Algérie

Contexte et justification


La réaffirmation du choix de l'économie de marché comme mode d'organisation économique paraît bien être encore privilégiée par l'Algérie. La réaffirmation du rôle de l'Etat pour le développement économique et social est aussi évidente. Il passe de fait par la reconnaissance du rôle clé de l'entrepreneur, de l'investisseur et de l'entreprise publique et privée comme facteurs cruciaux de création de richesses et d'emplois, les moteurs de la croissance au titre de l'option d'une économie de marché à dimension sociale. La préoccupation à établir un cadre d'organisation approprié maintenant le processus de développement économique et social, la préservation et l'encouragement à l'investissement ainsi qu'une réponse consistance à la forte demande d'emplois. C'est dire combien la rencontre de samedi entre le Premier ministre, Ahmed Ouyahia et les responsables des Organisations patronales publiques et privées signataires du Pacte national économique et social de croissance a été une opportunité pour les deux parties d'aller au fond de la chose économique et surtout à s'éloigner du tâtonnement et de l'hésitation. Il leur a été matériellement possible d'élaborer l'ébauche d'une nouvelle stratégie permettant de faire face aux difficultés financières et économiques auxquelles le pays est confronté, générées par la chute des recettes des hydrocarbures. Ces difficultés, comme souligné par M. Ouyahia, se reflètent à travers un déficit budgétaire significatif, mais aussi, à travers un déficit sensible de la balance des paiements accompagné d'une érosion permanente des réserves de change. " Cette situation nous interpelle d'autant plus que notre pays doit maintenir un puissant processus de développement économique et social initié par le président de la République depuis 1999, et "préserver l'encouragement à l'investissement ainsi qu'une réponse robuste et multiforme à la forte demande d'emplois " ; a-t-il rappelé. Ainsi, la réunion des partenaires à la tripartite pour la signature de la Charte sur le partenariat sociétaire n'a pas été convoquée pour le plaisir. Le gouvernement est bien conscient de l'importance que représentent ses partenaires sociaux et économiques qui, après tout, sont des alliés sûrs. Leur poids numérique sur le plan économique est certain. Et ils s'apprêtent à contribuer dans une large mesure à faire entendre leur voix et leur mobilisation sur le terrain pour soutenir la dynamique de développement et de diversification économiques et pour maintenir aussi l'effort de préservation et de création d'emplois. Cela fait dire au Premier ministre, Ahmed Ouyahia : " Une bataille de cette ampleur nécessite la conjonction de beaucoup d'efforts et notamment ceux des travailleurs et des opérateurs économiques. Voilà donc une raison fondamentale de nous féliciter de la tenue de la réunion d'aujourd'hui (samedi) ". Pour les signataires de la nouvelle Charte sur le partenariat sociétaire (CPS), les choses ne seront pas simples. En même temps qu'ils doivent s'efforcer d'asseoir les bases de leur engagement-contribution effective à la mise en ?uvre des sept (7) mesures prises et annoncées à l'issue de cette rencontre par le Premier ministre et ce, dans un souci de persuader tout le monde en général et la famille économique nationale, que la politique économique et sociale du pays, est profondément réajustée et sera pour l'essentiel maintenue, avec les retouches que rend nécessaire l'évolution économique et monétaire du monde ; Le gouvernement, donc, se veut avant tout rassurant quant à l'engagement de préserver la liberté d'entreprise et la liberté d'investissement, l'engagement à maintenir un cadre macro-économique sain , l'engagement à assurer la flexibilité et la réversibilité du partenariat public-privé dans le sens du renforcement de la compétitivité de l'économie. C'est aussi la clarification du rôle de l'Etat et des institutions en matière de développement économique et social, comme acteur collectif recherchant le plein emploi, des ressources nationales par des actions appropriées, qui est mis en exergue et tenant compte des forces et faiblesses du marché, du secteur public et privé, et ce, dans le souci de l'Etat de droit et de la bonne gouvernance. Le recentrage des rôles et le renforcement du secteur public et privé et du système de recherche scientifique et technique comme facteur critique de transformation et maîtrise des structures économiques et sociales, est aussi une autre opportunité de développement et de promotion de l'entreprise nationale comme moteur de