Algérie

CONTRIBUTION



CONTRIBUTION
Par Fatiha Belgacem-Chelouche,membre du Comité central du FLNet ancienne députéeAnnoncée comme un évènement majeur, l'intervention du secrétaire général du FLN devant une assemblée de cadres hypnotisés (Comité central, élus, membres du gouvernement) dans la réunion tenue le 05.10.2016 à l'hôtel Riadh, interpelle incontestablement le militant. La réflexion permet de constater et de relever : Les déclarations et affirmations sur des sujets et des personnes laissent perplexe, considérant qu'à un moment où les préoccupations essentielles de toutes les institutions nationales (armée, services de sécurité, gouvernement et partis) sont d'assurer la stabilité économique et sécuritaire, et de préparer les échéances législatives, Monsieur Saâdani, de retour de vacances, engage le FLN dans des débats malsains par des déclarations tendancieuses, irresponsables et inopportunes. Paradoxalement, alors qu'un parti politique, a fortiori le parti du FLN, a une mission de mobilisation et d'encadrement, Monsieur Saâdani, faisant fi de la situation organique du parti et des défis auxquels fait face le pays, s'érige en procureur. Il accuse, menace et condamne. Précisons pour la clarté des débats que la mission du procureur s'inscrit dans un cadre strict, celui des lois. Dans le cadre du parti, l'article 40 des statuts précise que le secrétaire général du parti n'est que le porte-parole du parti. Donc toute déclaration est auparavant débattue par le Comité central qui, en vertu des dispositions de l'article 41, adopte les résolutions, recommandations et prend les décisions. Celles-ci sont alors rendues publiques par la voie officielle représentée par le secrétaire général. Il y a donc soit violation des statuts, soit accord des membres du Comité central à l'ensemble de ses déclarations. L'échelle des valeurs est donc renversée à l'intérieur du parti. A l'heure actuelle, alors que toutes les déclarations politiques et administratives s'attachent à souligner le caractère impératif de garantir la stabilité et la sécurité de l'Etat et mobiliser les énergies face aux défis et enjeux à relever sur le plan national et international, le secrétaire général du FLN sème le trouble et la division. Tout au long de son histoire, le FLN a été dirigé par des hommes dont la compétence et l'engagement ont forcé le respect des militants, des pouvoirs et même des adversaires, conduisant le pays à l'indépendance et à la construction d'un Etat qui s'enorgueillit aujourd'hui d'avoir 1,5 million d'étudiants. Ces hommes ont su au demeurant préserver les rangs et la cohésion et se retirer dès la première contestation statutaire par les militants de leur légitimité, et ainsi éviter la division des rangs, lourde de conséquences, pour le parti et pour le pays. La lecture des principes et fondements inscrits dans les statuts enseignent au militant l'obligation de respecter l'honneur et la dignité du citoyen, et que la liberté de parole a pour corollaire le respect des règles. Monsieur Saâdani, outrepassant toutes ces règles, s'attaque bassement à des personnalités symboles de la Révolution, parce qu'elles ont exprimé légitimement leur désaccord sur la situation du parti. Et ce comportement ne trouve aucun écho moral dans les rangs du Comité central, organe souverain selon les statuts entre deux congrès. Le silence assourdissant s'amplifie donc. Incontestablement l'heure est grave. L'article 30 des statuts comporte comme instance supérieure le Président. L'esprit et la lettre du texte présentent le Président comme le rempart ultime contre les dérives et les abus. Toutefois, la voix des militantes et des militants doit d'abord s'élever pour exiger le respect des statuts, règlements et principes, fondement de l'Etat algérien, de toute urgence.


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