Algérie

Contestation



Alors que la situation sécuritaire en Irak est toujours problématique, comme le montrent les sanglants attentats à la voiture piégée commis le 11 mai dans la banlieue de Baghdad, l'Iran s'efforce de maintenir son influence sur la scène politique du pays.Au cours des derniers mois, la lutte contre l'Etat islamique, les récents développements avec les Turkmènes chiites, en conflit avec les Peshmergas près de Kirkouk, et la grave crise du système politique ont mis la politique irakienne de l'Iran à rude épreuve. Pour sa part, le leader chiite Moqtada Sadr a tiré son épingle du jeu face aux difficultés et a réussi à renforcer son influence au sein de la population, en dénonçant la corruption qui mine le système politique irakien et en se faisant le champion des réformes. Les ultimatums qu'il a lancés pour la formation d'un gouvernement de technocrates sont restés lettre morte et une tentative du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, pour le réconcilier avec l'ancien Premier ministre Nouri al-Maliki n'a pas abouti. Le 30 avril, des milliers de partisans de Moqtada Sadr ont manifesté dans la «zone verte» de Baghdad, scandant des slogans hostiles à l'Iran et au général Qassem Suleimani, chef des Gardiens de la révolution. Ces hommes ont occupé les bureaux du gouvernement et du parlement, en défiant l'alliance chiite au pouvoir. Face à cet affront venant d'un personnage considéré comme un ami et un protégé des Iraniens, le pouvoir des mollahs a ordonné aux «Brigades d'Al-Khorassani», dirigées par Ali al-Yassiri (milice dépendant des Gardiens de la révolution iraniens et placée sous la tutelle nominale du Premier ministre), d'investir la «zone verte» et d'en expulser les hommes de Moqtada Sadr. En même temps, l'ambassadeur iranien à Baghdad a adressé une convocation au religieux chiite, afin qu'il vienne s'expliquer à Téhéran. Selon une source locale, le chef des Gardiens de la révolution, Qassem Suleimani, qui a la haute main sur le dossier irakien, reproche aux principaux responsables du pays de ne pas avoir su gérer le cas Moqtada Sadr. Notamment le Premier ministre, Haïdar al-Abadi, son prédécesseur, Nouri al-Maliki, ainsi que Hadi al-Amiri, chef de la coalition paramilitaire de milices baptisée «Unités de mobilisation populaire», et Qaïss Khaza'li, chef du mouvement dissident du courant de Sadr, Asaïb Ahl al-Haq. A Téhéran, on estime que la contestation sadriste a finalement été contenue et que sa visite à Téhéran a permis de remettre son chef au pas. Mais le malaise subsiste, tandis que la crise aigüe du système politique irakien, avec les querelles de clans et la corruption, demeure une épine dans le pied des dirigeants iraniens.


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