Le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, Salaheddine Dahmoune a affirmé, à Alger, que le comité bilatéral frontalier algéro-nigérien se réunira "durant le deuxième semestre de l'année 2019", pour procéder à la mise en place d'un mécanisme de suivi et d'évaluation de toutes les recommandations issues de ce comité.
D'emblée et avant de rentrer dans les détails de l'audience qu'il a accordée au ministre de l'intérieur et de la sécurité publique nigérien, Mohamed Bazoum, il y a lieu de rappeler que le Comité bilatéral frontalier a été créé conformément au protocole d'accord du 30 octobre 1997 à Alger. Sa création est intervenue en de renforcer la coopération au niveau des villes frontalières et ce, à travers la promotion des échanges notamment dans le domaine de la coopération sécuritaire au niveau des frontières, la mobilité des personnes et l'immigration clandestine, la coopération économique dans toutes ses dimensions particulièrement en matière de développement durable et la coopération socioculturel.
Aujourd'hui, le ministre de l'intérieur nigérien, Mohamed Bazoum fait partie de la délégation conduite par le Premier ministre du Niger, Brigi Rafini, qui a entamé lundi une visite officielle de deux jours en Algérie, à l'invitation du Premier ministre, Noureddine Bedoui.
Outre M. Bazoum, la délégation du Niger comprend la ministre déléguée auprès du ministère des Affaires étrangères, Lamidou Ousseini Salamatou Bala Goga.
Ainsi donc et lors de son audience accordée au ministre de l'intérieur et de la sécurité publique nigérien, Mohamed Bazoum, lundi, M. Dahmoune a annoncé la tenue, durant le deuxième semestre de 2019, de la réunion du comité bilatéral frontalier algéro-nigérien" et la mise en place "d'un nouveau mécanisme de suivi et d'évaluation de toutes les recommandations issues dudit comité".
En plus de la question de la migration clandestine, les deux parties ont convenu d'une réunion qui regroupera "les walis des wilayas frontalières algériennes et leurs homologues du Niger durant la même période (2e semestre 2019)", a fait savoir le ministre qui a estimé que "ce mécanisme de proximité contribuera à l'évaluation des décisions de l'action commune autour "des questions d'intérêt commun".
De son côté, le ministre de l'intérieur et de la sécurité publique nigérien, Mohamed Bazoum s'est félicité de "l'intensité des relations bilatérales" notamment dans le secteur de l'intérieur, mettant en exergue le soutien remarquable apporté par l'Algérie au Niger en matière de coopération policière et de protection civile.
D'autre part, il y a lieu de noter que lors de cette audience entre les deux parties, et outre, le du dossier du comité bilatéral frontalier algéro-nigérien, les deux responsables ont évoqué la question de la migration clandestine, convenant de l'impératif de réfléchir à "apporter certaines modifications aux mécanismes mis en place par les deux pays pour traiter ce phénomène".
Il est aussi important de rappeler qu'au mois de juillet de l'année dernière le ministre d'Etat nigérien, ministre de l'Intérieur, de la Sécurité publique, de la décentralisation et des Affaires coutumières et religieuses, Mohamed Bazoum a exprimé sa satisfaction des résultats de la 6ème session Comité bilatéral frontalier algéro-nigérien (CBF), notamment la création de mécanismes de suivi de la coopération bilatérale.
"Je voudrais me réjouir de la qualité de travail accompli et de la qualité des résultats auxquels nous sommes parvenus car désormais nous créons un dispositif de suivi régulier pour la mise en œuvre des décisions auxquelles nous sommes parvenus", a-t-il souligné lors d'une allocution prononcée à la clôture des travaux de la 6ème session du CBF.
M. Bazoum a relevé que les deux pays avaient affiné leur coopération dans les secteurs de la Police, de la Gendarmerie et de la Protection civile notamment, pour renforcer la sécurité à la frontière des deux pays.
Il a également fait état de discussions entre les deux pays sur la migration, pour la prendre cette question "en charge ensemble dans l'intérêt de nos deux pays".
"La question de la migration illégale ne saurait se dissocier de la question de la criminalité transnationale de façon générale, car nous savons très bien que les réseaux de cette criminalité sont des réseaux interconnectés et toutes les parties concourent aux mêmes objectifs et tous les trafics s'alimentent mutuellement pour déboucher sur la situation d'insécurité", a-t-il relevé, soulignant avoir eu des discussions "très franches et très pointues" sur cette question.
Une coopération "exemplaire"
Le Premier ministre du Niger, Brigi Rafini, a affirmé, lundi à Alger, qu'il était porteur d'un message au chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah de la part de son homologue nigérien Mahamadou Issoufou, se félicitant de l'état de la coopération bilatérale, qualifiée d'"exemplaire entre les deux pays".
S'exprimant à l'issue de son entretien avec le Premier ministre Noureddine Bedoui élargie aux délégations des deux pays, M. Rafini a indiqué que les discussions avec son homologue algérien ont porté sur les "préoccupations de l'heure", notamment les questions sécuritaires dans l'espace sahélo-sahélien. "Nous connaissons une situation particulière et préoccupante qui amène les Etats à la concertation et à se mettre ensemble pour réfléchir et pour voir comment aborder ces questions d'ordre sécuritaire. Nous en avons 'habitude. L'Algérie est un grand pays frère et ami avec lequel nous partageons tous", a souligné le Premier ministre nigérien, qui a entamé lundi une visite de deux jours à la tête d'une délégation officielle.
Qualifiant les échanges de fructueux, M. Rafini a ajouté également que "les deux parties ont identifié lors des entretiens plusieurs questions dans ce domaine (sécuritaire) qui intéressent beaucoup de pays de la sous-région".
Abordant la coopération bilatérale, il a estimé que celle-ci est "tout à fait naturelle", rappelant dans ce contexte que le Niger et l'Algérie ont une "vieille coopération qui remonte aux années 60".
"Nous sommes restés ensemble dans un cadre fraternel et serein. Nous avons bâti une coopération exemplaire avec une constante stabilité. Nous venons de constater que rien n'a changé dans la vision des responsables des autorités algériennes et celles du Niger sont également dans cette même position", a-t-il estimé.
Evoquant la situation en Algérie, le Premier ministre nigérien a affirmé que "notre conviction, c'est que le peuple algérien, comme de par le passé, va surmonter cette conjoncture. Le peuple algérien est capable de transcender toutes ces difficultés et aller vers la stabilisation, la compréhension et la grande fraternité. C'est notre grand souhait en tant que pays frère et pays voisin".
Arrivé lundi en fin de matinée à Alger pour une visite officielle à l'invitation de M. Bedoui, le séjour du haut responsable du Niger a permis aux deux parties d'examiner l'état de la coopération bilatérale ainsi que les perspectives de sa dynamisation et de son élargissement.
Il a été reçu hier par le chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah, ainsi que le Premier ministre, Noureddine Bedoui, en présence des deux délégations des deux pays.
L'audience s'est déroulée au siège de la Présidence de la République en présence du Premier ministre Nour-Eddine Bedoui, et du ministre des Affaires étrangères Sabri Boukadoum.
Cette visite constitue une opportunité pour les deux parties afin d'examiner l'état de la coopération bilatérale ainsi que les perspectives de sa dynamisation et de son élargissement et d'aborder les questions régionales et internationales d'intérêt commun.
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Posté Le : 22/05/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Saïd B
Source : www.lemaghrebdz.com