Algérie

Consultations politiques: Les syndicats de l'éducation chez Bensalah



Un sur quatre seulement des syndicats autonomes du secteur de l'éduction a proposé des réformes «courageuses» pour réhabiliter l'école algérienne.

Il s'agit du secrétaire général du SATEF qui a été le dernier à faire sa déclaration à la presse à la fin de la matinée d'hier après qu'il ait été reçu par la commission Bensalah en même temps que ses homologues des trois autres syndicats.

Boualem Amora a demandé à ce que le secteur de l'éducation nationale soit décrété «secteur stratégique» parce qu'a-t-il dit «c'est un secteur qui donne le savoir.» Par la réhabilitation de l'école, le SG du SATEF entend faire reprendre le modèle «des années 70-80 où l'école était un véritable pôle d'éducation qui a formé de grandes élites.» Il ne manquera pas de rappeler qu'il y a «certes, des réformes qui ont réussi mais d'autres pas» et qu'il faille par conséquent, en initier «certaines et les lancer courageusement comme pour les langues étrangères.» Il propose la généralisation de l'enseignement du tamazight pour a-t-il précisé, «le préserver des pratiques politiciennes.» Amora appelle à ce que soient garantis le droit syndical, le droit à la grève et soit préservé par ailleurs, le caractère républicain et démocratique de l'Etat.

Le SG du SATEF demande à ce que des réformes économiques et sociales soient mises en Å“uvre en parallèle avec celles politiques. Il pense en outre, que «deux mandats présidentiels suffisent», non sans ajouter avec une franchise rare, «bien sûr, on doit commencer par soi-même, nous sommes au cinquième mandat au niveau du SATEF, nous en sommes SG depuis 20 ans !» Sa dernière proposition concerne le choix des hommes et des femmes aux postes de responsabilités. «Les critères de l'âge et du sexe doivent être bannis ! Seule la compétence doit compter !» a-t-il martelé.

Avant lui, le coordonateur du SNAPEST a noté à l'issue de la séance de consultation que «tous les volets ont été pris en charge et ont été débattus.» Mériane Meziane a dit avoir proposé «la séparation des pouvoirs qui est plus que nécessaire pour plus de visibilité pour les citoyens et l'instauration d'un régime parlementaire.» Il veut que «des élections libres et sans trucage (qui) doivent être organisées le plus vite pour l'APN en premier, ensuite pour les autres assemblées.» Le SNAPEST déplore par la voix de son coordonateur «une télévision qui fait dans la désinformation.» Il appelle à «l'ouverture des médias lourds pour qu'ils deviennent plus critiques et répondent aux aspirations des citoyens.» Entre autres de ses propositions aussi «une bonne formation pour affronter l'avenir» et l'adoption comme mode de réflexion et de gestion de «l'économie fondée sur la connaissance.» Il rappelle que «la cohésion sociale a été fortement ébranlée (…), sa consolidation devient une tâche urgente et de portée stratégique.» Il veut l'élaboration de politiques économiques et sociales et la valorisation des compétentes nationales. «Lui aussi veut que les nominations aux postes de responsabilités soient faites sur la base de la compétence.» Il propose «l'alternance au pouvoir par la limitation des mandats présidentiels à deux uniquement.

L'article le consacrant doit être intangible.» La femme ne doit pas être, a-t-il dit «un objet pour garniture mais elle doit être émancipée et doit avoir tous les droits entre autres, celui de la compétition aux côtés de l'homme.» A propos de l'ébullition du front social, Meziane pense que les dernières augmentations salariales «sont anarchiques et alimentent l'inflation.» Il propose alors l'élaboration d'une politique salariale claire. Il appelle à l'association des citoyens «dans la prise de décisions importantes.»

Le SG de l'UNPEF pour sa part, a insisté sur la consécration du principe de la négociation collective «qu'elle soit sectorielle, intersectorielle ou avec le gouvernement.» Il veut ainsi, que la tripartite soit ouverte aux syndicats autonomes. Dziri pense que «les réformes politiques seules ne réussissent pas sans des réformes sociales profondes.» Le SG de l'UNPEF appelle à «une redistribution des richesses du pays, à un Etat de droit, de confiance et de loi.»

Le responsable du SNTE propose lui «une véritable démocratie, dans un Etat de droit et la promotion des droits de l'Homme.» Proposition qu'il sous-tend avec deux conditions «une administration politique honnête et connaître les revendications du peuple.» Abdelkrim Boudjenah estime dans cet ordre d'idées, qu' «il ne faut pas se contenter d'absorber la contestation de la rue mais il faut régler les problèmes.» Il appelle à «la préservation du caractère républicain de l'Etat, à une justice indépendante et à un régime parlementaire clair avec un équilibre entre les pouvoirs qui doivent être indépendants.» Au titre des élections, il propose la mise en place de commissions indépendantes de surveillance à l'échelle des wilayas. Le SG du SNTE veut «l'ouverture des médias lourds et que soient délivrés des agréments pour de nouveaux journaux.» Il estime par ailleurs que «la participation de la femme dans les assemblées élues doit répondre à la seule condition de la compétence et non du quota.» Il appelle à la mise en place d'un Conseil supérieur de la fonction publique, à la levée du monopole syndical sur les Å“uvres sociales et à la réinstauration du crédit à la consommation. Boudjenah demande aussi que soit réactivé le Conseil national de l'éducation.




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