Algérie

Contrôle du pétrole libyen : une guerre dans la guerre



Contrôle du pétrole libyen : une guerre dans la guerre
Alors, El Gueddafi tombera-t-il ou tombera-t-il pas ' Le gouvernement français est convaincu que le leader libyen n'en a plus pour longtemps. Pour Paris, la perte du port pétrolier de Brega est l'élément qui devrait précipiter l'effondrement de son régime. Commentant, hier, l'offensive des rebelles libyens sur le site pétrolier de Brega, le ministre français de la Défense, Gérard Longuet, a estimé que le colonel El Gueddafi était «en train de perdre le contrôle de l'énergie dans son propre pays», soulignant que la rébellion faisait des progrès «depuis une semaine», non seulement à  Brega, mais aussi «à Misrata et dans le Djebel Nafoussa», région montagneuse au sud-ouest de Tripoli. Sur le terrain justement, la rébellion libyenne se concentre désormais sur le Djebel Nefoussa pour faire tomber Tripoli et essaye de fournir aux rebelles des montagnes de l'Ouest davantage d'armes et de munitions. «Désormais, nous nous concentrons sur le Djebel Nefoussa, c'est la région la plus proche de Tripoli, ensuite il y a Misrata et Benghazi», fief de l'insurrection dans l'Est, a déclaré à  l'AFP le général Hariri, chargé de la coordination entre le CNT, dont le siège est à  Benghazi, et «l'armée» des rebelles. Bir Ghanam est, explique-t-on, le prochain objectif sur le front de la vallée des rebelles de l'Ouest qui sont actuellement positionnés à  moins de 2 km de ce verrou stratégique sur la route de la capitale libyenne toujours contrôlée par les forces gueddafistes. Le projet reste toutefois difficile à  réaliser, car en plus d'être en sous-effectifs, les insurgés manquent d'armes. Ce qui pourrait ralentir leur avancée. Aussi, plusieurs chefs militaires rebelles de la ville libyenne de Misrata ont réclamé hier au président français davantage d'aide de la France pour conquérir Tripoli. Les rebelles de Misrata espèrent notamment obtenir de Paris une aide équivalente à  celle apportée par Paris à  ceux de Djebel Nafoussa, la région située au sud-ouest de Tripoli. La France avait, rappelle-t-on, reconnu fin juin avoir livré des armes à  ces rebelles pour les aider à  se défendre contre les forces loyalistes. Misrata, située à  200 km à  l'est de Tripoli, est contrôlée par les rebelles depuis la mi-mai, après avoir subi pendant deux mois le siège des pro-Gueddafi. Au plan diplomatique, le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, a réitéré hier l'appel à  quitter le pouvoir, sans exclure cependant que le dirigeant libyen puisse rester dans son pays.  «L'une des hypothèses envisagées, c'est qu'il séjourne en Libye, mais à  une condition, c'est que très clairement il se mette à  l'écart de la vie politique libyenne. C'est ce que nous attendons avant de déclencher le processus politique du cessez-le-feu», a-t-il déclaré sur la chaîne française LCI. Bien entendu, Tripoli ne l'entend pas de cette oreille. Pour le ministre libyen des Affaires étrangères, Abdelati Obeidi, le départ de Mouammar El Gueddafi n'est pas  d'actualité. Mieux, lors d'une déclaration faite à  la presse, hier, à  l'issue d'un entretien avec son homologue russe Sergueï Lavrov à  Moscou, il a fait savoir que «la question du départ d'El Gueddafi n'est pas sujet à  discussion». «Nous discutons de l'initiative de l'Union africaine, qui vise à  mettre un terme à  la guerre et à  l'effusion de sang», a ajouté M. Obeidi. «La Libye accueillera favorablement tout rôle que pourrait jouer la Russie dans le règlement pacifique du conflit», a déclaré le chef de la diplomatie libyenne à  l'agence publique Ria Novosti. «Il faut trouver une solution qui convienne à  tous les Libyens, y compris à  l'opposition de Benghazi», a-t-il ajouté selon cette agence russe. Abdelati Obeidi est le responsable libyen avec le plus haut rang à  s'être rendu en Russie depuis le début du conflit. Au même moment, des chefs rebelles se trouvaient à  Paris pour demander à  la France davantage d'aide afin de poursuivre leur progression armée et conquérir Tripoli. En les recevant, la France manifeste ainsi une nouvelle fois son engagement militaire aux côtés de la rébellion contre Mouammar El Gueddafi dont elle réclame le départ. La Russie joue un rôle particulier dans cette crise. Il se peut que la plus grande implication de Moscou dans le dossier libyen soit de nature à  favoriser le règlement politique du conflit. L'hypothèse n'est pas du tout tirée par les cheveux dans la mesure où Washington aurait aussi, affirment certaines sources, donné son aval pour la recherche d'un compromis avec El Gueddafi qui ne soit pas perçu comme une défaite pour l'OTAN, dont les troupes commencent à  atteindre leur niveau de surchauffe.


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