Algérie

Contrairement à l'ABEF, la Banque d'Algérie défavorable



Toutefois, certains économistes et spécialistes de ce type de financement rencontrés à  la conférence internationale sur la micro-finance organisée la semaine dernière à  Alger par l'organisme de coopération algéro-allemande GIZ, émettent des réserves. «On a survendu le micro-crédit dans le monde», a estimé un spécialiste de la question.
Globalement, estime-t-on, «la micro-finance, dont le micro-crédit n'est qu'un pan, participe peu à  la création d'entreprises, a un coût élevé, ne répond pas aux besoins de tout le monde et son incidence sur la pauvreté est relative». En Algérie, où la micro-finance est d'ordre institutionnelle avec l'apport exclusif de l'Etat, le problème réside dans l'absence d'institutions financières spécialisées pour prendre en charge ce type de dispositifs. « Il est évident qu'une micro-finance élargie à  tout le pays ne peut àªtre prise en charge par les banques actuelles », estime le délégué général de l'association des banques et des établissements financiers (ABEF), Abderrahmane Benkhalfa. Il se dit même «défavorable au fait que le client bénéficiaire de micro-crédit vienne frontalement au guichet bancaire au même titre que les Corporates». Selon lui, la micro-finance a besoin d'avoir son propre établissement spécialisé. Il y a quelques années, il était d'ailleurs question de créer une banque dédiée au micro-crédit, mais il semble que le projet serait abandonné. La Banque d'Algérie en tout cas ne semble pas y àªtre favorable. Saïd Dib, cadre à  la BA, a déclaré à  l'occasion de cette conférence qu'il n'était «pas envisageable de créer une institution spécialisée dans la micro-finance». Même s'il reconnaît que «les banques commerciales ne sont pas outillées pour gérer la micro-finance, sur le plan légal, il n'y a aucune restriction qui les empêchent de filialiser cette activité en créant des établissements nouveaux ou de la compartimenter en leur sein».
Selon des spécialistes de la question, le coût élevé de la micro-finance, qui coûte deux fois plus chère que la finance normale ainsi que «les limitations légales en matière de capital minimum requis pour la création d'un établissement financier, rendent le développement de ce type d'activité financière difficile. Néanmoins, le secrétaire général du ministère, de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, Abdrazak Henni, a fait savoir qu'une stratégie visant le développement de la micro-finance en Algérie est «en maturation» au niveau de ce département.              


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