Algérie

Coopération économique algéro-US: Passer à la vitesse supérieure



ous les ingrédients semblent désormais réunis pour que la coopération économique entre l'Algérie et les Etats-Unis passe à une vitesse nettement supérieure. Un intérêt de plus en plus manifeste de la part des entreprises US à investir hors hydrocarbures dans le marché algérien, une volonté du gouvernement algérien à mener une politique économique basée sur le partenariat et pour couronner le tout, une manne financière de pas moins de 286 milliards de dollars, représentant l'enveloppe globale consacrée au programme de grands investissements publics pour les cinq prochaines années. Cette convergence des intérêts économiques s'est encore une fois illustrée hier à travers les déclarations du ministre des Finances, M. Karim Djoudi, qui a fait part, d'une manière on ne peut plus directe, de la volonté des autorités algériennes d'impliquer davantage les sociétés américaines dans l'exécution de la politique économique du pays. Intervenant à l'ouverture de la rencontre d'affaires algéro-américaine, M. Djoudi a souligné à cet effet que la première finalité de la politique économique entreprise par l'Etat est de «répondre aux attentes de développement interne». «On souhaite que cette politique se fasse en partenariat avec les opérateurs économiques américains», a-t-il encore affirmé en incitant ces opérateurs à bénéficier des différents dispositifs d'encouragement à l'investissement en vigueur.

 M. Djoudi a noté, dans ce même sens, que le programme de grands investissements publics pour les cinq prochaines années prévoit d'importantes réalisations, notamment dans le BTPH et les infrastructures de santé et d'éducation. A cet effet, a-t-il poursuivi, les sociétés américaines sont invitées à prendre part dans la réalisation de ces projets à travers des partenariats avec des entreprises algériennes et dans le cadre de la réglementation en vigueur des marchés publics. Le premier argentier du pays n'a pas omis de rappeler les qualités du marché algérien qui pourrait offrir aux investisseurs américains de «larges perspectives d'exportations pour d'autres marchés communautaires liés avec l'Algérie par des accords d'association comme l'Union européenne et la Zone arabe de libre-échange».

 Abordant les nouvelles mesures d'encadrement des investissements étrangers, notamment la règle dite de 49/51%, Djoudi a tenu à préciser que cette règle permet à l'investisseur étranger de détenir la majorité relative et d'assurer le management de la société du projet en associant deux ou trois partenaires nationaux cumulant une participation totale à 51% du capital. Il a ajouté que cette règle permettrait, notamment, de développer les entreprises algériennes et d'assurer un partage «équitable de la croissance entre tous les partenaires du projet». Voulant rassurer les investisseurs américains sur les modalités de transfert de dividendes, le ministre a expliqué que cette opération est libre à condition d'être «en règle avec l'administration fiscale». 

 De son côté, l'ambassadeur des Etats-Unis à Alger, M. David Pearce, a affirmé lors de son intervention la disponibilité de ses services à accompagner tous les opérateurs économiques américains voulant investir le marché algérien. Soulignant le niveau très appréciable des échanges commerciaux bilatéraux (plus de 11 milliards de dollars en 2009), M. Pearce a, cependant, reconnu que les Etats-Unis n'ont pas pu encore acquérir un statut de fournisseur traditionnel de l'Algérie. Par ailleurs, M. David Pearce a estimé nécessaire de signer un accord algéro-américain de non double imposition pour les investisseurs. La conclusion d'un tel accord permettrait d'encourager et de développer les projets d'investissement en partenariat à la faveur d'une réduction sensible de la charge fiscale sur les opérateurs économiques des deux pays, a-t-il indiqué. Le diplomate américain a, en outre, estimé que l'enjeu actuel est d'encourager les contacts entre les hommes d'affaires des deux pays en vue de développer le partenariat même si la décision revient à ces opérateurs sur la base de leurs intérêts. Il a, en outre, estimé que les mesures d'encadrement des investissements étrangers prises par le gouvernement algérien ne représentaient aucune contrainte pour les firmes américaines qui ont, d'ailleurs, «compris la nécessité de s'associer avec un partenaire local qui connaît le fonctionnement du système en Algérie». Les Etats-Unis sont le premier client de l'Algérie avec un montant de 9,26 milliards de dollars d'exportations algériennes en 2009 et son sixième fournisseur avec 1,99 milliard de dollars d'exportations américaines.




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