Algérie

Convergences sur le terrorisme



L?histoire s?écrira un jour et on saura qui est derrière le fléau. » C?est une phrase lourde de sens et pleine de menaces qu?a prononcée hier le président Abdelaziz Bouteflika dans son discours d?ouverture du 17e sommet de la Ligue arabe. Bien entendu, il s?agit du terrorisme islamiste qui a fait des ravages en Algérie durant une décennie. Un autre orateur s?est, lui aussi, longuement étendu sur le phénomène. Il s?agit du chef du gouvernement espagnol, José Luis Zapatero, invité d?honneur de ce sommet. A travers les deux discours, il est nettement apparu que le terrorisme est devenu la préoccupation majeure de la communauté internationale. Le chef de l?Etat algérien n?a pas été tendre quand il a parlé du sujet, disant des vérités que d?aucun auraient voulu occulter. Le terrorisme n?est pas né avec les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis et ceux du 11 mars 2004 à Madrid. La précision s?imposait et Bouteflika a tenu à le faire. Le terrorisme a fait des dégâts terribles dans notre pays qui l?a combattu seul dans l?indifférence générale, et ce, malgré les appels au secours à la communauté internationale. Alger soutenait fermement que le terrorisme est un fléau qui affectera toute la planète. Mais Alger prêchait dans le désert. Cette forme de violence frappe également l?Espagne depuis 30 ans et d?autres contrées, mais très peu de pays étaient conscients de la nature du danger. Le Président algérien n?a donc pas raté l?occasion pour dire ce qu?il avait sur le c?ur. Un discours qui a dû gêner quelque part si l?on sait que certains commanditaires étaient présents dans la salle de conférences du Club des Pins. Au demeurant, les Arabes ne donnent pas l?impression de s?engager avec détermination dans le combat, préférant la politique de l?autruche. Le chef du gouvernement espagnol a, lui aussi, longuement parlé du terrorisme, soulignant la nécessité d?une coopération internationale poussée pour affronter le danger. Il est assez bien placé pour parler du sujet. Son pays est confronté depuis trois décennies à la violence de l?ETA et a été victime d?un horrible attentat perpétré par des islamistes en mars 2004. Mais M. Zapatero a été clair : il ne faut pas confondre islamisme et Islam. Depuis les attentats de New York et de Washington, des forces politiques et des « penseurs » en Europe et aux Etats-Unis font sciemment l?amalgame pour prétendre qu?il y a un conflit de civilisation et que, par conséquent, la confrontation est inévitable entre le monde musulman et l?Occident. Une théorie battue en brèche par M. Zapatero qui, pour soutenir son argumentaire, a longuement parlé de la contribution durant plusieurs siècles du monde arabo-musulman à la civilisation. Son intervention ne pouvait que toucher droit au c?ur les Algériens, tout simplement parce qu?elle a été d?une grande lucidité et qu?elle augure une coopération accrue dans la lutte contre le terrorisme.


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