La marche à laquelle a appelé la Coordination nationale pour le
changement démocratique (CNCD) est maintenue pour le 12 février prochain. C'est
ce qui ressort de la réunion des membres de la CNCD organisée hier à la «
maison des syndicats » à Dar El Beida, à l'est d'Alger.
L'annonce de la levée de l'état d'urgence et un certain nombre d'autres
mesures, décidées par le chef de l'Etat lors du dernier Conseil des ministres,
n'a pas, semble-t-il, changé grand-chose à la détermination des animateurs de
la Coordination qui font de la marche d'Alger leur priorité absolue. Pourtant,
il y a seulement quelques jours, les organisations affiliées à la CNCD, à leur
tête la Ligue algérienne des droits de l'homme (LADDH), ont fait de la levée de
l'état d'urgence un leitmotiv. Voulant, selon toute vraisemblance, juger sur
pièce, le président de la LADDH, Mustapha Bouchachi, a fait savoir hier que
pour l'heure il n'y a pas de levée de l'état d'urgence mais simplement une
promesse faite par le président de la République.
Le président de LADDH, qui a
quitté précipitamment la salle de réunion après un «accrochage verbal» avec le
responsable du SNAPAP, Rachid Malaoui, a indiqué que la marche sera maintenue
et que la capitale appartenait à tous les Algériens.
Il faut savoir que des «prises de
bec» ont eu lieu hier entre le responsable du SNAPAP et plusieurs représentants
d'organisations et d‘associations, notamment les représentants du mouvement des
ârouch, l'association des familles des disparus ou encore l'ancien journaliste
Fodil Boumala.
Rachid Malaoui, qui présidait la
réunion après le départ de Bouchachi, voulait absolument consacrer la rencontre
à l'ordre du jour, à savoir «les préparatifs techniques de la marche», alors
que d'autres voulaient également commenter les décisions du président de la
République. La représentante des familles des disparus qualifiera meme
«d'inadmissible» le fait d'interdire l'évocation des «aspects politiques» lors
de cette réunion. Ces clivages surmontés, les membres de la commission
technique de préparation de la marche sont intervenus tour à tour en réitérant
leur engagement à prendre part à la manifestation. Le député du RCD, Besbès, a
déclaré hier qu «'on n'a plus le droit de faire marche arrière». «Si on revient
en arrière, c'est un suicide et c'est le mouvement de contestation qui sera
menacé», a-t-il indiqué, tout en soulignant qu'il existe actuellement 79
associations de l'intérieur du pays qui sont prêtes à battre le pavé à Alger.
En fait, la Coordination
nationale pour le changement démocratique ne considère pas la marche du 12
février comme une «fin en soi», mais le début d'un mécanisme qui devrait
conduire, selon elle, à «la chute du pouvoir et du système». Certains
animateurs de la CNCD sont convaincus qu'ils peuvent rééditer le même scénario
vécu en Tunisie et en Egypte. «Le 12 février n'est que le point de départ
de la contestation», a déclaré le député du RCD Besbès, dont le parti est
partie prenante dans toutes les actions engagées jusqu'ici par la Coordination,
qui englobe, faut-il le souligner, des syndicats, des partis politiques, des
associations et même les victimes de Khalifa Bank.
A noter qu'une demande
d'autorisation pour marcher le 12 février a été déposée mercredi denier par la
CNCD au niveau de la wilaya d'Alger. Avant de quitter la réunion et déléguer un
représentant, le président de la LADDH, Mustapha Bouchachi, a déclaré à
l'assistance que pour l'heure les autorités n'ont pas encore répondu. Enfin, la
CNCD devrait se réunir le 9 février prochain pour mettre les dernières
retouches à sa démonstration de force pour demander le «départ du pouvoir et du
système».
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 06/02/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Z Mehdaoui
Source : www.lequotidien-oran.com