Algérie

Contrebande aux frontières Pillage, trafic illicite et insécurité


Cinquante ans après l'Indépendance, l'Algérie continue à chercher les voies et moyens pour stopper l'hémorragie qui saigne son économie. Certes, aux premiers mois de naissance de notre Etat, les structures étatiques spécialisées (douanes, PAF...) n'existaient pas. Celui-ci ne disposait ni de moyens humain ni financier.La sécurité du pays étant la priorité, ces structures ne tardèrent pas à voir le jour. Forte de la condamnation de la contrebande classée «crime économique», elles s'imposèrent dans leur espace. Plus tard, la loi est allégée, la contrebande n'est plus un crime économique. Compte tenu du nombre et des dimensions de nos frontières, de leur relief, des conditions climatiques et des lois régissant l'activité, l'efficacité de nos services semble entamée. Le trafic transfrontalier va grossir jusqu'à dépasser le seuil gérable, se diversifier pour inclure le trafic d'armes et d'êtres humains et se renforcer jusqu'à agresser nos agents aux postes frontaliers, c'est-à-dire oser l'intolérable.
Aujourd'hui, un intérêt particulier est accordé, maladroitement, à la sécurité de nos frontières par des aveux d'impuissance. Des déclarations hors temps agressent nos oreilles affirmant que notre pays se trouve en harmonie avec ses voisins et, désespoir de la stratégie, envisagent de mener la lutte contre la contrebande dans le cadre de coopérations bilatérales. C'est-à-dire, demander à nos voisins de se suicider pour nous épargner le vol transfrontalier de nos marchandises. Comment peut-on espérer trouver une coopération dans la lutte contre les pilleurs de nos richesses (cheptel, carburant, cuivre, denrées alimentaires...) chez celui qui en profite délibérément ' Comment peut-on imaginer une lutte contre le trafic transfrontalier en coopération avec celui qui l'organise ' Comment peut-on mener une lutte par des moyens qui ne dépendent pas de nous ' Des propositions trop simples pour un problème complexe et compliqué ont été débattues aux tables rondes organisées par la TV nationale. Elles suggèrent :
1- la suppression du soutien aux prix de produits de large consommation, y compris le carburant. Grave option car une telle mesure ne laisse prévoir aucun effet tant la valeur de la monnaie des pays voisins (Tunisie et Maroc) est bien supérieure à notre dinar. Par contre, la réaction à l'intérieur du pays et les conséquences sur l'économie et le pouvoir d'achat du citoyen ne manqueront certainement pas de déstabiliser le
pays ;
2- la sensibilisation de la population aux frontières. Mesure primaire qui, par antagonisme, ne peut être combinée à la première et qui n'a jamais permis l'éradication de quoi que ce soit. Les raisons sont connues.
On ne peut considérer la sécurité du pays avec légèreté. Les fascicules de lutte contre la contrebande devraient être mis à jour et à l'épreuve du terrain.
Pourtant, l'Algérie ne manque pas d'expérience dans le domaine. Dans les années 1970/1980, tout en classant la contrebande dans les délits de crimes économiques, elle avait développé une politique d'intégration des zones frontalières qui, à termes, devait répondre sensiblement au souci de sécurité. L'idée se trouve développée sous d'autres cieux. Elle devrait être revue moyennant une approche soutenue par l'expérience antérieure.
En ce troisième millénaire, l'Algérie est un partenaire engagé dans la lutte antiterroriste et contre le trafic international, ne serait-elle pas en droit de bénéficier des technologies de surveillance ' Option nationale, courageuse et prometteuse car malgré les difficultés qu'elle ne manquera pas d'engendrer, elle permettra la projection de nos services vers l'avenir en développant leurs savoir-faire par l'exploitation des nouvelles technologies. Elle nécessiterait probablement une structure mieux adaptée.
Afin de stopper l'hémorragie que subi notre économie, il est impérieux de se pencher sans état d'âme sur une stratégie de défense active et en finir avec les solutions approximatives, conjoncturelles ou de soumission.
S'agissant du narcotrafic, il y a lieu de se rappeler que lorsque les USA ont été envahis par la cocaïne, la communauté internationale s'est mobilisée pour traquer (terre-air-mer) les barons du narcotrafic. Le Pentagone n'a pas hésité à enlever un général-président accusé de narcotrafic. Le Maroc, dirigé prétendument par le guide des croyants, utilise le cannabis comme arme de destruction contre notre pays, produit déclaré, par ailleurs, haram par les ulemas.
Ce pays qui a toujours entretenu l'adversité contre l'Algérie, ne manquerait certainement pas de solliciter le rôle que joue la Turquie dans le conflit syrien pour l'assurer dans un éventuel trouble dans notre pays. En tout état de cause, le narcotrafic étant une affaire de police internationale, qu'attend la communauté internationale pour sévir '
MOHAMED KHALFAOUI
ANCIEN OFFICIER DE L'ANP
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