Contre les aléas de la nature

Volcans en éveil, ouragans, tempêtes, séismes, inondations, la folie de la nature étend partout dans le monde son exagération. Les déplacements des populations se comptent maintenant par centaines de milliers. Aucune contrée ni continent ne sont épargnés par les maléfices naturels d'un climat déglingué.L'Algérie n'est pas à l'abri de catastrophes soudaines, malheureusement en permanence présagées. L'imprévision des tragédies a été souvent le maître-mot dans les esprits induite par une culture fataliste animée par les Algériens. Pourtant, ils n'avaient pas attendu les affres de l'actuel dérèglement climatique pour nouer avec les catastrophes et les événements dramatiques. Les hécatombes de Chlef, de Boumerdès, d'Aïn Témouchent, de Ghardaïa et de Bab El Oued n'ont pas été oubliées et les profondes cicatrices qu'elles ont laissées ne seront jamais effacées.
Le sujet n'est pas aisé à maîtriser, d'autant que le pays a toujours été inscrit au registre des phénomènes sismiques et sur celui des inondations. Les autorités ont souvent été prises au dépourvu. Elles ont régulièrement tenté de parer au plus pressé et les lois relatives à la prévention contre les catastrophes naturelles n'ont pas manqué. C'est que le fait des hommes et leurs comportements sont parfois en déphasage avec les précautions nécessaires contre les aléas de la nature. Ces précautions sont bien plus simples et bien plus élémentaires que les quelques théories savantes sur la lutte contre le réchauffement climatique. Elles commencent par le civisme pour finir dans le respect des règles urbanistiques. Or dans ce cadre, la normalité est difficile à atteindre pour un pays dont l'histoire passée et récente a connu d'innombrables vicissitudes avec des entraves sociales et culturelles difficilement gérables. On trouve de tout dans ce magma d'impondérables. Des années sombres, le vieux bâti, l'exode rural, le problème de l'habitat et sa fournaise et une certaine mauvaise perception du vivre ensemble ont fait que la prévention contre les risques majeurs soit un dossier difficile à maîtriser.