Algérie

Coopération avec la Russie : L'Algérie ne veut pas la confiner au militaire



Les travaux de la 4e Commission intergouvernementale mixte de coopération économique, commerciale, scientifique et technique algéro-russe débuteront ce matin à Alger. Les travaux, qui seront présidés par le ministre russe de l'Energie, Serguei Chmatko, et par le ministre algérien des Finances, Karim Djoudi, doivent être sanctionnés par un procès-verbal. Les experts ont commencé le travail hier. Selon une source du ministère des Finances, cette 4e Commission doit surtout établir un bilan d'application des décisions prises lors de la précédente session qui a eu lieu en novembre 2008 à Moscou, qui avait été présidée par les mêmes ministres. L'évaluation de l'état d'exécution des recommandations consignées dans le procès-verbal de la 3e session de la commission de novembre 2008 à Moscou devrait permettre de mieux examiner les perspectives de coopération multisectorielle selon la même source.Ces derniers temps, les opinions internationale et nationale sont surtout au fait des contrats d'armement que les deux pays ont signé régulièrement. Alors que du temps de l'URSS, ils ont toujours coopéré dans de nombreux domaines. L'Algérie est un client historique de la Russie dans le domaine de l'armement. La seule période qui a vu un recul des achats d'armement est celle qui a suivi la crise de 1986 qui avait vu la chute des prix du pétrole et donc la chute des recettes en devises de l'Algérie. Il a fallu attendre le début des années 2000 pour voir l'Algérie commencer à respirer financièrement. Mais une dette s'était accumulée vis-à-vis de la Russie. L'armée algérienne a toujours été équipée de matériel soviétique.Début 2007, l'Algérie avait commandé pour plus de 3,5 milliards de dollars d'avions de combat russes. Cette commande venait en application d'un accord historique signé une année auparavant, soit en mars 2006, à l'occasion d'une visite de Vladimir Poutine, alors président de la Russie, à Alger. En vertu de cet accord, la Russie effaçait une dette militaire d'environ 4,7 milliards de dollars qui datait des années 1960 et 1970. En contrepartie, l'Algérie s'engageait à acheter à la Russie de l'armement pour environ 7 milliards de dollars. Cette somme était programmée pour moderniser l'armement algérien qui n'avait pas bénéficié de budget conséquent depuis la fin des années 1980 à cause de la crise que vivait l'Algérie. La première commande de 3,5 milliards de dollars constituait le premier volet du contrat. L'Algérie avait commandé 40 Mig, 28 Sukhoi et 16 Yak, parallèlement à des systèmes de missiles sol-air et des chars T-90.Mais visiblement, du côté algérien, on veut élargir la coopération à plusieurs domaines pour qu'elle ne reste pas confinée sur l'aspect uniquement militaire. Lors de la 3e session, le ministre des Finances, M. Djoudi, avait « réitéré l'entière disponibilité de la partie algérienne à 'uvrer au renforcement des relations entre les deux pays » en vue de promouvoir « une coopération multisectorielle exemplaire » basée sur « l'accord de partenariat stratégique signé par les chefs d'Etat des deux pays » en 2001. Les deux parties avaient d'ailleurs convenu « de promouvoir la coopération bilatérale » de manière à lui donner « une dimension et un contenu en adéquation avec les grandes potentialités que recèlent les deux pays ».La partie algérienne avait insisté sur l'urgence de la finalisation des projets de textes qui étaient toujours à l'étude, notamment dans les domaines du transport maritime, de l'exploration et l'utilisation pacifique de l'espace, de la normalisation et de l'évaluation de la conformité, de l'entraide en matière pénale et de l'extradition, de l'agriculture ainsi que de la communication.


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