Algérie

«Contrainte majeure» pour certains, «normale» pour d'autres



La veille de l'expiration des délais pour le dépôt des listes de candidatures et de leurs dossiers pour les élections législatives anticipées du 12 juin prochain, nombre de partis et de promoteurs de listes indépendantes butaient encore sur, notamment, la difficulté de dénicher des postulantes, de là à espérer se soumettre à la condition de parité consacrée par la nouvelle loi portant code électoral.M. Kebci - Alger (Le Soir) - Ils étaient nombreux les partis à signifier leur désapprobation quant à la consécration de la parité hommes-femmes sur les listes électorales par la nouvelle loi portant code électoral. Un mécontentement suscité par le fait que la gent féminine ne soit pas aussi présente que les hommes dans l'espace militant, que ce soit au niveau de la sphère politique ou celle sociale et syndicale. Et beaucoup auraient souhaité le maintien du système de quotas pour les femmes contenu dans la précédente loi électorale même si des voix réclament carrément la suppression de ces deux préalables pour ne laisser la place qu'à la militance, la compétence et l'engagement, indépendamment du genre.
Cela dit, si les partis n'ont pas, dans leur majorité, éprouvé des difficultés majeures dans la confection de leurs listes, cette contrainte a été ressentie beaucoup plus par les promoteurs des listes indépendantes. Et les exemples sont légion comme ce candidat indépendant de la wilaya de Jijel qui avoue que jusqu'à il y a deux jours, il était encore confronté au manque de deux candidates, lui qui ne compte qu'une seule sur sa liste de six candidats, soit l'équivalent des sièges parlementaires à pourvoir dans cette wilaya. Et pourtant, tout allait bien pour lui puisqu'il affirme avoir ficelé sa liste très tôt avant que deux des trois candidates ne se retirent sans «donner d'explication».
Des défections que notre interlocuteur explique par le fait que les femmes préfèrent se présenter sous des chapelles partisanes qui leur promettent des places lors des futures élections locales, si elles venaient à ne pas être élues cette fois-ci. Et puis, ajoute-t-il, il y a ces pesanteurs sociologiques qui n'admettent pas que la femme puisse s'impliquer dans l'espace public. La même contrainte, un candidat sous la houlette d'un parti à Tizi-Ouzou, avoue être confronté au même problème de femmes candidates. Lui qui était initialement partant à titre d'indépendant. Notre interlocuteur affirme avoir préféré s'engager sous la bannière d'un parti en raison de la contrainte majeure des souscriptions des électeurs. Il dit n'avoir pas encore pu trouver de candidates et avoue n'être pas certain de pouvoir finaliser sa liste de onze candidats.
Cependant, chez bien d'autres partis, cette parité ne poserait point un handicap. Comme chez Jil Jadid dont le chargé de communication affirme n'avoir pas eu de soucis pour la plupart des listes du parti. Exception faite, peut-être, précise Habib Brahmia, de deux ou trois wilayas où on a été obligés de solliciter l'Autorité nationale indépendante des élections pour une dérogation concernant cette question de parité hommes-femmes.
Encore qu'il s'agisse de «tolérer» une revue à la baisse du taux de 50% de femmes à 30% environ», ajoute notre interlocuteur qui fait part, par contre, d'un excédent de candidates sur deux wilayas, citant l'exemple de la wilaya de Tipasa dont le bureau local de Jil Jadid, selon son chargé de la communication, regorge de militantes. Au Front El-Moustakbal également, cette contrainte de parité femmes-hommes ne se pose pas du tout. Le chargé de la communication du parti déclare que le Front dispose d'un collectif de militantes assez étoffé du fait que le parti dispose d'un secrétariat national et de ses appendices au niveau des bureaux de wilaya exclusivement dédiés à la gent féminine comme c'est le cas, par ailleurs, pour les jeunes». Raouf Mammeri avoue, cependant, que le parti a été obligé, au niveau de deux ou trois wilayas, de solliciter l'autorité que préside Mohamed Charfi à l'effet de lui accorder une dérogation du fait de l'absence de cette parité.
M. K.


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