Si les orientations économiques et sociales du programme présidentiel largement reprises dans le plan d'action du gouvernement demeurent globalement valables pour être réalisables, la détérioration de la conjoncture économique provoquée par la dégradation des cours du pétrole depuis la mi-mai 2014 sur le marché mondial devrait contraindre le gouvernement à prendre d'autres mesures restrictives renforcées pour faire face à cette situation. Qualifiée de pays aux immenses ressources naturelles, l'Algérie au moment où elle ébauchait son ambitieux processus de reconstruction nationale au sortir de la tragédie nationale était entrée dans l'ère de la paix, de la sécurité et de la prospérité, période où la plupart des pays du continent commençaient à souffrir du terrorisme et des retombées générales de la crise internationale. La période était le moteur essentiel d'un développement durable exigeant dans son parcours des bases stables pour l'économie nationale, les conditions d'une stabilité macro-économique dans une perspective de moyen terme, c'est-à-dire assurer que le pays ne connaîtrait plus jamais ces retournements économiques qui ont conduit à une crise financière qui a placé l'économie nationale sous la perfusion des institutions financières et économiques internationales. Cette politique a tout d'abord nécessité la revalorisation de l'autorité de l'Etat, un appareil d'Etat dynamique, le rétablissement de l'Etat dans son statut de responsable des objectifs économiques à moyen et long termes et dans son rôle d'initiateur et promoteur du programme de transformation et de développement de l'économie nationale.A travers la mise en ?uvre de cette politique sous la responsabilité directe du président de la République, l'accent fort a été mis sur le renforcement de la stabilité politique et sociale sans laquelle on ne peut assurer le développement durable et sa mise en ?uvre au titre d'un projet économique réalisable mais audacieux. C'est ainsi que de développement dense d'activités industrielles, agricoles interdépendantes ont été insérées dans l'objectif d'assurer à la société algérienne une progression sans heurt vers la paix et la prospérité.
D'ailleurs, une croissance économique qui a naturellement pris en considération les grandes mutations de l'économie mondiale. Aujourd'hui, la part de l'or noir, autrefois prépondérant dans les recettes de l'Etat, ne représente plus que 50 % des entrées budgétaires. Ainsi, la morosité économique actuelle confirme s'il en était besoin, qu'un pays aussi nanti soit-il demeure fragile tant que le plus clair de ses ressources provient d'une seule production, d'une seule ligne budgétaire. Pas de surprise. Pour l'Etat qui s'est efforcé malgré tout de diversifier les investissements et de préparer l'ère de l'après-pétrole, le retournement de situation n'a pas été une surprise. On avait depuis longtemps conscience en haut lieu des obstacles de la crise mondiale et les aléas d'un marché dont on n'est pas maître ne manqueraient pas de se dresser devant les efforts de développement. Aussi le discours officiel n'a-t-il cessé depuis toujours de mettre en garde contre les conséquences d'un trop grand optimisme. Mais, alors qu'hier encore on accueillait ce discours avec des commentaires à la légère, l'opinion publique peut mesurer aujourd'hui dans toute leur ampleur les effets pervers de la crise.
Les citoyens découvrent une réalité à laquelle ils sont invités à faire face avec courage et détermination. Aussi, le discours officiel demande-t-il à l'opinion publique d'être à " l'écoute du monde " et de faire preuve d'esprit citoyen, de sens patriotique et d'abnégation. Face au dérèglement continu du marché pétrolier, il est impératif pour le gouvernement de préconiser des mesures de choc et une plus grande perspicacité budgétaire surtout que la situation économique de l'Algérie est difficile mais elle n'est pas jugée désespérée.
Plus important est de savoir comment fonctionne l'arène politique pendant cette mauvaise conjoncture de détérioration, propice pour certains des turbulences, si la cohésion n'est pas maintenue dans les rangs des politiques, des partenaires économiques et sociaux et de la société civile. L'expérience des étapes épreuves passées a montré que chaque fois que tout ce monde est désuni, les répercussions se font immédiatement sentir, réduisant ainsi la capacité d'édification nationale et l'exposant à la perte des conquêtes acquises. En effet, par ces temps de crise, les difficultés économiques et sociales du pays ne manqueront pas d'être exploitées par les détracteurs du programme politique en vigueur dans le pays depuis 1999.
Le point névralgique de la " bataille " se situera donc au niveau de l'opinion publique dont certains tenteront de se disputer les faveurs singulièrement que le pays est à la veille d'une importante échéance politique. D'autant plus qu'ici " radio -trottoir " passe dans l'esprit de certains pour être mieux informés et plus objective que les médias officiels. Dans cette " bataille ", responsables, forces politiques engagées, société civile et la jeunesse devront montrer très vite et avec constance leur capacité à contrer toutes les inepties et toutes les infamies qui ne manqueront d'être déversées à travers les tribunes de propagande et d'intox. Car c'est cette bataille de l'information et de la propagande qui est peut-être aujourd'hui la plus décisive.
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Posté Le : 21/06/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : B C
Source : www.lemaghrebdz.com