Algérie

Contrairement aux prévisions sur la continuité au Qatar Cheikh Tamim, le nouveau boss de l'émirat, prend ses marques



Contrairement aux prévisions sur la continuité au Qatar Cheikh Tamim, le nouveau boss de l'émirat, prend ses marques
Le jeune petit cheikh du Qatar n'a pas l'intention de se laisser conter. Il entend marquer son règne et ne pas suivre docilement les traces de son père, qui a abdiqué en sa faveur et dont le secret de ce passage de témoin n'est toujours pas livré. Premier coup et non des moindres, il met à la porte le Premier ministre Hamad ben Djassim al-Thani, qui est également ministre des Affaires étrangères depuis 21 années. Tamim entretenait d'exécrables relations avec lui. Nommé par cheikh Hamad ben Khalifa al-Thani depuis que celui-ci avait destitué son propre père voilà 18 ans, Hamad ben Djassim al-Thani aura été le second homme du Qatar et surtout, dit-on aujourd'hui à Doha, le maître à penser de la "politique du chèque" qui a hissé le Qatar dans la cour des grands non pas pour des idées révolutionnaires mais par l'offre sur un plateau d'or aux puissances occidentales, particulièrement aux Etats unis, d'un monde arabe bridé par l'islamisme, donc incapable de sursauts salvateurs comme l'avaient laissé conjecturer les printemps arabes. Quoiqu'il en fût, ce Premier ministre a été l'éminence grise de géniteur du nouveau boss de Qatar. Il est remplacé par un autre cheik de la même dynastie, cheikh Abdoullah ben Nasser al-Thani, ex-ministre de l'Intérieur. Sa désignation à la tête d'un nouveau gouvernement serait due à sa proximité avec le nouvel émir, qui pressent des difficultés dans son royaume, genre petit "printemps arabe", et qu'il convient de circonscrire. Des chefs de tribus, ossature de l'émirat, commençaient à faire état de leur lassitude face aux dépenses pharamineuses et à l'adossement de leur territoire sur Washington, Londres et Paris. Tamim sait qu'il ne pourra pas faire l'économie de l'écoute de leurs doléances pour freiner l'appétit gargantuesque de l'émirat et son penchant pour le clinquant occidental. Par contre, la mère du nouvel émir, la puissante Cheikha Moza, la préférée du cheikh qui a abdiqué, en proie à l'hostilité des conservateurs, pourrait voir ses prérogatives rognées. Il y a également le climat de surchauffe chez les petites mains d'expatriés qui ont sorti l'émirat de ses sables, qui sont dix fois plus nombreux que les bédouins autochtones et qui vivent sous un régime esclavagiste. Et l'ex-ministre de l'Intérieur en est tout désigné. A Doha, il est fait état également de moins d'acquisitions spectaculaires dans le monde et de soutiens moins prononcés aux islamistes. Tamim, l'héritier du trône, trentenaire, formé dans de prestigieuses écoles internationales et initié au pouvoir et à la gouvernance, a, pour sa part, tôt fait de propager cette rumeur selon laquelle "il se fera discret", en comparaison avec l'hyper ostentation de son père. Tamim dispose de jeunes qui lui sont dévoués, normalement cela devra se traduire dans son gouvernement dirigé par Abdullah al-Thani, un membre de la famille régnante. Les bonnes relations de Tamin avec ses voisins saoudiens et autres régimes du Golfe devraient faciliter une détente régionale. Quant aux relations avec les islamistes, elles devraient être moins interventionnistes et peut-être moins favorables. Le Qatar va se comporter comme les autres pays arabes et non plus faire cavalier seul, allant même au-delà de ce que ses parrains américains souhaitaient, comme sur la Syrie actuellement, selon des diplomates à Doha. Obama ne l'avait-il pas clairement reproché à son père en le recevant au printemps ' L'avertissement aurait même pesé dans la décision de Cheikh Hamad de passer le relais à son fils. Il ne faut pas perdre de vue que le Qatar est la première base US dans la région et que le pays abrite également la plus grande base française hors hexagone.


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