valorisation du potentiel de créativité, condition préalable pour la viabilité de l'entreprise, sa compétitivité et facteur déterminant pour résoudre durablement le problème du chômage et du déséquilibre régional. C'est aussi l'exploitation rationnelle des ressources naturelles du sol et du sous-sol qui est mise en valeur en vue d'un développement sain et durable visant la promotion et la facilitation active des investissements et des exportations en cohérence avec la valorisation du potentiel entrepreneurial. C'est à peu près ce qu'a voulu expliquer M. Ouyahia, avec la prise en compte des secteurs spécifiques ou particuliers qui nécessitent des mesures propres en tenant compte des contraintes liées notamment aux conditions d'exploitation et à la mise en valeur des ressources naturelles locales. L'autre préoccupation aussi importante est d'établir en urgence un cadre règlementaire approprié, garantissant la sécurité et la flexibilité de l'investissement, l'appui aux investisseurs, les activités commerciales et industrielles, l'engagement à promouvoir un réel partenariat sociétaire comme condition de recherche d'une meilleure efficacité globale de l'économie nationale, à travers de nouveaux efforts pour accélérer le rythme de création de la richesse nationale, pour relever le taux de croissance économique et pour mieux faire face aux défis qui interpellent le pays dans les domaines de l'éducation, de la santé, du logement, de l'emploi des jeunes et surtout certaines infrastructures qui manquent si cruellement dans beaucoup de régions du pays. L'essor économique ne se fera que par l'engagement à poursuivre les réformes déjà engagées et à mieux produire afin d'accroître la richesse, seul gage pour dépasser les difficultés conjoncturelles et structurelles dans le but d'éloigner le développement national de sa dépendance accrue des recettes tirées des hydrocarbures.L'objet de la CPS est, dès lors, d'amener ses composantes économiques et sociales à faire des suggestions et des propositions idoines en vue de permettre à l'économie nationale d'opérer la mutation envisagée, mais aussi de faciliter les relations, la complémentarité de nature à permettre la conclusion d'affaires mutuellement avantageuses avec les entreprises nationales ou étrangères. La société algérienne est bien consciente que l'avenir du pays dépend largement du succès du nouveau modèle de croissance et de la nouvelle Charte de partenariat sociétaire, du succès aussi des initiatives et de la politique économique pour conduire à l'émergence. C'est pourquoi le Premier ministre, Ahmed Ouyahia dans son allocution devant les membres de la tripartite a relevé que la réunion des partenaires à la tripartite pour la signature de la CPS revêt une dimension particulière du fait des difficultés financières auxquelles le pays est confronté. Donc, une étape importante dans la réalisation d'une nouvelle vision qui place aujourd'hui l'Algérie à la croisée des chemins face à l'impérieuse et pressante nécessité d'assumer le choix vital de paradigmes économiques opérés sur instruction du chef de l'Etat, M. Abdelaziz Bouteflika ; choix ayant pour enjeux majeurs l'amélioration de la compétitivité de l'économie nationale, son détachement progressive des recettes des hydrocarbures en déclin depuis plus de trois années et conséquemment, l'accélération d'une croissance forte, soutenue et inclusive. Les défis à relever découlant de ces enjeux sont considérables et de multiples ordres au vu des ajustements à faire, de même que les chantiers et projets à mener sont nombreux et multiformes.
Les priorités concernent aussi bien les réformes macro-économiques et structurelles que les infrastructures physiques, la formation technique et professionnelle, la compétitivité des entreprises et de l'administration publique. Or, pour relever les défis sus évoqués et faire face simultanément à la ténacité préoccupante de la crise économique mondiale, monétaire plus que jamais gonflée par la crise du baril de pétrole sur les marchés mondiaux, il importe de disposer de ressources conséquentes. Plus de onze ans après le franchissement du cap du remboursement par anticipation de la dette extérieure qui a permis à l'Algérie de réduire sa dépendance financière extérieure, de dégager des marges budgétaires ayant servi à couvrir une grande partie de développement économique et social. Néanmoins, celui-ci reste confronté à un défi majeur, et non des moindres, celui relatif à l'insuffisante insertion de l'économie nationale à la globalisation.
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