A l'heure où le président de la République multiplie la distribution des enveloppes financières, les enseignants contractuels organisent demain leur énième sit-in devant la Présidence avant d'aller vers une grève de la faim illimitée, pendant que les praticiens de la santé entament leur troisième semaine de grève.
Un mouvement de débrayage qui a paralysé des structures entières, mais qui n'a malheureusement suscité la réaction d'aucun haut responsable du pays. Le conseil national du syndicat relève toutefois l'engagement constant de l'adhésion massive des praticiens de la santé publique pour faire aboutir dans les meilleurs délais leurs revendications légitimes. Le taux de suivi, selon les animateurs du mouvement, est évalué, en moyenne, à 80%, et ce, depuis le début de la protestation. « Ce taux témoigne de la réussite d'une action qui a su résister à la provocation, aux intimidations et au chantage que subissent, au quotidien, délégués syndicaux et adhérents du SNPSP », a soutenu le docteur Bensebaïni, président du syndicat. Ce dernier, tout en prenant acte de l'attitude du ministère de la Santé recyclée dans un discours ambivalent qui marie dialogue et mépris du partenariat social, relève l'intérêt accordé par l'Assemblée populaire nationale à travers sa commission de la santé et des affaires sociales, qui a officiellement invité et reçu samedi dernier une délégation du SNPSP pour débattre de la situation conflictuelle avec le ministère de tutelle à l'origine justement de leur mouvement de protestation. « Nous nous sommes étalés avec les membres de la commission sur la genèse du conflit collectif de travail qui nous oppose au ministère de la Santé. Nous avons remis des documents qui font, entre autres, état du discours politique et ambivalent du ministre de tutelle qui prône un dialogue discriminatoire et sélectif avec les partenaires sociaux », a soutenu le docteur Merabet, SG de cette organisation syndicale.En évoquant l'historique des faits, les responsables du syndicat ont rappelé au président de la commission, entre autres, les demandes d'audience faites au ministre de la Santé et qui sont restées à ce jour sans suite, le retard accusé dans la promulgation du statut particulier (dans sa mouture finalisée en commission mixte le 30 mars 2008), l'opacité qui entoure le dossier du régime indemnitaire dans son traitement et sa mise en application. Les représentants du SNPSP, qui ont salué cette initiative, ont tenu à réitérer la disponibilité des praticiens au dialogue tout en rappelant le caractère purement socioprofessionnel des revendications portées par la grève ouverte. Par ailleurs, en guise de première solution, le président de la commission a proposé, séance tenante, une initiative de médiation entre les deux parties avec l'espoir de voir aboutir positivement et rapidement la situation. Toutefois, le SNPSP réceptif à toute mesure d'apaisement a décidé, après avoir pris acte de la proposition de médiation, de maintenir son mouvement de grève dans l'attente de propositions concrètes de la part du ministère aux problèmes et doléances posés par les praticiens.Dans le chapitre éducation, les enseignants contractuels ne décolèrent toujours pas. Ils ont décidé d'engager la dernière tentative avant d'aller vers une grève de la faim et un sit-in devant la présidence de la République. Un rassemblement pour demander audience au Premier ministre afin de lui exposer leur épineux problème consistant en leur réintégration dans leur poste de travail et la rémunération dans leurs longues années de travail.
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Posté Le : 10/03/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Nabila Amir
Source : www.elwatan.com