Algérie

Contribution: Résister à toutes les man'uvres



Il est vrai que c'est là, a priori, une décision positive, car le report de l'élection présidentielle, en ce moment de grandes difficultés politiques, est du seul ressort du Conseil constitutionnel à la recherche d'un cadre nouveau et approprié pour la tenue de cette échéance électorale dans de meilleures conditions.C'est que le Conseil constitutionnel n'a pas ménagé ses efforts ; le but semble évidement de résoudre la crise, notamment qu'il s'est prononcé sur la prolongation de l'intérim du chef de l'Etat, M. Abdelkader Bensalah pour piloter la phase à venir. " Il revient au chef de l'Etat de convoquer de nouveau le corps électoral et de parachever le processus électoral jusqu'à l'élection du président de la République et la prestation du serment constitutionnel ". La mission prolongée de M. Abdelkader Bensalah signifie en soi qu'il lui est laissé le temps de résoudre les problèmes, les divergences chroniques qui sont d'actualité et qui sont aussi en train de produire un événement majeur.
Il s'agit en autres pour le chef de l'Etat d'accélérer l'installation de la commission indépendante d'organisation et de supervision des élections, la révision de la loi électorale et de réunir les conditions favorables à la tenue d'une Conférence nationale. Réussir, en somme, là où la situation politique reste passablement médiocre, tenter également à occuper le terrain de proximité avec le mouvement populaire.
A cet égard, le maintien par le Conseil constitutionnel de M. Bensalah à la tête de l'Etat semble vouloir aussi dire qu'il a pour tâche principale de consacrer une part de plus en plus importante de ses activités à l'action de proximité avec la classe politique, les personnalités et la société civile pour arriver à un point d'accord réunissant les meilleures conditions d'aller ensemble vers une élection présidentielle démocratique et ouverte. ; un point d'accord devant aussi prendre à son compte les revendications populaires pour le changement et l'établissement d'un nouvel ordre politique, démocratique, économique et social et surtout pressentant les dangers les dangers qui guettent le pays mais aussi pour redire globalement l'attachement de tout le monde à l'idée démocratique redonnant la parole au peuple.
Tout le problème consistera à trouver un équilibre entre le chef de l'(Etat et les interlocuteurs avec qui il va discuter de la nouvelle phase qui s'annonce un prélude à la tenue de l'élection présidentielle , l'enracinement de la souveraineté populaire conformément aux articles 7 et 8 de la Constition, l'authenticité des racines constitutionnelles, d'un nouveau mode électoral et de ses cultures politiques qui composent l'ancrage de la transparence en lui donnant sa cohérence.
Pour y parvenir cependant, ne pas oublier la part de la stabilité des institutions de l'Etat, du rêve, des projets visionnaires, du symbole de l'unité nationale, des idéaux et des valeurs de la société algérienne qui, au-delà de ses revendications à un lendemain meilleur, est en train de ressusciter l'élan du sacrifice et du devoir, de l'ambition retrouvée d'exprimer ses doléances et ses revendications en toute liberté et de la grandeur grâce à laquelle l'avènement du mouvement citoyen est intervenu dans son caractère pacifique et civilisationnel et qui lui a donné jusqu'ici toute sa physionomie actuelle. Un exemple de démocratie, de pacifisme, de raffinement, de courage, de transcendance et de raison que le monde entier envie au peuple algérien. Plus que jamais, ce sentiment de fierté " patriotique " et " nationaliste ", au sens algérien du mot, doit être exalté à la fois par le chef de l'Etat, la classe politique, les personnalités et la société civile pour résister à toutes man?uvres qui veulent restreindre l'influence de la démocratie, de la souveraineté populaire.
C'est dans cet engagement national lui-même que se trouve la vocation intime de la population, sous le sceau permanent de la foi et de la raison pour sortir ensemble de la mauvaise crise politique actuelle. Ce n'est qu'à ce titre que l'Algérie redeviendra, les " yeux ouverts " plus près de son destin.


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