Algérie

Contre la banalisation des violences faites aux femmes


Combien faudra-t-il encore d'agressions, de viols, d'assassinats de femmes, de tentatives de féminicides pour qu'enfin ces crimes deviennent des interdits fondamentaux pour l'Etat, premier garant de l'intégrité des individus 'Combien faudra-t-il encore d'agressions, de viols, d'assassinats de femmes et de tentatives de féminicides pour que ces crimes soient condamnés à la mesure des blessures occasionnées aux femmes victimes ' Ces neuf enseignantes à Bordj Badji-Mokhtar, originaires d'Adrar et qui résident à l'intérieur de l'établissement scolaire, avaient déjà été menacées et agressées.
Les autorités locales avaient pourtant été informées de l'insécurité qui règne dans cette région, ciblant particulièrement les femmes enseignantes venues d'Adrar. Elles viennent à nouveau d'être sauvagement attaquées, subissant des violences sexuelles et physiques à l'arme blanche. Quant à l'enfant de l'une d'elles, il a été terrorisé, pris en otage et utilisé comme arme contre ces femmes.
C'est pourquoi la responsabilité de l'Etat, garant de la sécurité des personnes et qui n'a pas joué son rôle, est engagée totalement et sans équivoque. La société en est également responsable, lorsqu'elle banalise et tente de justifier ces horreurs en faisant porter la responsabilité aux victimes.
Ces violences extrêmes révèlent que les femmes ne sont en sécurité nulle part, sur tout le territoire national, risquant leur vie en toute circonstance, y compris au sein même d'une institution, sur les lieux mêmes de leur travail.
Rien n'a changé, et ces violences nous rappellent malheureusement les victimes de viols collectifs de la période terroriste, les douze enseignantes assassinées près de Bel-Abbès, les travailleuses de Hassi Messaoud cible d'expéditions punitives par des centaines d'hommes déchaînés à la suite de discours incitant à la haine, cette femme d'Ouargla dont le fils a été brûlé vif par des pyromanes et toutes les agressions contre des femmes seules.
C'est l'absence des institutions publiques, favorisant l'impunité, qu'on constate à chaque fois, et l'absence de politique réelle et convaincante de prévention de cette violence faite aux femmes. Elle est le produit du statut intenable de mineure à vie et de toutes les discriminations que les femmes subissent quotidiennement.
Les services de sécurité viennent d'"inventer" un nouvel abus d'autorité contre les citoyennes majeures, arrêtées lors des marches pacifiques du Hirak, maintenues en garde à vue jusqu'à ce que leur wali se présente pour leur éventuelle libération. Il faut dénoncer énergiquement cet abus et ce comportement illégal de la part d'institutions publiques censées garantir leurs droits.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)