Continuité

La tradition est respectée en Arabie Saoudite où la succession du roi Abdallah, décédé dans la nuit de vendredi, s'est faite comme d'habitude. Quant à la politique, il n'est question que de continuité, son successeur l'ayant affirmé hier dans son premier discours. Un haut responsable de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) ayant, quant à lui, exclu un changement «significatif» de la politique pétrolière saoudienne. Sans crainte d'être contredits, de nombreux analystes appréhendent la politique saoudienne sous ce seul angle.Jusqu'aux raisons du royaume saoudien de pousser à la baisse le prix du pétrole. Qui en était visé, l'Iran, la Russie, ou bien alors les producteurs américains de pétrole de schiste ' Tout cela à la fois, selon certains, qui soulignent que la dépendance mondiale, surtout américaine, au pétrole du Golfe et principalement d'Arabie Saoudite n'est plus ce qu'elle était il y a un demi-siècle, et cela pourrait se faire à son détriment.Encore que ce ne soit là qu'une partie de l'analyse, d'autres renvoyant à des changements qui pourraient survenir dans la région.A vrai dire, le monde a changé, sans connaître de bouleversement, et d'ailleurs chacun veut s'en prémunir, sinon ne pas le subir. Ainsi en est-il du défunt souverain qui avait toujours accordé une attention particulière aux alliés du royaume et tenté régulièrement de repousser aussi loin que possible tout ce qui pouvait le menacer.Ainsi en est-il de cette guerre des prix du pétrole, mais aussi de certaines positions comme pour ce qui est du conflit du Proche-Orient. Et on pense principalement à la proposition, lors du sommet arabe de 2005, de la normalisation avec Israël en échange de son retrait des territoires arabes. Encore et toujours la stratégie arabe de paix à vrai dire initiée lors du sommet de Fès en 1982, avec cette autre résolution affirmant le droit à la sécurité de tous les Etats de la région, ce qui était alors considéré comme une reconnaissance implicite d'Israël.Et si de telles propositions n'ont pas eu le moindre écho, c'est uniquement en raison de leur rejet par Israël. Il y a aussi, l'intérêt du royaume au dialogue en cours entre l'Iran et les puissances occidentales. Il redoutait son programme nucléaire au point où, selon le site WikiLeaks, le défunt souverain recommandait aux Etats-Unis de «couper la tête du serpent», donc détruire le programme en question.Et le «printemps arabe» ' Une question bien importante en ce qui concerne le royaume, une réponse toute simple, mais lourde de significations, la stabilité avant tout.Et pour les autres ' Riyad a bien tourné le dos, voire lâché en 2013 le président égyptien Mohamed Morsi issu des Frères musulmans, soutenant au contraire le général Al Sissi et son pouvoir.C'est aussi la guerre au régime syrien donnant lieu à d'autres guerres. Quel sens alors pour la continuité aujourd'hui mise en avant '