Algérie

Convoitises autour des postes à l'étranger


Convoitises autour des postes à l'étranger
Le conflit autour des sorties en poste dans les représentations consulaires et diplomatiques de l'Algérie refait surface au ministère des Affaires étrangères. Le Syndicat autonome des personnels des affaires étrangères (Sapae) devait tenir, aujourd'hui, une conférence de presse au siège du MAE, à Alger, pour annoncer une prochaine action de débrayage. L'administration s'étant opposée, le Sapae a rendu public hier un communiqué dans lequel il dénonce d'abord "une entrave à l'activité syndicale".Le Sapae, qui affirme que 293 sur les 386 travailleurs syndiqués se sont prononcés pour le recours à la grève, menace ensuite dans le même document de passer à l'action incessamment. Contacté, le nouveau SG du syndicat autonome des personnels des affaires étrangères, Ali Lakhal, a évoqué deux points de revendication essentiels : l'attribution de la prime de souveraineté à tous les ayants droit et l'accès aux sorties en poste à l'étranger pour tous les corps communs.Et c'est le deuxième point qui pose le plus de problème chez le Sapae, puisque Ali Lakhal remet en cause les articles 2 et 3 du décret présidentiel 91/335 du 22 septembre 1991, définissant les modalités de sortie en poste à l'étranger. L'article 2 stipule que "les fonctionnaires (...) totalisant une ancienneté minimale de quinze ans de service au sein de l'administration centrale du ministère des Affaires étrangères peuvent être affectés dans les postes diplomatiques et/ou consulaires pour une période maximale n'excédant pas quatre années".Mais l'article 3, que le SG du Sapae juge "flou", stipule que "les décisions d'affectation sont prises en fonction des besoins des services extérieurs du ministère des Affaires étrangères, des disponibilités budgétaires et de l'aptitude à servir des fonctionnaires concernés". Ali Lakhal considère, à ce propos, qu'il n'est pas clairement défini le droit à tous les corps communs de sortir en poste à l'étranger, au moins une seule fois dans leur carrière.À la question de savoir si les missions à l'étranger n'exigeaient pas certaines compétences et spécificités, notre interlocuteur a expliqué que cela peut être valable pour l'accès aux postes diplomatiques et non pas consulaires. "Les tâches des services consulaires sont strictement administratives. C'est tout au plus le travail qu'assurent quotidiennement les agents de l'état civil en Algérie. Au lieu d'offrir la chance au personnel du MAE de sortir à l'étranger et améliorer ses conditions socioprofessionnelles, les services consulaires préfèrent recruter sur place parmi la communauté nationale établie à l'étranger. Ce qui est économiquement moins intéressant pour l'Algérie, étant donné que les employés recrutés sur place payent leurs impôts, leurs cotisations et perçoivent leurs pensions de retraite à l'étranger", a-t-il soutenu.Pour rappel, la dernière action de protestation du personnel du MAE remonte à janvier 2013. Le syndicat a pu arracher quelques droits, à l'exemple de la titularisation d'un certain nombre de contrats actuels et de légères augmentations salariales. Mais plusieurs autres revendications n'ont pas trouvé de réponse, selon toujours Ali Lakhal. Contactée, la cellule de communication du ministère des Affaires étrangères est restée injoignable. M. M.


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