Contribution : Il n'y a pas d'autre solution

Par Ammar Zitouni

"Le génie du peuple algérien se révèle davantage durant les crises et les moments difficiles, où se consolide l'union entre toutes les franges du peuple, se renforce l'esprit de solidarité et se manifeste le sens du sacrifice et du dévouement envers la patrie ". (Dixit .A ; Gaïd Salah). Tel semble être l'astreinte du moment qui doit être nationale pour surmonter sûrement la crise politique actuelle. Quelle en est l'explication ' Est-ce une priorité ' Par quoi sera comblé le vide politique ainsi créé par la crise. La réponse à ces questions vient une fois encore du vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'ANP, Ahmed Gaïd Salah. " Il s'agit de lire l'histoire nationale et ce qu'elle recèle comme défis, pour se rendre compte que le génie du peuple algérien est l'un de ses traits distinctifs, en tant que peuple résistant, authentique et épris de son pays, un peuple noble, de par ses positions et son parcours, qui a de tout temps placé les intérêts de sa nation au-dessus de ses intérêts personnels, et ces vertus apparaissent davantage dans les moments difficiles. C'est en pareilles circonstances que se consolide l'union entre toutes les franges du peuple, se renforce l'esprit de solidarité et de fédération des efforts avisés, et se manifeste ainsi le sens du sacrifice et du dévouement envers la patrie. Sans doute, l'exemple le plus éloquent de ce que j'avance est l'union inégalée entre le peuple algérien résistant et l'Armée de Libération Nationale révolutionnaire, lors de la glorieuse révolution de libération, cette solidarité et cette cohésion ont généré une force colossale qui a anéanti les fondements du colonialisme français et démoli ses piliers de manière irréversible " (passage du discours prononcé mercredi par le vice-ministre de la Défense nationale à Tamanrasset). Dans de telles conditions, la solution à la crise se doit d'être interprétée dans les faits comme un " devoir national " et non comme une " chose-histoire " fait de bruits et de fureur politique qui ne signifie absolument rien. Certains, peu nombreux, il est vrai, font encore dans le péremptoire mais sentent qu'avec l'entrée en ligne de l'Armée pour la maitrise de la situation actuelle, que la conduite de la phase actuelle leur échappe.
D'ailleurs, M. Ahmed Gaïd Salah a averti sur certaines man?uvres insidieuses et qu'il appartient à tout un chacun de rejeter les spéculations, la surenchère et la propagande. C'est-à-dire que le citoyen sérieux, mature devra s'armer de prudence et de vigilance. Plus que jamais. En effet, les observateurs de la scène nationale s'interrogent et nombreux sont ceux qui exhortent directement le peuple algérien à adopter une solution consensuelle de sortie de crise à travers le seul dialogue entre tous. Une voie difficile qui demande pour réussir beaucoup d'intelligence politique, de patience et de compréhension. Voie difficile sans doute mais voie royale : l'appel au dialogue lancé et réitéré à chaque occasion par le vice-ministre de la Défense relayé par le Chef de l'Etat en témoigne de cette détermination à en finir avec la crise.
La mise en commun réfléchie du dialogue et de la volonté affichée par le Chef d'état-major de l'ANP apparait donc très vite comme la meilleure des issues possible : elle devrait sans nul doute et dans tous les cas de sa forme et de son contenu permettre une nouvelle viabilité politique et poser les fondements solides au développement et à la promotion harmonieuse d'un consensus national.
A la vérité, une telle entente nationale est la mieux placée pour prendre en considération les intérêts de la Nation et la satisfaction des aspirations-revendications du peuple. Le ressort qui sous-entend cette entente nationale est et demeure avant tout l'affirmation de la volonté de changement. Mais aussi mettre un terme à certaines " pathologies " politiques et qui ont autant variabilités à prendre en compte lorsqu'il s'agit de diagnostiquer cette crise. Une crise engendrée par le fait d'une bande qui était au pouvoir et dont l'absence de crédibilité et popularité l'a toujours placé en marge avec la majorité des citoyens et des citoyennes, un isolement total. Il faut pour beaucoup d'acteurs politiques et sociaux faire preuve de courage politique nécessaire pour poser clairement les problèmes et les conséquences de la crise hérités du régime défunt, faire ce qu'il faut pour liquider certaines absurdités nées de l'éparpillement des idées et des suggestions de sortie de crise. Car ce n'est pas en bandant la plaie qu'on la guérira. Pour épargner au pays le spectacle désolant d'une période aussi inefficace que ridicule, il n'y a pas d'autre solution. La chirurgie a parfois plus d'efficacité que la prescription de simples calmants. Pourvu qu'on veuille recourir à ses vertus?