En attendant la création d'un espace commun de coopération entre les
entreprises algériennes et canadiennes, les ministres des Affaires étrangères
des deux pays ont procédé, hier, au paraphe d'un protocole d'accord en faveur de
la consolidation des échanges qui existent déjà entre eux.
Le paraphe du document en question a eu lieu hier à la résidence El
Mithak. Les deux parties visent à travers le protocole d'entente à sceller une
coopération et un partenariat qu'ils espèrent grandissant et performant dans
divers domaines. «L'Algérie demeure le premier partenaire commercial du Canada
dans le Maghreb et dans le Moyen-Orient», a déclaré hier Lawrence Cannon, le
ministre canadien des Affaires étrangères, à l'issue de l'entretien qu'il a eu
avec son homologue algérien, Mourad Medelci. «L'Algérie est un partenaire de
choix dans le cadre de son ambitieux programme de relance économique et
sociale, la signature du protocole d'accord est une preuve concrète de cette
volonté commerciale», a-t-il ajouté lors du point de presse qu'il a animé
conjointement avec lui à la résidence El Mithak. Par la voix de son ministre,
le Canada reconnaît par ailleurs à l'Algérie le rôle de leadership qu'elle
tient en Afrique en matière de lutte contre le terrorisme. «L'Algérie est un
acteur clef dans les dossiers d'intérêts communs sur le plan continental, dans
l'Union africaine, dans la Ligue arabe, au Maghreb et au Moyen-Orient», a
affirmé Lawrence Cannon.
«Nos deux gouvernements ont aussi
convenu de l'élargissement de l'accord sur le transport aérien conclu en 2006»,
a fait savoir le ministre canadien. L'élargissement de l'accord qui, dira-t-il,
«sera paraphé sous peu» se fera par «un accroissement du nombre de vols en
vue», a-t-il expliqué, de «favoriser la multiplication des possibilités de
partenariat dans les secteurs du commerce, du tourisme, de l'investissement
ainsi que des échanges interpersonnels entre les deux pays».
Le MAE algérien le confortera dans ses propos en notant que «notre
coopération a aujourd'hui la possibilité non seulement de se consolider mais de
s'élargir vers divers domaines économiques mais aussi en allant plus
franchement et d'une manière durable vers les énergies renouvelables».
Medelci soupèse le poids économique et politique du Canada
Pour Mourad Medelci, «le protocole d'accord qui a été signé n'a pas
seulement une valeur symbolique mais devra renforcer notre coopération dans
tous les domaines». Le MAE algérien a souligné ainsi la nécessité de développer
entre les deux pays des projets dans la construction d'infrastructures, les hydrocarbures
et aussi dans «des domaines un peu nouveaux comme l'agriculture et les filières
dans lesquelles la complémentarité entre eux est claire». Il signalera que l'un
des fondamentaux de cette coopération est la préservation et la création de
l'emploi. Medelci a souligné ainsi la possibilité des deux pays d'Å“uvrer pour
la création d'emploi aux jeunes qui bénéficient d'une formation
professionnelle. Il faut noter que l'Algérie a eu par le passé à s'inspirer
fortement des dispositifs et mécanismes canadiens relatifs à l'emploi des
jeunes, à l'allocation chômage et autres, ceux liés à l'éducation ou à la
santé. «Les entreprises canadiennes figurent parmi les chefs de file mondiaux
dans l'adoption et la promotion des normes et des lignes conductrices en matière
d'excellence de bonne gestion et de responsabilité sociale. Elles sont bien
placées pour accompagner l'Algérie», avait affirmé avant lui le ministre
canadien.
Medelci le lui rend bien en déclarant que «le Canada est un très grand
pays qui a un poids économique et politique (…), l'Algérie saisit cette visite
pour affirmer que la relation entre les deux pays est forte et le potentiel de
la coopération est plus fort encore.» Il fera savoir que «les deux pays
réfléchissent à la création d'un cadre pérenne qui permet à nos entreprises de
travailler ensemble». Le principe a été donc retenu, selon lui, pour la
création d'un espace commun regroupant les entreprises algériennes et
canadiennes publiques et privées. «Laissons aux opérateurs économiques de déterminer
les modalités de sa création et de son fonctionnement, et de faire des
propositions pour aider l'économie à se développer», a-t-il précisé.
«Le Canada demeure un pays prêt à intervenir et à aider»
La priorité est déjà accordée à cet effet «pour l'énergie, pour certaines
filières de l'industrie et pour les services notamment ceux financiers»,
soulignera le MAE algérien qui indiquera que les deux pays se sont accordé à
développer la coopération dans ces domaines «et bien d'autres comme l'énergie solaire,
pour réaliser l'objectif de la diversification économique (…) et gérer nos
économies respectives en faisant en sorte de les tenir à l'abri des soubresauts
de la scène internationale.» Il estime qu' «il faut accompagner les entreprises
non pas pour les gêner mais pour les aider à saisir les opportunités de
partenariat». Le ministre canadien a eu à préciser au sujet d'un projet
canadien de la création d'une usine d'aluminium en Algérie que «l'expertise
canadienne dans ce domaine est une expertise mondiale que nous voulons partager
avec l'Algérie». Medelci indiquera que «les échanges entre les deux pays ont
été de 8 milliards de dollars en 2008 et aujourd'hui, ils sont de 6 milliards
de dollars en raison de la chute du prix du pétrole». Il appelle à «une plus
grande présence d'entreprises canadiennes pour qu'on puisse exploiter les
opportunités dans l'agriculture, l'industrie et les services».
Le MAE algérien a eu aussi à déclarer qu'«en plus des échanges
d'informations entre nous, il faut qu'on consolide nos convergences et elles
sont nombreuses sur beaucoup de dossiers tant nationaux qu'internationaux».
Interrogé sur la position du Canada sur ce qui se passe au Sahel, le ministre
canadien a indiqué que «ce qui est important, c'est que ce travail là se fait
en toute coopération avec les parties impliquées. Le terrorisme est un fléau
qui balaie le monde et puis tellement destructeur qu'il incombe aux
gouvernements de trouver les moyens de contrer toute forme de terrorisme.»
Lawrence Cannon continue son explication en soutenant que «le Canada demeure un
pays partenaire prêt à intervenir et à aider s'il est sollicité, lorsque des
pays souhaitent qu'on intervienne». Pour rappel, le Canada a participé il y a
quelques mois à une réunion sur la Sahel aux côtés entre autres des Etats-Unis,
la France et l'Allemagne. Réunion qui n'a pas été du goût de l'Algérie qui fait
de son rejet de toute intervention militaire étrangère dans cette région
africaine, un point d'honneur. Le ministre canadien tentera de clarifier davantage
ses propos en affirmant que « la dernière réunion est le fruit d'une réflexion
des pays qui l'ont tenue». Il précisera en dernier que «le Canada veut jouer un
rôle constructif, il veut prendre conseil de pays partenaires tels que
l'Algérie dans les démarches et les actions à suivre». Medelci dira pour sa
part que «la relation politique entre les deux pays est sereine. L'accord
conclu aujourd'hui lui confère un cachet permanent. La lutte contre les fléaux
comme le terrorisme figure en bonne place dans cette relation. Les pourparlers
sur cette question restent ouverts entre nous pour des échanges d'avis
particulièrement pour ce qui est de l'Afrique et du Moyen-Orient.»
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Posté Le : 11/01/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ghania Oukazi
Source : www.lequotidien-oran.com