Réputée pour ses indétronnables tissus flamboyants ou encore ses pagnes populaires d'Afrique, l'entreprise néerlandaise Vlisco entend bien dénoncer le fléau de la contrefaçon chinoise qui touche actuellement l'ensemble des pays. Ainsi, des centaines de convives sont venus en masse pour découvrir une collection aux inspirations occidentales mais aux essences africaines.
Les modèles présentés se déclinent en tissus multicolores aux effets marbrés dus à une coloration à la cire et fabriqués depuis 1846 par cette entreprise. Le directeur artistique de Vlisco, Henk Bremer, a indiqué à l'AFP que « nous n'essayons pas de faire des dessins africains. Certains mettent en scène des téléphones portables, des ordinateurs ou des patins à roulettes. J'ai vu un dessin de rollers sur des femmes dans des villages maliens, qui j'en suis sûr n'en ont jamais vu, mais je pense qu'elles ont saisi l'humour ». Pour ce spécialiste de la mode, de nos jours, le fabricant mène une bataille contre la concurrence chinoise qui copie les dessins dès leur sortie pour vendre des modèles ressemblants mais de bas de gamme inondant les marchés africains.Il confie à ce propos que pour le prix d'un mètre au prix de Vlisco, le potentiel intéressé peut acheter 8 à 10 copies. Pour sa part, le directeur des ventes de Vlisco, Ed Hessing, révélera que la concurrence chinoise est une menace réelle. « Nous devons nous défendre contre ces pâles copies. Nous voulons au contraire nous positionner comme le produit mode le plus luxueux d'Afrique. Les véritables wax africains peuvent durer 15 ans et les couleurs résister longtemps ».L'entreprise néerlandaise Vlisco a, dès le XIXe siècle, importé aux Pays-Bas la technique du batik indonésien et commencé à vendre leurs tissus dans les ports africains où leurs bateaux faisaient escale. Ainsi, pour la première fois en 160 ans, la marque Vlisco a signé un coup de maître en organisant un tel défilé dans la capitale française. L'objectif d'une telle participation est de créer un buzz autour de la production néerlandaise. Vlisco cumule plus de trente années de savoir-faire. En 2008, son chiffre d'affaires était de l'ordre de 100 millions d'euros. Cette entreprise, qui fabrique de nouvelles collections de tissus tous les trois mois ambitionne de préserver son emprise sur le marché africain et de contrecarrer la concurrence. Il est à noter que les origines de la contrefaçon en Chine remontent aux XIXe et XXe siècles avec les deux guerres de l'opium. Mao Zedong a mis en place un régime communiste s'inspirant du modèle soviétique afin de développer le pays. A la mort de Mao, en 1976, son successeur, Deng Xiao Ping, a instauré une économie chinoise qui puisa ses forces dans le communisme et le capitalisme. La Chine commence dès lors à confectionner des produits bon marché et les entrepreneurs étrangers s'intéressent à ce pays. Les entreprises chinoises sont alors encouragées à « copier » les techniques occidentales : c'est l'explosion de la contrefaçon. Le textile en sera la première victime. Selon une étude réalisée par le service des études et des statistiques industriels 36,7% des entreprises du secteur textile sont victimes de la contrefaçon de leurs produits. Cette dernière entraînerai une perte annuelle de chiffre d'affaires d'environ 6,3%, soit une perte annuelle de 2800 emplois.
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Posté Le : 12/04/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : N. C.
Source : www.elwatan.com