Algérie

Coopération économique algéro-néerlandaise



Coopération économique algéro-néerlandaise
La coopération économique algéro-hollandaise, encore en deçàdes attentes, pâtissant actuellement d'une certaine méconnaissance mutuelle et peu encore diversifiée, est toutefois appelée à se renforcer et les opportunités de partenariats existent dans plusieurs secteurs, notamment l'agriculture, l'énergie et les infrastructures maritimes.Cherif Bennaceur – Alger (Le Soir)Les entreprises néerlandaises et algériennes «ne se connaissent pas assez», observe Philip Brink, directeur du développement et des relations algéro-néerlandaises du cabinet Philip Brink & Partners, basé à Alger. «Les opportunités d'affaires et de développement sont énormes entre les deux pays. Néanmoins, les entreprises ne connaissent pas les possibilités”?», relèvera ce consultant rencontré lors du Forum économique algéro-néerlandais, organisé jeudi dernier à l'hôtel El Aurassi, sous l'égide de la ministre du Commerce extérieur et de la Coopération au Développement des Pays-Bas, Mme Lilianne Ploumen, et du ministre du Commerce, Amara Benyounès. Une méconnaissance qui constitue la principale contrainte à l'expansion du partenariat algéro-néerlandais, au-delà du manque de diversification des échanges commerciaux, encore dominés par les hydrocarbures. Certes, une cinquantaine d'entreprises hollandaises, notamment de grands groupes, disposent de bureaux de liaison et des représentants agréés ou ont conclu des partenariats. En outre, le climat d'affaires en Algérie ne pose pas de contrainte insurmontable selon ce consultant qui considère qu'une démarche efficiente de mise en contact est toujours opportune et bénéfique. En outre, plusieurs entreprises hollandaises exerçant notamment dans les secteurs de la construction navale s'intéressent au marché algérien. Pourtant, le partenariat économique bilatéral reste encore en deçàdes attentes. A l'exception des grandes marques présentes depuis le début de la décade 2000, l'investissement hollandais en Algérie n'a pas évolué depuis 2007. Seulement trois projets industriels ont été déclarés en 2014 au niveau de l'Agence nationale de développement de l'investissement (Andi). Ces projets sont en cours de lancement, précise la directrice en charge de la promotion à l'Andi, Mme Yasmina Benmayouf. D'un montant de l'ordre de 1,432 milliard de dinars (environ 18 millions de dollars) et devant générer la création de 140 emplois, ces projets portent sur la fabrication d'emballages et conditionnements métalliques (déjà réalisé), la fabrication de machines et équipements de pêche et d'aquaculture ainsi que l'entreposage frigorifique.Or, les entreprises hollandaises peuvent apporter davantage leur expertise et savoir-faire notamment dans le domaine de l'architecture, la construction, la réalisation et maintenance d'infrastructures portuaires et aéroportuaires, l'agriculture et la fabrication d'engrais bio et autres produits innovants, observe le consultant Philip Brink. Et c'est ce que la ministre du Commerce extérieur des Pays-Bas, Mme Ploumen, accompagnée d'une vingtaine d'entreprises néerlandaises opérant dans divers secteurs d'activités et qui ont tenu des rencontres B2B, a justement assuré. En mission économique au Maghreb, l'officielle néerlandaise a ainsi relevé la disponibilité des entreprises de son pays d' «approfondir», de densifier les relations économiques bilatérales notamment dans les secteurs de l'énergie, l'agriculture et du transport maritime.Notons justement que des opérateurs hollandais se sont intéressés à la production laitière, l'élevage bovin, l'horticulture, le fret et les travaux maritimes, la gestion durable des déchets, l'industrie du recyclage et l'ingénierie pétrolière”? «Les opportunités pour le développement de la coopération sont nombreuses», relève la ministre du Commerce extérieur, soucieuse de «solides relations bénéfiques de part et d'autre». Ainsi, Mme Ploumen évoque le souci des entreprises hollandaises d'«apporter une plus-value» et de participer à la création de richesses et d'emplois en Algérie, sur la base d'une «vision de long terme», tout en prènant l'assouplissement de la réglementation et l'amélioration du climat d'affaires. Une volonté de consolider le partenariat économique bilatéral, voulu «fécond et mutuellement bénéfique», que le ministre du Commerce, Amara Benyounès, a également exprimée, escomptant des résultats fructueux pour les rencontres B2B. L'opportunité pour le ministre du Commerce d'appeler à promouvoir les exportations algériennes vers les Pays-Bas, les opérateurs algériens devant convaincre de la qualité et du caractère commercialisable de certains produits locaux.Notons justement que le volume des échanges commerciaux qui était de l'ordre de 1,8 milliard de dollars en 2002 a atteint les 6,2 milliards de dollars en 2012. En 2013, ces échanges ont représenté une valeur de 5,832 milliards de dollars (1,012 milliard de dollars d'importations des Pays-Bas et 4,820 milliards de dollars d'exportations algériennes). En 2014, le volume d'échanges a été quantifié à quelque 6 milliards de dollars dont 1 milliard de dollars d'importations et 5 milliards de dollars d'exportations. C'est ce que le président de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (Caci), Mohamed Laid Benamor, a indiqué lors de ce Forum, en précisant que les importations algériennes sont constituées notamment de tabacs (158 millions de dollars), combustibles minéraux (132 millions de dollars), laits et dérivés (80 millions de dollars) et produits pharmaceutiques (51,7 millions de dollars). Les exportations restent dominées, à plus de 80% par les hydrocarbures et dérivés, même si le sucre représente un segment porteur (2,9 millions de dollars). Des exportations dont la valeur devrait tourner autour de 5 milliards de dollars par an, en raison de la chute des prix du pétrole. D'où la nécessité de «passer à une étape supérieure, l'étape de l'investissement dans le cadre d'un partenariat bénéfique gagnant-gagnant», prènera le président de la Caci, invitant à élargir la coopération bilatérale hors hydrocarbures et à valoriser les importantes niches de développement industriel, agricole et touristique.




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