Algérie

Contrariétés dans l'essor de l'industrie



La crise financière tend à se transformer en crise économique. L'industrialisation de l'Algérie telle qu'elle se dessine le laisse craindre.Le modèle retenu de substituer les importations par des productions locales, tout en favorisant les promotions des exportations et la protection du marché local obéissent à des règles strictes que doit définir l'Etat en organisant un planning sur le rôle des banques dans l'accompagnement des secteurs stratégiques pour la mise en place d'une politique de développement rapide, en harmonie avec les partenaires sociaux tenus d'accepter les enjeux de la croissance hors hydrocarbures, également en concordance avec l'investissement privé par des ristournes incitatives pour s'assurer leurs durées, ainsi qu'une exploitation des ressources exportables efficaces. L'administration d'une économie comporte des risques de retournement de manivelle. Le secteur automobile en Algérie est à cet égard très révélateur sur l'absence d'une stratégie effectivement nationale qui permettrait au pays de concevoir et produire des modèles authentiquement «made in algéria». Le nombre de marques composant le parc automobile algérien, les différents leaders mondiaux dans la construction automobile promettant de réaliser des usines, et des PME/PMI sous traitantes, dans l'optique de faire baisser la courbe du chômage, et de fournir en pièces détachées le marché algérien, n'a été qu'un leurre d'après les déclarations des concernés. En définitive rien n'a changé. Cette organisation des premières journées techniques de la sous-traitance véhicules est pleine d'enseignement, à commencer par le constat que l'industrie automobile est encore loin de prétendre être en mesure de se développer, et de satisfaire les besoins locaux de la clientèle, qui se fait souvent piégée par les indisponibilités, si ce n'est par les défauts de fabrication. Youcef Yousfi a évoqué dans sa conférence de presse un rappel à l'ordre en soulignant que les véhicules montés en Algérie, ne devraient pas être plus chers que ceux importés. Si la maîtrise de la sous-traitance est un aspect fondamental pour la naissance d'un embryon prometteur de prototypes nationaux de l'industrie automobile, celui-ci ne devrait pas être à la solde de commerçants qui ne comprennent rien à l'industrie mécanique. Ingénieurs en technologie mécanique, électroniciens, fondeurs, sidérurgistes, managers devraient être intégrés par ce qui semble devenir une chasse gardée par des importateurs fort nombreux à la 12e édition du Salon international de l'après-vente automobile, pour justifier et réclamer le maintien des importations des pièces de rechange. Pour la énième fois, «la lenteur et la complexité des procédures administratives et bancaires» perdurant ont été mis sur le banc des accusés par les partisans de l'import/import. Avant de rêver aux exportations des véhicules, il faut privilégier prioritairement la demande interne.


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