Algérie

Convention de branches dans le secteur de la presse : La profession réclame ses droits



Convention de branches dans le secteur de la presse : La profession réclame ses droits
Photo : Fouad S. «Le journaliste ne doit pas être pauvre ». Cette expression lourde de sens émanant de M. Nacer Mehal, ministre de la communication, renvoie à une réalité peu reluisante dont souffrent les hommes et les femmes de l'information, supposés éclairer l'opinion publique en leur qualité de quatrième pouvoir du pays. Le but étant, d'asseoir une presse, professionnelle et surtout accomplie, s'accordent à  dire certains éditeurs sollicité à  propos de l'éventuelle mise en vigueur d'une convention collective digne de la profession et du travail « pénible » qu'assume au quotidien le journaliste algérien. Cette décision rendue publique par le ministre en charge du secteur suscite un fort intérêt de la corporation».• EL WATAN : La convention de branches doit rappeler l'ensemble des droits aux journalistes M. Bahman Ali,  actionnaire au journal El watan, est de ceux qui portent un grand espoir sur cette éventuelle convention de branches envisagée pour le secteur de la presse. De son avis, il faudrait la soumettre en premier lieu à  débat, en vue de prendre le pouls de la corporation, première partie concernée par cette démarche. Il y à  encore du travail à  effectuer en ce sens, le but étant, dira-t-il de mettre fin à  l'anarchie caractérisant le secteur depuis de longues années maintenant. En terme de rémunérations et de salaires, tant au niveau du secteur public que privé, M. Bahman se désole du fait que pour l'heure chaque entreprise a sa propre grille de salaire, en l'absence de structures syndicales aptes à  arracher les droits des journalistes. Ce qui laisse le champ quasiment libre  aux propriétaires pour décider des politiques salariales. Cette situation aurait pu àªtre meilleure, fait-il remarquer, si cette question très complexe était régit par un seul propriétaire à  savoir la tutelle. Ce qui nécessite, selon lui, la mise en place d'un cadre général  de négociations, tenant compte de la pluralité syndicale. M. Bahman souhaite tenir compte dans le cadre de cette convention de branches de la sensibilité de cette profession pas comme les autres, pour y mettre de l'ordre avant tout. Il est important aussi, enchaîne-t-il d'associer aux discussions l'ensemble des journaux.  Partant du constat que les hommes de l'information sont en train de subir les séquelles d'une mauvaise politique salariale, Bahman estime que la rémunération du journaliste doit àªtre à  la hauteur de la mission accomplie. Il faudrait garantir le minimum de droits aux journalistes, en obligeant l'application d'un salaire minimum au dessous duquel il ne faut pas descendre. Pas seulement, notre interlocuteur plaide pour le respect des principes déjà contenus dans la loi sur l'information, dont l'obligation de déclarer les travailleurs à  la sécurité sociale, le droit à  la formation et au recyclage, au logement… en somme, résume-t-il  cette éventuelle convention de branche, cheval de bataille du ministre de la communication en l'occurrence M. Nacer Mehal  se «doit de rappeler l'ensemble des droits qui concerne le domaine de la presse ».• LE TEMPS : «Il faut appliquer les lois de la république»M. Djamel Kaouane,  directeur de publication du journal Le Temps d'Algérie,  accueille, lui, aussi très positivement le fait que la tutelle décide d'entamer une action dans ce sens, et la volonté de mettre en place une nouvelle convention de branches pour les journalistes, ne pourrait àªtre, selon lui, «qu'une bonne chose s'inscrivant dans le cadre des aspirations légitimes des journalistes». Si l'on sait que cette démarche est placée «sous le sceau de l'urgence», dira-t-il, s'agissant d'un secteur en perpétuelles mutations. Seulement, reconnaît-il, cette question devra nécessiter beaucoup de temps et d'efforts dans le but de réhabiliter ce champ négligé depuis des années. M. Kaouane salue la décision de mettre en place des groupes de travail mixte qui devront plancher pour des conventions collectives de chaque titre, dans le cadre d'une interaction entre le secteur public et privé. «Il faut que les lois de la république s'appliquent» a-t-il à  condition de  focaliser sur la question des salaires, et le plan de carrière qui est un aspect très important à  débattre. Le journal se doit de satisfaire toutes les obligations légales et sociales, enchaîne-t-il, comme il doit àªtre à  jour notamment par rapport aux charges fiscales. Concernant le titre dont il est le gérant il y à  peine deux ans, il fera savoir que les journalistes sont soumis à  un règlement intérieur délimitant les relations de travail. L'important pour lui c'est de ne pas catégoriser les journaux dans l'optique d'arriver à  une convention pluridisciplinaire. «La volonté existe et c'est tant mieux pour un secteur laissé longtemps en rade» a-t-il conclu. • LIBERTÉ : Immuniser le journaliste contre la corruptionM. Abrous Outoudert, directeur de la publication du journal Liberté, plaide pour une meilleure rémunération des journalistes, afin de les immuniser contre «la corruption». Ce qui explique les dernières déclarations du premier responsable du secteur, a-t-il dit, en affirmant que pour le cas de l'organe qu'il dirige, une augmentation des salaires devra intervenir en janvier prochain après validation des actionnaires et concertation avec la structure syndicale de l'entreprise. M. Outoudert estime qu'il faut impérativement assurer un salaire décent aux journalistes, en veillant au respect du plan de carrière, point nodal de toutes les négociations. Les nouvelles recrues du journal en question ont d'emblée un salaire de 25.000 DA, affirme-t-il, en nous renvoyant au règlement intérieur du journal dont nous avons eu une copie. Celui-ci répond au souci de préciser les modalités et procédures de mise en œuvre des dispositions légales relatives aux relations de travail au sein de l'entreprise. Le règlement intérieur constitue donc, pour lui, un code de principes et de règles de conduite communément admises et partagées par l'entreprise et les travailleurs en vue de favoriser l'harmonie dans les relations de travail et préserver l'équilibre général du fonctionnement de l'entreprise. Ce qui doit exister au niveau de tous les journaux qui se respectent. M. Abrous déplore néanmoins le fait «qu'il y est à  boire et à  manger» dans ce secteur. Ce qui oblige à  interpeller la tutelle et notamment le ministère  du travail  en vue d'imposer l'application de la loi et du statut du journaliste qui existe malheureusement mais pas appliqué dans la plupart des organes.


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