Algérie

Contre les enlèvements Béni Douala, ville morte



Mobilisation - La population ne désespère pas de voir le jeune Ali Laceuk, originaire du village Tala Khelil, retrouver les siens, deux semaines après sa disparition.
Depuis la matinée, la ville de Béni Douala, dont la commune éponyme est située à 15 km au sud-est de Tizi Ouzou, est une ville morte. Administrations, écoles..., tout est fermé. L'appel à une grève générale suivie d'un sit-in et d'une marche, actions auxquelles a appelé la coordination de 18 villages qui s'est constituée au lendemain de la disparition de Ali et dont la famille qui parle d'une enlèvement n'a pas eu de nouvelles, a eu un large écho.
Depuis donc les premières heures de la matinée, les commerces on baissé rideau et les habitants commençaient à converger devant le siège de l'APC, lieu de départ de la manifestation.
De nombreux objectifs sont assignés à ce sursaut d'orgueil de la population locale qui a tant souffert et qui souffre encore des affres du terrorisme : son corollaire le grand banditisme et le climat d'insécurité sous toutes ses manifestations. En premier, il s'agit d'exiger, sans conditions aucune, la libération du jeune otage par ses ravisseurs et aussi dénoncer la remise en liberté par le tribunal de Tizi Ouzou d'un suspect pour manque de preuves. La famille soutient mordicus que le suspect, originaire de la wilaya de Boumerdès, était la dernière personne avec qui Ali était entré en contact et qu'il n'était pas étranger à la famille. Contacté ce matin le frère de la victime, Mohand Amokrane, a réitéré l'exigence de la famille : «Nous exigeons que le suspect soit auditionné une nouvelle fois par la justice», avant d'ajouter : «Nous sommes convaincus qu'il sait des choses. Il était le dernier à entrer en contact avec Ali.» «Deux jours après l'enlèvement, nous avons reçu un appel depuis le téléphone de mon frère. l'interlocuteur s'était présenté comme étant unmembre des services de sécurité et nous avait dit que Ali était retenu quelque part entre Béni Douala et Ouadhias pour les besoins d'une enquête !». «Aujourd'hui, j'ai retrouvé des milliers de frères», ajoutera-t-il encore.
La marche s'est ébranlée du siège de l'APC vers la sûreté de daïra de Béni Douala. Ils sont des milliers a battre le pavé dont le P/APC de cette commune très actif ainsi que d'anciens kidnappés. Plusieurs banderoles sur lesquelles on pouvait lire : «Pour une couverture sécuritaire permanente», «Halte aux kidnappings», «Non à l'impunité et au laxisme» ont été déployées par les marcheurs. Ce mouvement de solidarité vient s'ajouter aux autres actions menées par les habitants du village Tala Khelil depuis le 22 février date de la disparition mystérieuse du jeune Ali Laceuk. Il y a trois jours, les habitants de Tala Khellil avaient, pour rappel, organisé un sit-in devant le tribunal de Tizi Ouzou et des heurts ont même éclaté avec les services de l'ordre. Avant-hier, une délégation des comités de villages accompagnée par le président de l'APC avait été reçue au cabinet de la wilaya de Tizi Ouzou. Il est important de signaler que la localité de Beni Douala se situe en deuxième position après celle de Maâtkas en matière d'enlèvements depuis l'apparition de ce phénomène en 2005.


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