Algérie

Convocation aujourd'hui de tous les opérateurs au ministère de la Santé



Au moment où la rupture de stocks de médicaments bat son plein, tous les opérateurs en pharmacie, les producteurs et les importateurs sont convoqués aujourd'hui par le ministre de la Santé pour une réunion d'«évaluation de la réalisation des programmes prévisionnels d'importation des produits pharmaceutiques pour l'année 2012». Les opérateurs sont invités à  se présenter avec les canevas des programmes d'importation et de fabrication présentés à  la signature pour faire le point sur l'état d'avancement au 15 février 2012 et au 15 mars 2012. Une opération qui intervient trois mois après la signature de tous les programmes d'importation qui a débuté du 15 novembre au 31 décembre 2011. Durant toute cette période, plusieurs hôpitaux et pharmacies ne cessent d'alerter que de nombreux médicaments manquent et d'autres seront également touchés par ces ruptures cycliques. Ce que le ministère de la Santé tente à  chaque fois de réfuter, alors que le retard pris dans le traitement de l'appel d'offres de la PCH de 2011 et attribué en 2012 est responsable en grande partie dans cette grande pénurie. D'ailleurs, c'est ce qui a poussé Djamel Ould Abbès à  procéder à  l'installation de la Commission nationale consultative des produits pharmaceutiques. Créée par décret ministériel, cette commission devra suivre, améliorer et fournir les produits pharmaceutiques et soumettre des recommandations au ministère de tutelle. Mais celle-ci ne s'est jamais réunie depuis sa création, alors que le ministre a déclaré à  la presse que cette «commission se réunit tous les deux mois sous la présidence du ministre de la Santé pour présenter son rapport d'activité». Il est donc clair que la situation ne semble pas améliorée, puisque même le directeur de la pharmacie a avoué, lors de la conférence de presse de SOS hépatite animée samedi dernier, n'avoir pas tous les éléments sur la rupture de certains médicaments. «Je prends acte», avait-il répondu. Pourtant, dans cette rupture décriée par tous les professionnels de la santé, figurent de nombreux médicaments fabriqués localement par de grandes entreprises. Aucune évaluation n'a été faite et aucune sanction n'a été prise à  l'égard de ces producteurs. La solution pour le ministère est juste d'attendre que le produit soit remis sur le marché après de longs mois de rupture et dire par la suite que le médicament est disponible en quantité suffisante. «Il n'y a pas de procédure préétablie pour justement éviter ce genre de problèmes qui peuvent surgir à  tout moment. Dans le cas où un produit est interdit à  l'importation et est en rupture, rien n'est prévu dans un cadre légal pour assurer sa disponibilité. Il n'est pas normal que la production nationale ne soit pas soumise au contrôle et à  l'évaluation. Le meilleur moyen d'améliorer la disponibilité du médicament est de soutenir notre industrie nationale et de réduire au maximum notre dépendance», signale un spécialiste en industrie pharmaceutique. Pour ce qui est de l'importation, notre interlocuteur estime que la responsabilité pharmaceutique de régulation ne doit pas àªtre diluée, afin que chacun puisse assumer les décisions qui lui reviennent. Il regrette  qu'il n'y ait aucune mesure réglementaire en termes d'engagement avec le responsable pharmaceutique titulaire de la décision d'enregistrement. «Un importateur ne peut rien contre les délais d'expédition d'une multinationale qui n'a pas de présence physique en Algérie», fait-il remarquer. Pour lui, la remise des programmes à  temps et l'évaluation permettront effectivement une bonne disponibilité, mais il faut que les avenants soient également signés dans les temps en cas d'épuisement des quantités pendant l'année 2012, d'autant que la majorité des importateurs n'a pas eu la signature pour au moins la moitié des quantités prévues.
 


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)