Algérie

Coopération



Le président allemand à Alger Hort Köhler revient en Afrique. Il est en Algérie depuis hier. Le président fédéral allemand aime le continent noir puisqu?il lui a réservé son premier voyage d?Etat après sa prise de fonctions en 2004. Dans son premier discours au Bundestag, Parlement, il a déclaré que le destin de l?Afrique « décidera de la dimension humaine de notre univers ». Pas moins que ça. Au FMI, où il était directeur général, et à la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, où il était président, il a appris beaucoup de choses sur l?Afrique. « Je n?ai pas seulement été confronté aux problèmes existant sur le continent africain, j?ai été aussi confronté à diverses formes d?hypocrisie dans les pays industrialisés. » Le fait que le Nord et le Sud mènent encore bien trop souvent un dialogue de sourds est, selon moi, l?une des raisons pour lesquelles nous n?avançons pas mieux ni plus vite », a-t-il confié au journal allemand Die Zeit. D?où sa présence aujourd?hui aux côtés du président algérien, au 9e Forum pour le partenariat avec l?Afrique (FPA), prévu au Palais des nations, à Club des pins, à l?ouest d?Alger. Le 8e FPA s?est déroulé à Berlin en mai dernier. Hort Köhler figure parmi les principaux défenseurs de ce Forum. Selon lui, les Africains doivent commencer « par savoir ce qu?ils veulent » et formuler ensuite ce qui peut les aider de l?extérieur. Normal donc que les 30 pays de l?OCDE et les pays membres du G8 sont partie prenante du FPA. L?Allemagne a promis de doubler d?ici 2010 le montant des aides à l?Afrique. Côté bilatéral, Hort Köhler est le premier président allemand à visiter l?Algérie. Abdelaziz Bouteflika a été le premier à le faire également pour l?Allemagne en 2001. Dans les faits, l?ex-chancelier Gerhard Schröder, qui est venu à Alger en 2004, a redonné de la chaleur à des relations peu intenses sur le plan économique. Depuis 1974, aucun chancelier allemand n?a visité l?Algérie. Le Forum d?affaires algéro-allemand ou F3A se réunit régulièrement depuis son lancement en 1997. En février 2007, Michael Glos, ministre de l?Economie et de la Technologie, est venu à Alger, accompagné d?une forte délégation, assister au F3A. La Chambre de commerce germano-algérienne est, elle, devenue opérationnelle en 2006. Appelée AHK Algérie, la Chambre compte actuellement un peu plus de 300 membres. AHK Algérie travaille avec le réseau allemand des chambres de commerce « connecté » à 120 pays. Un coordinateur des relations économiques algéro-allemandes a été installé à Alger pour être l?interlocuteur des investisseurs. L?Allemagne est le cinquième fournisseur de l?Algérie, après la France, la Chine, l?Italie et les Etats-Unis, avec 882 millions de dollars pour la première moitié de 2007. Elle n?est que le 13e client. Les investissements directs allemands sont encore à un niveau faible : à peine 350 millions d?euros en 2006. Ils s?expriment surtout sous forme de joint-ventures comme ZF-SNVI (véhicules industriels) et Henkel-ENAD (détergents). La firme Siemens et le groupe algérien Dahli travaillent ensemble dans le projet « Alger Medina » pour lequel ils doivent construire un centre commercial et un port de plaisance sur la baie de la capitale. Les échanges commerciaux entre les deux pays s?approchent des 2,5 milliards d?euros, c?est presque le double par rapport à 2000. Le nombre des entreprises allemandes est de 140. Les deux pays sont liés, entre autres, par un accord d?encouragement des investissements entré en vigueur l?année écoulée. L?Algérie exporte vers l?Allemagne des produits pétroliers et importe essentiellement des équipements industriels. En 2006, Alger et Bonn ont signé un double accord sur le remboursement par anticipation de la dette évaluée à 652 millions d?euros. Une dette totalement payée. Sur le plan politique, Berlin considère l?Algérie comme « un pouvoir régional en Afrique et dans le monde arabe ». Hier, Horst Köhler a eu des entretiens avec Abdelaziz Bouteflika à la résidence d?Etat de Zéralda. L?agence officielle APS, qui a annoncé la nouvelle, n?a donné aucun détail sur la teneur des entretiens. D?autres discussions sont prévues au palais d?El Mouradia. La coopération dans le domaine de l?énergie, l?environnement, les relations avec l?Union européenne, la sécurité et la lutte contre le terrorisme devront figurer à l?ordre du jour de ces discussions. Début novembre, le chef d?état-major de l?armée allemande, le général Wolfgang Schneiderhan, est venu en visite à Alger, particulièrement suivie par les chancelleries. Le président allemand devra également avoir une rencontre avec des parlementaires algériens. Hier soir, Hort Köhler a invité au dîner plusieurs personnalités algériennes dont Maïssa Bey, romancière, Amin Zaoui, directeur de la Bibliothèque nationale, Omar Belhouchet, directeur d?El Watan, Henri Tessier, archevêque d?Alger et Mustapha Chérif, islamologue. Aujourd?hui, il va assister, à l?hôtel Sheraton, à une conférence sur « La sécurité énergétique et changement climatique, un défi pour l?Allemagne et l?Algérie ». Une visite touristique au Sud est également prévue au programme du président allemand. Après Alger, Horst Köhler visitera la Mauritanie et Malte. Homme de droite, Hort Köhler, 64 ans, est le neuvième président de l?Allemagne. D?origine roumano-polonaise mais de souche allemande, il est détenteur d?un doctorat en économie. Il a participé au difficile processus de l?unification des deux Allemagnes en 1989. En Allemagne, comme en Italie, le président n?a qu?un rôle honorifique et de représentation. Le pouvoir exécutif est exercé par le chancelier.


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