Algérie

Coopération militaire et lutte antiterroriste : Les non-dits de l'offensive américaine



Au moment où les relations algéro-françaises battent de l'aile, la coopération entre Alger et Washington semble connaître un regain de dynamisme. La remarque s'applique notamment pour la coopération militaire et sécuritaire entre les deux capitales. Elevées dans la culture du culte du secret, les autorités algériennes sont, à ce jour, demeurées discrètes concernant ce volet précis de leurs relations avec les Etats-Unis. La crainte d'une réaction négative d'une opinion publique soupçonneuse, pour ne pas dire méfiante à l'égard des projets que prévoient d'entreprendre les Etats-Unis dans la région, pourrait, à un certain degré, expliquer le black-out entretenu par le gouvernement sur la question.Les visites à Alger, espacées les unes des autres d'à peine quelques jours, de deux représentants du département d'Etat américain et de deux hauts responsables du Commandement de l'armée américaine pour l'Afrique (Africom) confirment, néanmoins, que les discussions algéro-américaines dans ce domaine précis sont dans une phase pour le moins avancée.En dehors du fait que trois sur les quatre personnalités américaines reçues par les autorités civiles et militaires algériennes sont des militaires ou des responsables de programmes de défense (ou en rapport avec la lutte antiterroriste), les discussions ont, en effet, tourné presque exclusivement autour de la coopération opérationnelle dans le domaine de la lutte antiterroriste. Les observateurs s'accordent à dire que de telles discussions n'auraient pas été possibles si celles-ci n'avaient été balisées, au préalable, par un accord. Difficile, toutefois, de répondre par l'affirmative ou la négative dans la mesure où l'information concernant le dossier de la coopération militaire algéro-américaine est distillée au compte-gouttes. A l'heure actuelle, les Américains sont pour ainsi dire les seuls à rendre régulièrement compte de l'évolution des discussions.Justement, rien n'exclut l'idée que les Américains, en voulant tenir la presse informée sur l'évolution de leurs discussions avec les responsables des services algériens de sécurité, ne cherchent pas, justement, à rendre compte du rapprochement, pour ne pas dire du basculement de l'armée algérienne dans le camp américain. Ou du moins tenter de faire admettre une telle éventualité. Les éloges « massifs » faits par Washington de sa coopération « dense », « excellente » et « exemplaire » avec Alger, assortis, tout dernièrement, d'une possibilité de voir l'Administration américaine donner son quitus à la vente d'avions transporteurs de troupes aux forces aériennes algériennes sont autant d'éléments qui permettent, en tout cas, de privilégier l'idée selon laquelle les relations algéro-américaines ne sont plus à considérer comme banales.Les Russes l'ont tellement compris qu'ils ne se sont pas empêché, d'ailleurs, de rappeler de manière subtile, la semaine dernière, par le biais d'une dépêche anodine « balancée » par l'agence RIA Novosti, la quasi-dépendance de l'ANP vis-à-vis de ses industries d'armement. Mais l'annonce, jeudi dernier, par la coordinatrice adjointe des programmes au Bureau américain de la coordination de la lutte contre le terrorisme (structure dépendant du département d'Etat), Mme Gina Abercrombie-Winstanley, de la participation des troupes de l'ANP à un programme militaire américain incluant 150 pays, ne devrait pas aller sans provoquer d'autres grincements de dents à Moscou. Et probablement aussi dans d'autres grandes capitales.


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