenablement ses fonctions. Il doit se retirer en application de l'article 88 de la Constitution. Tous les Algériens sont prêts à  se sacrifier pour leur pays et Bouteflika veut sacrifier tout le pays pour lui-même.» Vers 12h30, les manifestants se sont dispersés dans le calme en se donnant rendez-vous samedi prochain sur la même place et à  la même heure. A noter que les représentants de la CNCD-partis politiques animeront une conférence de presse aujourd'hui à  l'hôtel Sofitel (El Hamma), à  Alger, pour expliquer le processus du changement proposé par cette tendance de la CNCD.


  Un meeting empêché à  Mostaganem   La rencontre prévue à  la salle Hamada de Mostaganem à  laquelle avait appelé la CNCD de Mostaganem n'a pas pu se tenir. Arrivés devant la salle qui jouxte le siège de la mairie, une cinquantaine de militants ont trouvé les portes closes. Pourtant, la mairie de Mostaganem qui gère la salle n'avait fait aucune objection à  cette rencontre à  laquelle avait été conviée Dalila Touat, la militante des droits des chômeurs qui est sous le coup d'une poursuite pour distribution de tracts dans les rues de Mostaganem.
Une action qui lui a valu d'être interpellée le 14 mars dernier et de subir une garde à  vue de 24 heures dans les locaux de la police. Prévu pour le 28 avril prochain, son procès peut lui valoir une année d'emprisonnement. Car malgré l'intercession en sa faveur de la part de l'Organisation des droits de l'homme de l'ONU, cette militante craint de se voir condamner par le tribunal de Mostaganem. Sa présence à  cette rencontre avortée, «suite à  une instruction prise en haut lieu», comme le soulignera un militant du MDS, a permis à  la CNCD de Mostaganem de mobiliser ses troupes en vue d'organiser un sit-in, le jour du procès, face au tribunal de Mostaganem. On notait également la présence des militants de la Ligue des droits de l'homme ainsi que celle des responsables de la CNCD d'Oran, avec à  leur tête Chouïcha Kaddour et de Mostaganem, Mustafa Ghobrini. Ces derniers ont brandi le portrait du militant oranais Ahmed Kerroumi, un professeur d'université et chercheur associé au Crasc qui a disparu depuis le 19 avril et dont sa famille et ses amis sont toujours sans nouvelles.
Celui-là même qui sera retrouvé mort plus tard, au siège du MDS à  Oran. Après une heure de sit-in face à  la salle Hamada, les présents se sont séparés non sans avoir retenu le principe d'un sit-in de soutien à  Dalila Touat lors de son procès jeudi prochain au niveau du tribunal de Mostaganem. Dans un communiqué, la CNCD d'Oran a dénoncé les entraves des autorités locales.
 


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