L'instauration du passavant, système de déclaration obligatoire pour toute marchandise introduite dans la zone proche des frontières, dont l'objectif principal est d'atténuer la grande saignée économique que la contrebande occasionne et de contrecarrer les fuites fiscales, connaît une légère concession relative aux produits visés par cette mesure arrêtée le 5 juillet 2005 par le ministère des Finances. En effet, la nomenclature des produits touchés par cette dernière et qui en comptait 59 s'est vue amputée de plus de la moitié à partir du 17 novembre dernier. La farine panifiable qui est devenue très prisée par la contrebande à cause de son prix élevé qui avoisine les 5.000 Da le quintal à Oujda, est l'un des produits qui est resté frappé par l'obligation de déclaration à l'entrée de la zone des douanes. Avec la flambée sur le marché international des prix du blé qui a dépassé en un temps record avec une hausse qui a dépassé les 50 %, ce produit de base a connu dernièrement des mesures draconiennes de la part des services du commerce et ce, à la suite de résultats d'une étude pointilleuse. Celle-ci fait ressortir un excès d'acheminement de ce produit stratégique dans la zone extrême ouest. Les chiffres sont parlants et dénotent de la nécessité d'une grande rigueur dans le contrôle du flux. Ainsi, l'on relève pour le seul mois d'octobre pas moins de 21.357 quintaux de farine introduite dans cette région frontalière en plus d'une grande partie des 10.000 q fournis par la minoterie Sakina de Maghnia, soit une quantité journalière dépassant les 1.000 quintaux en plus de 1.062 qx de semoule, 4.254 qx de dattes et 20.696 qx de maïs. Une quantité considérée assez exagérée par les services du commerce. Dans le cadre d'une opération de contrôle du marché, une brigade mixte composée de 3 services à savoir ceux des douanes, du commerce et des impôts, a opéré jusqu'au 31 octobre des suspensions des autorisations de circuler pour 337 commerçants et grossistes pour défaut de facturation ou locaux inexistants sur un total en exercice de 744 dans toute la région extrême ouest de la wilaya de Tlemcen qui englobe 10 daïras (Maghnia, Sebra, Ghazaouet, Nedroma, Fellouacene, Baba El-Assa, Sebdou, Béni-Boussaïd, Marsa Ben M'hidi, Sid Djilali). Souani, la commune frontalière de la daïra de Bab El-Assa, détient le sinistre record avec 191 suspension sur les 196 grossistes et commerçants que compte cette commune talonnée par la commune de Maghnia avec 131 suspensions sur 307 grossistes et commerçants existants. A la suite de cette opération d'assainissement, une quantité d'appoint mise à la disposition des boulangers par Eriad, quelque peu aléatoire, est venue appuyer celle de la minoterie locale laquelle semble trouver des difficultés à répondre à une demande sans cesse croissante des boulangers locaux. A noter que les actionnaires de cette dernière ont à maintes reprises exprimé vainement le besoin d'être alimentés par une quantité supplémentaire en blé tendre de 20 tonnes/j (actuellement la minoterie tourne à la moitié de sa capacité qui est de 80 T/j) pour répondre à cette demande, laquelle, selon les services du commerce, n'est pas justifiée car, celle-ci ne fait qu'engendrer un surplus qui sera détourné pour la contrebande. Par ailleurs, l'on relève sur la période allant du 01 au 17 novembre une quantité de 12.415 qx (hors des 5.000 qx de la minoterie locale) acheminée vers la zone frontalière ce qui donne un écart entre les quantités journalières moyennes entre cette période et le mois d'octobre de 441.36 qx soit une augmentation d'environ 6 % ce qui ne semble pas trop explicite par rapport au nombre important de grossistes suspendus. Par ailleurs, si l'introduction de la quantité journalière moyenne des dattes et maïs a connu une nette régression soit des baisses respectives de 38,30 % et 58,88 %, celle de la semoule a explosé avec une augmentation de 230,36 % ! Afin de parer aux artifices de subtilisation de farine pour la contrebande, la direction du Commerce a mis sur pied une brigade pour le suivi des quantités introduites, et ce, par un contrôle a posteriori rigoureux auprès des boulangers et grossistes. La minoterie locale a été sommée de ne produire que de la farine panifiable (pas de semoule, ni farine améliorée) et de ne la commercialiser que par sacs de 50 kg (plus de sacs de 10 ou 5 kg).
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Posté Le : 29/11/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Cheïkh Guetbi
Source : www.lequotidien-oran.com