Algérie

Contrairement à ce qu'elle affirme : L'UE achète de plus en plus de gaz à la Russie


La vague de froid glacial qui s'est abattue sur le Vieux continent a poussé les pays européens à se procurer des quantités record de gaz. Un accord a été conclu sur une livraison de GNL de la péninsule russe de Iamal au Royaume-Uni. Sputnik s'en est entretenu avec Justin Dargin, expert en questions énergétiques à l'Université d'Oxford.Malgré toutes les déclarations que fait Bruxelles ces dix dernières années sur sa recherche de moyens pour diversifier ses importations énergétiques, on constate que l'Europe achète de plus en plus de gaz à la Russie, a déclaré Justin Dargin à Sputnik.
Il a indiqué que les Etats-Unis souhaitaient augmenter leurs exportations énergétiques à travers le monde, en évinçant notamment les fournisseurs traditionnels de l'Europe.
"Les exportations énergétiques américaines vers l'Europe sont évidemment possibles, mais il serait inutile de s'attendre à ce qu'à moyen terme, les Etats-Unis puissent se substituer à la Russie en qualité de fournisseur essentiel de gaz, vu le prix, la souplesse et la fiabilité des importations de gaz naturel russe", a expliqué l'universitaire.
Et de rappeler que les livraisons de gaz russe constituaient à présent environ un tiers de toute la consommation de ce combustible en Europe.
Qui plus est, du fait d'une brusque flambée des prix sur la côte américaine provoquée par des intempéries, les Etats-Unis achètent eux-mêmes du gaz à la Russie. À cette occasion, l'interlocuteur de Sputnik a évoqué l'envoi, au début de l'année en cours, d'un méthanier avec du GNL russe à Boston et ce, malgré les sanctions antirusses.
M. Dargin a relevé que les sanctions américaines ne se répercutaient forcément pas sur les importations de gaz russe.
"Les sanctions américaines visent avant tout à dresser des obstacles pour l'industrie russe du gaz et du pétrole notamment en matière de transfert de technologies d'extraction de gaz non traditionnelle et de raffinage du pétrole", a précisé l'expert.
Somme toute, les observateurs internationaux sont unanimes à reconnaître que les pays d'Europe dépendent de plus en plus de la Russie pour satisfaire leurs besoins énergétiques.

Les USA réconciliés avec la domination du gaz russe en Europe
Le gaz naturel russe dominera les importations européennes pendant encore longtemps, estime le directeur de l'Association de l'énergie des Etats-Unis. Sur le marché européen, il y a de la place pour le gaz naturel liquéfié (GNL) provenant de Russie comme des Etats-Unis, mais le combustible russe y conservera encore longtemps la position dominante, a déclaré à Sputnik Barry Worthington, directeur de l'Association de l'énergie des Etats-Unis (USEA). "Le gaz naturel russe qui est fourni via un gazoduc restera en première position en Europe. Nous allons pour notre part accroître nos livraisons vers certains pays: notre gaz liquéfié ira en Espagne, en Grande-Bretagne, en Pologne, en Italie ainsi que dans les pays baltes. Pourtant, le gaz russe dominera les importations européennes pendant encore longtemps", a estimé l'interlocuteur de l'agence.
Toujours d'après lui, le marché du GNL continuera à croître en Europe car les pays du continent, soucieux de réduire leurs émissions, se tournent de plus en plus souvent vers le gaz naturel. Dans le même temps, M.Worthington s'attend à une éventuelle percée des transports utilisant le gaz comme combustible.

Un nouveau lot de GNL russe livré au Royaume-Uni
D'après les informations d'un quotidien britannique, un nouveau lot de GNL russe est acheminé depuis le 6 mars à Milford Haven, au Royaume-Uni, pour être distribué aux consommateurs. L'édition explique la conclusion de ce contrat par la vague de froid qui sévit actuellement sur le Vieux continent.
La tempête Emma frappant l'Europe, la Russie livrera un lot de gaz naturel liquéfié (GNL), produit sur son site de Yamal LNG au Royaume-Uni, rapporte le quotidien économique et financier britannique Financial Times.
Se référant à deux sources proches du dossier, l'édition précise que c'est l'anglo-néerlandais Royal Dutch Shell qui acheminera le lot du gaz russe au Royaume-Uni. Durant ce week-end, dans le golfe de Gascogne, un méthanier de cette compagnie sera chargé depuis un brise-glace russe. Et le 6 mars déjà, le fret en question se trouvera au terminal de Milford Haven (comté du Pembrokeshire) pour y être distribué aux consommateurs britannique. Comme le précise le journal, aussi bien la compagnie russe Novatek, principal propriétaire de Yamal LNG, que Royal Dutch Shell ont refusé de commenter ces informations.
Le 28 décembre 2017, le Royaume-Uni a reçu un premier lot de LNG russe, également produit sur la péninsule de Yamal, en Sibérie occidentale. Le fret a été acheminé à bord du méthanier portant le nom de Christophe de Margerie.
Comme l'avait plus tôt annoncé l'agence Bloomberg, en raison de la vague de froid glacial qui s'est abattue sur le Vieux continent, les pays européens sont obligés de se procurer des quantités record de gaz.
"L'Europe, avant tout le Royaume-Uni, dépendent de plus en plus de la Russie pour satisfaire leurs besoins énergétiques", a précisé l'agence.
Dans l'article, on précise que d'autres pays ne peuvent pas pour le moment faire de concurrence à la Russie sur ce plan.

La Chine souhaite importer plus de gaz russe
Face à une pénurie de gaz, la Chine table sur les importations et compte intensifier les livraisons en provenance des pays voisins.
La Chine envisage de palier à la pénurie de gaz qui la touche en augmentant ses importations, y compris de Russie, a déclaré devant les journalistes le président de la Commission nationale pour le développement et la réforme, He Lefeng.
"Nous comptons augmenter les importations de gaz en provenance des pays producteurs voisins, et cela concerne notamment la Russie, les pays d'Asie centrale et de la région Asie-Pacifique", a indiqué le fonctionnaire. Selon lui, la population du pays a reçu 237 milliards de mètres cube de gaz en 2017, soit 14% de plus qu'en 2016. La "Force de Sibérie", gazoduc encore en construction censé acheminer le gaz russe de la Sibérie de l'Est vers la Chine, reste un projet clé de la coopération énergétique entre Moscou et la Pékin. D'après des données datant de début novembre, 1.120 kilomètres de tube ont été déjà posés. Fin décembre, le géant russe Gazprom et la CNPC (China National Petroleum Corporation) ont annoncé leur intention de construire un autre gazoduc, cette fois-ci reliant l'Extrême-Orient russe à la Chine. L'acheminement du gaz en Chine est un élément essentiel de la stratégie russe pour diversifier ses exportations de gaz. La Chine est censée devenir le plus grand consommateur de gaz dans les années à venir, dépassant les Etats-Unis. Ce pays en développement mise sur le gaz afin de réduire sa consommation de charbon et diminuer ses émissions de gaz à effet de serre. En 2016, environ la moitié des importations chinoises de gaz était du gaz liquéfié, l'Australie étant son principal fournisseur.
Le gaz russe est susceptible de changer la situation sur le marché énergétique chinois.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)