Algérie

Contrôle technique des véhicules Rush des retardataires du 1er janvier



Lundi, dernière journée du délai légal de six mois consacré par le ministère des Transports pour le contrôle technique des véhicules immatriculés entre 2001 et 2004, a connu un rush des retardataires, dont certains ont pris d'assaut les centres de contrôle dès l'aube. Le temps glacial et parfois pluvieux dans certaines régions du centre du pays comme à Rouiba n'a pas dissuadé des centaines d'automobilistes qui attendaient impatiemment leur tour pour passer l'expertise de leurs véhicules. Au centre de contrôle automobile (COTA - SGS) des files d'attente interminables étaient visibles et certains automobilistes se plaignaient de passer leur deuxième journée à attendre leur tour. Des centaines de voitures en file indienne étaient immobilisées durant toute la nuit devant le portail de ce centre et certains automobilistes se permettaient des excès de colère, alors que d'autres las d'attendre préféraient abandonner leurs places pour chercher un autre centre. Certains automobilistes n'avaient pas hésité à parcourir deux cents ou trois cents kilomètres pour se rendre dans des centres situés dans d'autres wilayas comme à Aïn Defla ou à Boumerdès où le parc automobile est moins important que celui de la wilaya d'Alger. Beaucoup d'automobilistes, en colère, regrettaient que les 13 centres de contrôle technique automobile de la wilaya d'Alger n'arrivent plus à répondre aux besoins toujours croissants d'un parc automobile qui ne cesse de s'accroître ces dernières années. Certains automobilistes demandaient l'ouverture de nouveaux centres de contrôle pour éviter pareille situation qui pénalise en premier lieu les automobilistes, alors que d'autres se plaignaient d'un manque dans la diffusion de l'information par les services concernés. Conséquence: nombreux sont les retardataires qui n'ont pas réussi à passer à temps le contrôle technique de leurs véhicules et des chaînes interminables de voitures, et ce malgré le renforcement des équipes par de nouveaux contrôleurs et l'allongement des horaires de travail des centres de contrôle automobile. Il faut dire que, depuis près d'un mois, les centres mis à la disposition des automobilistes au niveau de la capitale n'arrivent plus à contenir le nombre de véhicules sans cesse croissant. Cette situation est due en grande partie aux propriétaires de ces véhicules qui ont préféré «temporiser» jusqu'aux derniers jours pour se présenter devant les centres en question pour effectuer des contrôles techniques devenus obligatoires par la force de la loi. Le ministre des Transports M. Mohamed Maghlaoui était, pour rappel, «intransigeant» quant à une éventuelle prolongation des délais prétextant que son département avait déjà donné toute latitude aux automobilistes pour expertiser leurs véhicules.  Au niveau de la capitale, c'est une véritable «ruée» qui est observée dans tous les centres de contrôle. Des dizaines d'automobilistes passent parfois plusieurs nuits devant les centres, notamment à Bir Touta, Zeralda, Rouiba, Baraki, Aïn Taya et Aïn Naâdja, dans l'espoir d'effectuer cette formalité et ainsi échapper aux contrôles des services de sécurité. Hier au niveau du centre de Aïn Naâdja (GAIDI II), un jour férié, des centaines de véhicules sont parqués tout autour de l'édifice, chacun attendant son tour. Nerveux, certains automobilistes ont passé jusqu'à deux nuits successives dehors à faire la queue. La police, pour essayer d'éviter les éventuels débordements et autres bagarres, a décidé d'être présente 24/24 sur les lieux. Des policiers se relayent jour et nuit devant les centres.  Selon M. Hadou L'hadj Ali, responsable du centre de Aïn Naâdja, cette situation dure depuis plus de 20 jours maintenant. Notre interlocuteur qui déplore cet état de fait, explique que les techniciens travaillent de 7h à 21h depuis la fin du mois de novembre passé pour essayer de faire face à cette ruée des automobilistes. «Nous arrivons à expertiser jusqu'à 120 véhicules par jour, mais il este toujours 400 à 500 autres qui attendent dehors», nous a-t-il déclaré en déplorant toutefois cette situation qui incombe, dit-il, aux automobilistes qui ont préféré venir à la fin des délais réglementaires. M. L'hadj Ali nous a affirmé hier que le centre de Aïn Naâdja, avec une moyenne de 60 véhicules par jour, est complet jusqu'à la fin du mois de mars prochain alors que légalement les délais ont expiré hier.  A Oran, la situation n'était pas différente. Dans un centre de contrôle technique que nous avons visité, hier matin, une centaine de voitures touristiques faisaient la queue et certains automobilistes étaient présents sur les lieux dès les premières heures de la matinée. «On est pris d'assaut par les automobilistes qui attendent la dernière minute pour venir effectuer l'opération d'inspection de leurs véhicules, ce qui nous contraint à allonger nos horaires de travail pour répondre à cette demande. Aujourd'hui est un jour férié mais nous restons ouverts pour prendre en charge tous les automobilistes qui se présentent à notre centre», affirme ce gérant d'un centre de contrôle technique situé à Es-Senia, dans la périphérie sud d'Oran. Dans ce centre technique privé, entre 150 et 200 véhicules touristiques et utilitaires, parfois plus, sont contrôlés quotidiennement par les ingénieurs.  Interrogé sur l'état des véhicules contrôlés, notre interlocuteur confie que le parc automobile est «fatigué» en raison de l'état de nos routes qui accélère la détérioration des voitures (problèmes de suspension, roues usées, desserrage...). Concernant l'expiration du délai légal de contrôle des véhicules âgés entre six et trois ans (2001/2004), le gérant de ce centre explique: «Notre travail consiste seulement à contrôler l'état des véhicules. On n'est pas concerné par la sanction des retardataires qui peuvent se présenter dans n'importe quel centre pour contrôler leurs voitures». Toutefois, les contrevenants sont passibles de lourdes sanctions, qui peuvent aller d'une amende de 1.500 dinars à une immobilisation et mise en fourrière immédiate du véhicule, même s'ils effectuent, après l'expiration du délai légal, le contrôle technique de leurs véhicules. La réglementation prévoit aussi, dans certaines situations, des peines d'emprisonnement d'une durée allant de deux à six mois contre des contrevenants qui circulent avec des véhicules représentant un danger réel pour la vie de personnes. Aussi, de nombreux automobilistes avaient été contraints de se déplacer vers d'autres wilayas limitrophes comme Aïn Témouchent, Mascara, Relizane où le parc automobile est moins important que celui d'Oran pour passer la visite de leurs véhicules. «J'ai été contraint de parcourir 200 km pour se rendre dans un centre technique à Relizane», souligne cet automobiliste. Un périple qui valait tout de même la peine, assure cet homme, pour éviter de payer une amende qui peut atteindre les 5.000 dinars ou voir son véhicule mis en fourrière avec tous les frais que cela engendre. D'ailleurs, les services de sécurité (police de la circulation et gendarmerie nationale) ont dressé hier matin des points de contrôle à l'intérieur des villes, mais aussi sur les autoroutes et les routes de wilaya pour l'inspection des voitures immatriculées entre 2001 et 2004. Mais le problème qui devrait encore surgir c'est les véhicules immatriculés en 2005 et 2006 et dont les délais sont fixés par le ministère des Transports du 1er janvier au 30 juin 2008. Comment contrôler sa voiture immatriculée en 2005 ou 2006 alors que les véhicules immatriculés jusqu'en 2004 attendent leur tour devant les centres de contrôle technique ? Voilà un autre dilemme auquel fera encore face le département de Maghlaoui dans les jours à venir.


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