Coopération entre Paris et Alger: Cap sur l’urbanisme et l’environnement

Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, accompagné du wali d’Alger, Abdelkader Zoukh, s’est déclaré amplement satisfait des travaux de rénovation au Jardin d’Essai d’Alger (photo) qu’il a constatés de visu, lors d’une randonnée dans les allées du jardin hier lundi.

Traduction concrète de l’accord de coopération et d’amitié entre la ville de Paris et la Wilaya d’Alger, la réussite de la rénovation du Jardin d’Essai ouvre de belles autres perspectives de coopération entre les deux villes.

Bertrand Delanoë, dont c’est la troisième visite à Alger depuis son élection à la Mairie de Paris, a affirmé, lors d’une conférence de presse sous un chapiteau érigé au Jardin d’Essai, mettre de la conviction à asseoir cette coopération entre sa ville et la Wilaya d’Alger.

«Si on ne la mettait pas avec des valeurs et des convictions profondes, nous passerions à côté d’une chance de réunir les jeunesses des deux pays, qui ont une aspiration à vivre en paix et dans une relation fraternelle», a-t-il souligné, poursuivant: «Les relations entre la France et l’Algérie méritent que la capitale de la France soit dans une exigence de vérité et d’action de coopération avec la grande capitale de l’Etat algérien.»

En tout cas le maire de Paris met suffisamment de conviction et «d’amitié» à promouvoir la coopération entre les deux villes. Son amitié est témoignée à travers son engagement pour la vérité historique.

«Depuis mon élection comme maire de Paris en 2001, j’ai voulu que Paris dise la vérité et rende hommage aux victimes du massacre du 17 Octobre 1961, lorsque les Algériens, à la conquête légitime de leur indépendance, ont été réprimés et jetés dans la Seine avec beaucoup de morts.»

Cet homme-là qui a le courage de sa conviction plaît à Alger. Aussi le nouveau wali d’Alger s’engage-t-il à prolonger la coopération avec la Ville de Paris.

Le maire de Paris et le wali d’Alger ont convenu que l’ingénieur de la ville de Paris qui a participé aux travaux de rénovation du Jardin d’Essai revienne à Alger pour procéder à la rénovation d’une longue promenade au niveau du même jardin.

Par ailleurs, une société française spécialisée dans la réhabilitation des immeubles insalubres fera bénéficier de son expertise la Ville d’Alger.

Le Maire de Paris a indiqué que c’est cette même société qui a réhabilité les 1 038 immeubles insalubres que Paris comptait en 2001.

Le troisième axe de coopération entre la Ville de Paris et la Wilaya d’Alger a trait à l’urbanisme. Les responsables des deux villes ont convenu d’impliquer l’Atelier parisien de l’urbanisme dans les projets d’urbanisme à Alger, notamment en matière de mobilité urbaine et de déplacement.

Ils ont également convenu de la tenue d’une semaine culturelle algéroise à Paris et d’une semaine culturelle parisienne à Alger.

Bertrand Delanoë procédera jeudi prochain à l’ouverture de l’Institut des cultures d’Islam à Paris, dont une partie financée par la Mosquée de Paris est dédiée à la pratique de la religion. Cet espace est ouvert aux artistes algériens.

Interrogé sur le montant de la contribution financière de la Ville de Paris à la rénovation du Jardin d’Essai, Bertrand Delanoë a souligné qu’il ne disposait pas de chiffres mais a précisé que la contribution de sa ville a confiné essentiellement en l’expertise.

«On n’est pas dans un esprit néocolonial», devait-il conclure.

Sofiane Aït Iflis