Algérie

Contrebandiers, trafiquants de cheptel et syriens en vadrouille'



De nombreux camions chargés de sel nous dépassent à grande vitesse.  «Ce sel est destiné aux usines d’Aréva, le géant minier français qui exploite l’uranium au nord du Niger, à Arlit» explique Aziz, notre guide, qui vit entre le Niger et Tamanrasset. Fin de journée, Ain Guezzam apparaît de loin, après quatre heures de route. Il commence à faire nuit. Nous devons faire le plein de gasoil. Sur les six stations qui existent, seule celle de Naftal est en service. Nous dressons nos tentes et sacs de couchage pour un bivouac, sur un terrain vague que nous partageons avec de nombreuses autres personnes, notamment des touareg nigériens et algériens. Les bruits assourdissants de moteurs de camions brisent le silence de la nuit à plusieurs reprises. Ces poids lourds traversent la frontière sans aucune formalité au vu et au su de tous. Une longue file de véhicules et de camions s’est formée en quelques heures. Durant toute la nuit, deux Syriens bloqués par la police des frontières ne cessent d’appeler leurs connaissances pour une éventuelle intervention. L’un venait d’achever un périple de plusieurs mois en Afrique et voulait rentrer à Damas, par  avion à partir d’Alger, alors que le second, avait juste besoin d’avoir un cachet sur son passeport pour pouvoir se marier avec une Algérienne de Ghardaïa. Ils sont en colère et n’arrivent pas à comprendre pourquoi les policiers s’entêtent à leur refuser l’entrée en Algérie, pour une affaire d’immigration clandestine, qui date de plus de 5 ans, donc prescrite. Au lever du jour, le va et vient des véhicules, entrant du Niger et sortant d’Algérie, nous déroute. Tous ne passent pas par le poste frontalier, mais juste à côté. Il est 9 heures 30 minutes. Les policiers ouvrent le grand portail du poste, et tout de suite après il est envahi par une foule qui avait passé la nuit à la belle étoile. Notre tour arrive après une heure d’attente. Une autre attente de trois heures, dans des locaux dépourvus de toilettes, d’hygiène et d’aération avant que nos passeports nous soient restitués. Une dizaine de jours plus tard, sur notre chemin du retour, nous rencontrons les deux Syriens. L’un, sans argent et sans nourriture, errant dans la ville de Arlit, à la recherche des réseaux de clandestins pour l’aider à retourner en Algérie et l’autre essayant de vendre sa voiture à Assemaka. Les deux ont été refoulés d’Algérie. Une Algérie que nous rejoignons par Tamanrasset et la première image qui nous frappe est celle de cette immense décharge publique qui dégage une fumée aux odeurs puantes s’élevant sur les cimes des montagnes rocheuses du Tassili. Quel gâchis !!!  


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