La Conférence des donateurs internationaux pour le Mali a reçu, mardi à Addis-Abeba, une large contribution financière et matérielle destinée aux besoins militaires et humanitaires de ce pays, et dont le montant total a atteint plus de 455 millions de dollars.
La crise actuelle au Mali a suscité un intérêt et une mobilisation internationaux lors de la conférence. Outre le Commissaire de l'Union africaine (UA) à la Paix et la Sécurité, Ramtane Lamamra, les représentants de 70 pays et organisations dont les Nations unies, les Etats-Unis, la Chine, la France et d'autres pays étaient également réunis à Addis-Abeba.
"Le montant global qui a été promis lors de la conférence atteint les 455,53 millions de dollars", a affirmé M. Lamamra à l'issue des travaux, précisant qu'outre le soutien financier, d'"importantes contributions" en soutiens matériels (équipements militaires et formations de soldats) ont été promis, mais n'ont pu être chiffrées précisément dans l'immédiat.
L'UA avait annoncé, à l'issue de la 20e session ordinaire des chefs d'Etat et de gouvernement lundi à Addis-Abeba, une contribution à hauteur de 50 millions de dollars pour le financement de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma) sur un total de 460 millions dollars de besoins pour cette force.
"C'est une étape décisive pour la coordination des efforts en cours en vue de l'accélération du déploiement de la Misma", avait déclaré le président en exercice de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et chef d'Etat ivoirien, Alassane Ouatarra.
L'Union européenne (UE) a pour sa part annoncé à la conférence des donateurs le déblocage de 50 millions d'euros en faveur du Fonds de paix de l'UA et le déploiement d'une équipe d'experts militaires pour la formation et la restructuration de l'armée malienne outre une aide de 250 millions d'euros qui sera allouée pour les besoins de base des populations maliennes, le soutien à la société civile, le renforcement de la sécurité alimentaire.
La France, impliquée militairement dans le conflit malien, va apporter une aide militaire logistique supplémentaire de 63 millions de dollars à la force africaine au Mali et à l'armée malienne, tandis que le Royaume-Uni a proposé d'envoyer jusqu'à 350 formateurs militaires, dont une quarantaine destinés à entraîner l'armée malienne et les 310 autres à entraîner les troupes des pays de l'Afrique de l'Ouest anglophone qui contribuent à la Misma. "Il n'est pas question que des unités britanniques soient engagées dans des combats", ont assuré les services de la Primature britannique.
Le Japon a également offert 120 millions de dollars pour aider à stabiliser le Mali et le Sahel. La Guinée équatoriale a promis de fournir le carburant de l'ensemble des troupes africaines déployées dans la pays.
Lundi, le Fonds monétaire international a versé 18,4 millions de dollars au Mali pour l'aider à faire face à "l'instabilité" dans le pays et convaincre les donateurs internationaux de reprendre leur aide, gelée depuis le coup d'Etat de mars 2012.
D'après le chef de la mission du FMI au Mali, Christian Josz, "les donateurs traditionnels (UE, Banque mondiale,...) considèrent souvent un accord avec le FMI comme une pré-condition avant de verser leur aide".
La Cédéao avait estimé à environ 960 millions de dollars, les besoins globaux, englobant ceux de la Misma et des forces de défense et de sécurité maliennes. Interrogé sur la somme récolté lors de la conférence, le président de la Cédéao, a assuré que "commencer avec 455 millions de dollars est un grand succès".
Concernant la différence budgétaire qui manque au total, il a indiqué "nous pensons que nous obtiendrons le montant dont nous avons besoin au cours de l'année".
Ces fonds requis sont destinés à couvrir les besoins de 8.000 personnels militaires, policiers et civils prévus dans le cadre de la Misma et des forces de défense et de sécurité maliennes en vue d'aider ce pays du Sahel à se libérer de l'occupation de groupes terroristes dans le Nord de son territoire.
Pour l'heure, cette force internationale enregistre 1.318 soldats ouest-africains et 1.500 tchadiens présents au front des opérations sur un total de 5.550 annoncés d'être déployés.
Outre les besoins militaires, 145 millions de dollars sont requis pour répondre au "drame humanitaire" provoqué par le conflit armé dans le Nord du Mali et qui affecte le Niger, pays voisin, estime le président de la Cédéao.
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Posté Le : 29/01/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Algérie Presse Service
Source : www.aps.dz